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Pour un urbanisme retardataire.
Coulée verte, près de la rue du Sahel, Paris 12ème.
Parisperdu ne serait-il donc que le reflet d'une vaine nostalgie ?
Non, car il affiche, avant tout, le désir de montrer qu'autre chose a existé et que sans doute, autre chose est possible ?Je propose seulement que, dans cette ville, l'on restaure ou conserve des espaces d'indétermination dans lesquels l'homme a la possibilité de demeurer disponible ou de poursuivre à vive allure sa marche dans le fracas et les tracas.
Je suis en quelque sorte pour un urbanisme retardataire …
Souvent nous sommes bien négligents à l'égard de Paris car, tels des enfants, nous n'avons pas conscience du danger. Mais attention, il ne faut pas négliger le passé d'une ville, qui faute de mémoire et de soins, risque de s'écrouler, de se perdre, de disparaître …
Depuis quelques années, les aménageurs ont voulu attendrir un immobilier trop rigide en provoquant des coulées vertes dont les réussites ne sont pas toujours conformes à leurs vœux. Car en effet, cette avalanche de verdure surprend et paraît le comble de l'artifice, comme chaque fois où l'homme a voulu singer la nature.Et, dans ces minuscules oasis de verdure, le promeneur sensible éprouve quelque mélancolie tant il sait que l'autre monde barbare, impitoyable, bêtement soumis aux déterminations économiques, existe lui aussi … là, tout proche.
>> La coulée verte vue par Willy Ronis - 1995
Tags : urbain, urban
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Coulée verte : respiration nécessaire