• Willy Ronis ou la preuve par 9 : La Provence (7_10)

    Willy Ronis ou la preuve par 9 : La Provence (7_10)

    Signes (Var), 1947
    © Willy Ronis_Médiathèque de l'architecture et du patrimoine,

    En 1948, Ronis avait acheté une maison en ruine à Gordes ("la Maison-Vieille"),  rue de la Calade, puis en 1958 une autre maison (le "Moulin"), toute proche la première, rue de la Fontaine-Basse.

    Au début, Gordes sera le village de la résidence secondaire, utilisée seulement à la belle saison, entre deux allers-retours vers Paris.

    Mais à Paris, les commandes se font rares car durant toute cette période Ronis n'est pas reconnu à sa juste valeur et sombre dans l’oubli. Il dira d'ailleurs: "Les rédactions pensaient que j'avais tout plaqué, elles ne m'appelaient plus. J'ai alors sérieusement songé à quitter le métier. J'étais une espèce de maniaque inadapté."

    Alors il s'installe à plein temps à Gordes, dans sa maison de la rue de la Fontaine-Basse, un ancien moulin en ruines, qu'il avait d'abord acquis pour servir de garage à la "Maison-Vieille". Il va alors restaurer de fond en comble le "Moulin" qui a toujours sa roue à aubes et, en 1969, "Maison-Vieille" sera vendue.

    Pour se régénérer, Ronis va se lancer dans l’enseignement à temps partiel avec des cours hebdomadaires aux Beaux-arts d'Avignon, à la Faculté des Lettres d'Aix en Provence, à la Faculté des Sciences Saint-Charles à Marseille et il prendra aussi la direction d'un stage à la Maison des Jeunes à Arles.
    Mais Gordes, éloigné des grands axes de circulation, ne rend pas facile tous ces déplacements alors, en 1972, il s’installe à L'Isle-sur-la-Sorgue. Il y restera 10 ans. Puis en 1982, il retourne à Paris, car vivre loin de la capitale pour un photographe est suicidaire, surtout pour quelqu’un qui travaille sur le réel immédiat. De surcroît Marie-Anne est frappée par la maladie d'Alzheimer.

    Dans le Vaucluse, comme à Paris, Ronis savait s’émerveiller des "cadeaux du hasard", des petites choses que d’autres auraient négligées et avec lesquelles il tirera de magnifiques images.  Car pour Ronis tous ces petits évènements ont une étincelle de vie : "Dans une vie, tout se ramène à une petite constellation de chose", nous dira-t-il.
    Même si dans ces évènements il y a souvent une accumulation de douleurs: la mort, en 1987, dans un accident de deltaplane de son fils aimé Vincent, puis la mort de Marie-Anne sa femme en 1991, et de tant d’amis proches … devenus des visages enfuis.

     

    En 1948, c'est une de ses photos les plus célèbres : "Marie-Anne (Lansiaux),Gordes". Une série de quatre clichés de sa femme pris après la sieste lors de sa toilette. Rebaptisé "Le nu provençal" ce cliché, publié par l'agence Rapho, connaît tout de suite un important succès. Ce nu par Willy Ronis a souvent été comparé aux nus des peintures de Bonnard.

    En 1980, sur les conseils de Pierre-Jean Amar qu'il avait rencontré à L'Isle-sur-la-Sorgue et aussi de Guy Le Querrec et de Claude Nori, Ronis publie sa première monographie "Sur le fil du hasard" aux Éditions Contrejour. Cet ouvrage recevra le prix Nadar et l’encouragera à revenir sur le devant de la scène avec de nouveaux projets.

     

     

     

     

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