• Willy Ronis ou la preuve par 9 : Le monde ouvrier (5_10)

    Willy Ronis ou la preuve par 9 : Le monde ouvrier (5_10)

     

    Le mineur silicosé © Willy Ronis-1951

     

    Au milieu des années 30, avec la montée du Front populaire, les mêmes idéaux rapprochent Ronis de Robert Capa et de David Seymour, photographes déjà célèbres.
    En 1938, il immortalise Rose Zehner, déléguée syndicale aux usines Citroën du quai de Javel haranguant ses collègues ouvrières lors des grèves de 1938 chez Citroën.
    En juillet 1940, Willy Ronis est catégorisé comme juif. Il part vivre dans le sud de la France. Il a mis la photographie de côté et exerce divers métiers : décorateur de studio, régisseur de théâtre …
    En 1946, il entre à l’Agence Rapho et rejoint les grands noms de la photographie de l'époque que sont les Brassaï, Doisneau, Ergy Landau. En 1945, il fait un reportage sur le retour des prisonniers. Il collabore alors aux revues Point de vue, Regards, L'Écran français, Le Monde illustré, Time ou Life. Il sera d'ailleurs le premier photographe français à travailler pour Life.

    Dans les années 50, Willy Ronis milite, au sein du Groupe des XV, pour que la photographie soit reconnue comme discipline artistique. À la fin des années 50, il exerce des activités d'enseignement auprès de l'EDHEC, de l'école d'Estienne et à Vaugirard.
    Sa période à l'agence Rapho sera contrariée par sa volonté d'indépendance : il refuse plusieurs contrats qui ne lui conviennent pas et quitte l'agence en 1955.

    On a alors pu dire que Willy Ronis, avec Robert Doisneau et Édouard Boubat, est l’un des photographes majeurs de cette école française de l’après-guerre qui a su concilier avec talent les valeurs humanistes et les exigences esthétiques du réalisme poétique. Il a cette particularité de traiter les sujets — y compris les sujets difficiles — avec une tendresse accompagnée d'une certaine joie de vivre. Les critiques qualifieront cette manière de photographier, de mièvre et sentimentaliste. En revanche, contrairement à Robert Doisneau, il travaille ses clichés sur l'instant : en une ou deux prises de vue, sans mise en scène, laissant une place importante au hasard.

    Il travaille beaucoup avec Life qui lui passe régulièrement commande pour ses reportages, deux clichés de cette époque donneront à Willy Ronis le respect de ses pairs mais seront aussi à l'origine de l'arrêt de sa collaboration avec le magazine américain. Il éprouve avec Life comme avec l'agence Rapho le déplaisir de voir son travail retouché afin de lui donner un autre sens que celui voulu originellement :

    • Ainsi, le portrait du mineur silicosé de 1951, devient dans les colonnes de Life « L’évangélisation du monde ouvrier est-elle possible ? ».
    • Plus tard, un cliché représentant des ouvriers en grève écoutant leur délégué syndical, verra le délégué syndical escamoté.

    Willy Ronis tentera de résister, mais Life ne lui passera plus de commande.
    En 1972, déçu, il arrête le photojournalisme et quitte Paris pour le Midi de la France : sa volonté d'exercer un droit de regard sur l'utilisation qui est faite de ses clichés lui vaut alors une traversée du désert d'une dizaine d'années.

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