• La Petite Ceinture
    enjambe ici une vaste place à laquelle l'on n'a pas jugé utile de donner un nom tant le viaduc de franchissement en occupe tout l'espace. Cet étrange carrefour - sans nom - débouche sur la paisible rue Ernest Roche.

    Là, sur l'emprise des terrains bordant les voies ferrées, un petit jardin vient d'ouvrir, sans remettre en cause l'utilisation éventuelle des deux voies de chemin de fer. Il s'agit d'une première : concilier le passé et l'avenir de la Petite Ceinture, en réduisant l'antagonisme souvent présenté entre le projet de transport ferroviaire et le projet de jardins.
    Le nouveau Square Ernest Roche prouve, pour la première fois, qu'il existe une réelle complémentarité entre ces deux visions.

    Mais, revers de la médaille, ce nouvel aménagement a causé la perte des superbes fresques rasta du graffeur Banga qui s'étalaient
    sur les murs, le long des voies de la Petite Ceinture au niveau de la rue Ernest Roche.


    >> Banga et les graffeurs du groupe Spray-TZC ...

     


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  • Kiné presse le pas pour rentrer chez elle. Elle habite ici, 6-8, passage Goix - avec son mari et leurs quatre enfants - au Grand Hôtel des Vosges. Un "meublé" voué à la démolition comme la plupart des autres bâtiments extrêmement dégradés de cet îlot situé au cœur du quartier Stalingrad.

    De ses fenêtres le spectacle est permanent. Un terrain vague baptisé "la jungle", massif broussailleux mal défendu par des palissades en tôle, sert de "chambre de shoot". S'aventurer au milieu de ce champ d'immondices, s'avère particulièrement dangereux tant le sol est jonché de seringues et de cuillères ... Le passage Goix, cette sinistre ruelle, est devenu une zone interdite: qu'on s'en approche, qu'on y risque un regard appuyé, et un homme s'avance, vient vous demander d'un ton rogue ce que vous voulez.

    Kiné et sa famille vivent ici dans des conditions invraisemblables : l'extrême délabrement des lieux, la présence permanente de dealers, de drogués, de squatters, les intrusions incessantes dans leur immeuble, ... sans parler des rats et du saturnisme qui menace ses enfants ... tout cela devient très vite insupportable. Mais quand on est clandestin il faut tout supporter : c'est le prix à payer.

    Vu du Sénégal, Paris ne ressemblait pas du tout au Passage Goix ...



    >> Le nouveau passage Goix   

      
    >> Le quartier est aujourd'hui entièrement réhabilité




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  • Manu ne veux pas être considéré comme taggeur, mais comme graffeur. 

    La différence? Le tag, c'est une signature sur des murs, des garages, des camions, ... bref tout ce qui salit et détériore l'espace urbain. Le graff serait au contraire une expression artistique.

    Mais écoutons plutôt Manu : "Lorsque je fais du graff avec mon groupe, je ne pense plus à rien. Je me concentre sur ce que j'ai à faire. Lorsque tu « graffes » en laissant libre cours à ton imagination c'est apaisant. Mes graffs expriment un certain mécontentement par rapport à l'imperfection de la société, mais aussi des scènes avec des brins d'espoir. On préfère peindre de jour, car nous ne sommes ni des vandales ni des délinquants : on ne choisi que des murs délabrés, des friches urbaines, des sites désaffectés ...".

    Le graff est le travail sans salaire de Manu, l'artiste-Rmiste mais c'est aussi son seul loisir car le graff peut revenir cher. Une bombe de peinture peut coûter jusqu'à 7 euros, et pour 25 m2 de fresque, il faut parfois jusqu'à 500 bombes: 3500 euros ... le prix d'une œuvre d'art ....

       
    >> Un des premiers graffs de Manu, en 1997


    >> Graffiti.org : la bible des Graffeurs et des Taggeurs


     


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  • Ce monde a disparu, il ne reste que des images et des sensations dont je doute parfois, qu'elles aient eu, un jour, une réalité.

    Villa des Lyanes : il y avait là des cours cachées, des petits ateliers d'artisans : des serruriers, des ferronniers et bien d'autres métiers encore dont aujourd'hui l'économie mondialisée n'a - ici - que faire.
    L'on pouvait tranquillement parcourir cette  rue où les voitures étaient rares ; son calme, en plein Paris, vous sautait au visage ... 

    Bien sûr les maisons étaient plus que modestes, les murs plutôt lépreux  ... mais le quartier dégageait une grande richesse pour celui qui s'aventurait jusqu'ici ....


    >> Ce qu'est devenue aujourd'hui la Villa des Lyanes ...   

     

     


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