• Photographier Paris, nouveaux regards sur la ville.

     Elsa, L'Orillon Bar, Belleville, 2015
    ©Thomas Boivin,

     

    Vous avez jusqu'au 5 janvier 2019 pour aller voir l'exposition "Photographier Paris" présentée à l'Hôtel de Ville de Paris. C'est l'occasion d'une nouvelle découverte de la capitale, à travers le regard de seize créateurs français et étrangers. Leurs instantanés vous font déambuler dans Paris à travers des portraits, des paysages et des monuments de leur choix.

    Mon coup de cœur se porte sans conteste sur les images de Thomas Boivin qui nous entraîne à Belleville et à Ménilmontant rencontrer les passants. Il en fait des portraits depuis cinq ans. En effet, depuis 2012, il écume les terrasses de café, les parcs et les rues de cette partie nord-est de Paris. Le tout donne une série de portraits sensibles en noir et blanc aux Buttes Chaumont, place de la République ou encore à travers le reflet de la devanture du Carillon.
    Un nouveau photographe humaniste, dans les pas de Willy Ronis, est peut-être né …

     

    >> En savoir plus sur l'Expo.
     

    >> Thomas Boivin, site officiel.

     


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  • La photo est la mémoire du silence.

    La passerelle, Champigny-sur-Marne, 1957 © Willy Ronis

     

    Le philosophe Fabrice Jean écrit dans son ouvrage "Lueurs de désespoir", paru en 1997 : "La photo est la mémoire du silence. Elle immortalise l'oubli et fixe à jamais le néant".

    Et cela est encore plus vrai aujourd'hui où le silence visuel de la photographie constitue un contrepoint remarquable au tintamarre médiatique que l'on nomme désormais le "buzz".
    Car la photographie, dans son immobilité du monde qu'elle nous montre, instaure un point de rupture avec le brouhaha de la société d'aujourd'hui. Et ce silence est comme une suspension du temps.

    Lorsque je regarde un cliché ou lorsque je parcours une exposition photographique, cela me "repose" assurément du bruit de la communication en continu, cela permet une curieuse éclipse, une absence par rapport à l’immédiateté proliférante.

    Prenons l'exemple des paysages en photographie : ils sont parfaitement calmes, silencieux, car incertains, flottants, indistincts. Comme si cette indétermination de la forme paysagère induisait l’élimination du bruit que fait le monde.
    On "entend" (si l’on peut dire !) cet effet, en regardant les images de Raymond Depardon, d'Edouard Boubat, de Willy Ronis … et de tant d'autres lorsqu'ils nous montrent des paysages naturels ou urbains.

    Si l'on regarde la photo de Willy Ronis : "La Passerelle à Champigny" prise en 1957, on conviendra que bien des choses ont aujourd'hui changé sur ces bords de Marne … A cet endroit exact les immeubles ont remplacé les arbres, plus personne ne peut se prélasser sur les pontons, eux aussi disparus depuis longtemps, pas question non plus de "piquer une tête" dans l'eau …
    Mais la photo de Ronis continue à vivre sur nos yeux, elle immortalise l'oubli et fixe à jamais le néant.

     

    >> Willy Ronis et Parisperdu … une longue histoire d'amour !

     


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  • Les Ponts de la ligne ferroviaire de la Petite-Ceinture.

    La ligne de la Petite-Ceinture enjambant la rue des Orteaux Paris 20ème

     

    En 1999, l'Atelier Parisien d'Urbanisme recense 61 ponts subsistants encore sur le parcours de la Petite Ceinture. Parmi ceux-ci, on en dénombre 36 de type "rail", où la ligne enjambe la voirie et 25 de type "rue", où la voirie passe au-dessus de la ligne ferroviaire.

    Si, sur l'ensemble du réseau, on ne compte que 3 passerelles pour piétons, il y a plusieurs ponts qui servent de tête de tunnel, c'est-à-dire qu'à l'une de leurs extrémités, le parcours de la Petite Ceinture devient souterrain.

    Le parcours de la ligne comprend également deux viaducs, édifiés à des endroits déjà lotis lors de la construction de la ligne ferroviaire :

    • Le viaduc de l'Argonne, entre les avenues de Flandre et Jean-Jaurès, qui traverse six îlots différents et comprend plusieurs ponts ;
    • Le viaduc de Vaugirard, entre les rues de Vaugirard et du Hameau, qui lui, ne traverse qu'un seul îlot.

    Mais les ponts les plus originaux de la Petite Ceinture sont les "gares pont" : une disposition adaptée à l’environnement urbain. En effet, habituellement, les ingénieurs des chemins de fer disposent les bâtiments des gares le long des voies, le rez-de-chaussée du bâtiment étant placé au niveau des quais. Mais dans un espace urbain   déjà   bâti   ou   en   cours   de   lotissement, comme   celui   des   arrondissements périphériques de la Capitale dans la seconde moitié du XIXème siècle, le terrain est cher quand il n’est pas rare. Par ailleurs, afin de supprimer les passages à niveau, la Petite Ceinture est établie par rapport au réseau viaire soit en profondeur (tranchée ou tunnel), soit en hauteur (talus ou viaduc). Aussi les ingénieurs et les architectes qui conçurent les gares de la Petite Ceinture durent adapter la disposition de ces bâtiments à la configuration locale de la ligne :

    • Sur les sections en talus, les gares furent donc placées le long des voies ;
    • Sur les sections en tranchée de la Petite Ceinture, les gares furent disposées au-dessus des voies. Le bâtiment est alors nommé "gare pont" ou encore une gare "à cheval sur les voies". Cette dernière disposition a été largement adoptée sur la Petite Ceinture car on ne compte pas moins de 14 "gares pont" sur un total de 29 gares.

     

    >> Carte de la petite Ceinture ferroviaire en 1921.

     >> La petite Ceinture aujourd'hui et ses ponts (source: APUR).

    >> La Petite-Ceinture sur Parisperdu.

     

     

     


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  • Rue des Terres-au-Curé.

    Enfants prenant de l‘eau à la fontaine, rue des Terres-au-Curé, Paris 13ème, © Sabine Weiss 1954

     

    Il y a fort longtemps, un curé avait donc des terres, ici dans le sud du 13ème arrondissement. Des terres d'une si grande superficie qu'il avait dû autoriser un droit de passage aux riverains : un sentier connu sous le vocable de la "Coupe des Terres au Curé". Ce chemin qui s'étendait alors jusqu'au boulevard Masséna fut divisé en deux tronçons coupés par les voies du Chemin de Fer de Ceinture.
    Le premier tronçon qui aboutissait boulevard Masséna est devenu le square Masséna. Et, lors de l'urbanisation du secteur, le tronçon restant fut logiquement baptisé "rue des Terres-au-Curé".

    A ne pas confondre avec l'impasse du Curé qui est une voie située dans le quartier de la Goutte-d'Or au cœur du 18e arrondissement de Paris.

     

     

    >> La rue des Terres-au-Curé aujourd'hui, vue depuis la rue Regnault.

    >> Sabine Weiss et Parisperdu.

     


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