• Belleville : " East side story" (4/4)

    © Photo: Centre Social et Culturel J2P 

     

    Dans la sphère bellevilloise, les associations de quartier ont de, tout temps,  joué un rôle important.
    Dès la fin du XIXe siècle, la vie associative a été très riche à Belleville, avec les communautés ouvrières, puis cela a perduré avec les strates successives d’immigration: juifs ashkénazes, grecs et arméniens fuyant le génocide de 1915 ; espagnols antifascistes en 1939 ; et, après-guerre, celle des pieds-noirs et des juifs séfarades entraînant des musulmans qui leur étaient liés ; enfin l’immigration économique des portugais, yougoslaves, chinois et vietnamiens, maghrébins et africains.
    Belleville est une véritable mosaïque de nationalités, et beaucoup de ces communautés avaient et ont encore des associations d’entraide.

    Autre période aiguë, celle de la rénovation urbaine qui suscita l’apparition de mouvements de défense des habitants anciens, puis d’intégration des habitants nouveaux.

    Dans le Bas-Belleville, La Bellevilleuse a été d’une grande efficacité militante dans le domaine du logement et de l’exclusion.

    Un peu plus haut, l’association de la Place des Fêtes a fini par regrouper une vingtaine d’associations de quartier aux activités très diverses.
    Cette association fut l'un des protagonistes des luttes féroces - entre les riverains et les commerçants d’une part et la Ville, d’autre part - à propos de la "rénovation" de l’ancienne Place des Fêtes.

    La mairie d’arrondissement ayant demandé un seul interlocuteur pour traiter la question des équipements de quartier, le Groupement des Associations de la Place des Fêtes fut alors créé. Cela n’a pas empêché les commerçants de jouer au maximum leur rôle de "groupe de pression", ni la mairie du 19e de favoriser des expressions complémentaires, voire opposées.
    Mais la Ville de Paris refusa que les associations fassent partie du jury d’architecture, ceci constituant à ses yeux "un précédent dangereux". Aussi les associations publièrent dans le journal local "Quartiers Libres" leur propre classement des six projets retenus par le jury : le projet lauréat de la Ville, venait, pour elles, au troisième rang … !

    Suite à ce conflit, les élus de l’arrondissement et les directions de la Ville n’ont cessé de réduire, en face du projet, l’influence du Groupement, qui a pris à partir de 1991 une direction différente et qui l’a amené à œuvrer dans d'autres domaines : l'emploi, l'animation ...

    A Belleville, la vie associative fait définitivement  partie du décor …



    >> "Mon point central c'était la Place des Fêtes"

    >> La Bellevilleuse.

    >> Belleville: "East side story " (3/4)


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  • Commentaires

    3
    Dimanche 26 Juin 2011 à 09:56
    Parisperdu
    A Lucas Malterre, Merci pour cette reprise et pour votre analyse sur la série: Belleville : « East side story ». Je vous annonce d’autres séries de la même veine, sur La Place des Fêtes (en cours) et sur la place Stalingrad (en Juillet). Bien cordialement, Pierre
    2
    Jeudi 23 Juin 2011 à 09:17
    Retrouver Belleville
    Chaque semaine, le 20e vu du web est l’occasion de revenir sur un événement ou un article qui a marqué l’actualité du 20e arrondissement sur Internet. En quatre textes, le site internet aux allures nostalgiques, ParisPerdu a souhaité raconter l’histoire de Belleville. Une manière d’essayer de comprendre comment ce quartier est devenu un élément à part dans Paris et en France. A part, car il est le rêve du melting pot devenu réalité. À l’heure où les tensions et les violences s’exacerbent, où cet Eldorado social est prêt à voler en éclat, il est bon de s’interroger sur ce qui a rendu Belleville si unique. Belleville : « East side story » (1/4) | 04 juin 2011 ParisPerdu (04/06/2011) Il y eut une époque où le quartier de Belleville avait pour le Parisien à peu près la même réputation que celle que peut avoir aujourd’hui le Bronx pour les New-Yorkais. Bien que fortement atténuée par une considérable mutation urbaine et sociale, cette image perdure encore quelque peu de nos jours… En deuxième partie, l’auteur de l’article s’intéresse à des histoires que les habitants actuels de ces quartiers n’ont généralement pas connues, comme l’opération de rénovation urbaine des années 70. Belleville devient le quartier des exclus, sur les traces des révoltés de la Commune, d’autres citoyens qui avaient décidé de ne pas subir le dictat du pouvoir. C’est dans sa troisième partie que certaines clefs de l’identité bellevilloise sont dévoilées. Belleville : » East side story » (3/4) | 12 juin 2011 ParisPerdu (12/06/2011) Pierre Sansot définit l’habitant comme celui qui adhère au mythe de sa ville. Cette problématique intègre le rejet éventuel de l’identité trouvée à la naissance, et la « réaffiliation » à une identité consciemment choisie contre ces origines. Mais, parce qu’il est souvent cité comme le « modèle français d’intégration pluriethnique », Belleville semble être beaucoup moins un mythe qu’une réalité, tant il a bel et bien réussi là où les ghettos échouent… S’il a « réussi là où les ghettos échouent », c’est peut-être parce que son identité n’est pas celle d’imbéciles heureux qui sont nés quelque part. Modèle d’intégration, Belleville la révoltée fédère autour de ses valeurs, de son histoire. Pour conclure sa démonstration, le site ParisPerdu démontre comment le peuple de ces quartiers sait s’organiser et se faire entendre. L’implication de chaque individu dans les décisions politiques à travers nombre d’associations : voilà de quoi faire rêver la gauche parisienne, elle qui tient tant à développer la démocratie locale. Reste que deux grands périls menacent aujourd’hui Belleville et son unité. Les crises successives : financière, sociale, communautaire… Et l’arrivée en masse des « bobos » ou « faubourgeois » dont on ne sait encore s’ils changeront Belleville ou si c’est Belleville qui les changera. Lucas Malterre
    1
    Jean alain
    Mardi 21 Juin 2011 à 08:49
    adresse
    je ne retrouve plus l'adresse du site web de l'asso ? merci pour votre aide.
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