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Faut-il idéaliser le passé… ? (1/3)
Le peintre Daniel Pipard à Belleville © Willy Ronis (1948)
"C’était mieux avant, beaucoup plus décadent", chante Miossec. Lui aussi s’est mis à la rengaine nostalgique. Ce refrain veut nous dire que les choses allaient forcément mieux autrefois. Mais autrefois, c'est quand ? Chacun, en fonction de son âge et de son vécu, est libre de déplacer la frontière entre l’avant et l’après. Une ligne qui semble délimiter un passé heureux d’un quotidien gris et déprimant. Et si les personnes âgées sont particulièrement touchées, le "c’était mieux avant" n’épargne pas les plus jeunes.
Alors, était-ce vraiment mieux avant ?
S'il s'agit d'un questionnement qui paraît simple, … la réalité est néanmoins complexe.
Car nos sociétés évoluent à une vitesse considérable, et cette évolution entraine une forte difficulté identitaire. Et cette même évolution a rompu le lien avec d'anciens principes, des habitudes de vie et de pensée, qui me semble-t-il, aurait dû être conservé.
Je n'affirme pas que cette évolution soit purement négative mais elle n'est pas nécessairement bénéfique, et j’échangerai parfois volontiers l’utopie d’hier contre la nostalgie d’aujourd’hui !
Je ne suis pourtant pas passéiste, et si bien sûr, je dis oui au progrès, il faut néanmoins savoir raison garder car le jour où le fric arrêtera de guider le monde par le bout du nez, je saluerai alors sans retenu le progrès….
Je me suis toujours méfié de la nostalgie comme de la peste car elle favorise une totale paresse de l'esprit et n'encourage ni le dialogue, ni le sens critique.
Toutefois mes goûts semblent plutôt se cristalliser vers une période située entre 1966 et 1975, pour la musique, le cinéma, et aussi la littérature …quoiqu'un peu moins exclusivement.
L'esprit d'une époque je pense, une époque d’expérimentations et de luttes, où l'espoir semblait encore possible. Il me semble aussi que le temps accordé alors aux choses et aux gens était complètement différent, voire plus authentique, plus sincère ... moins égocentré.
Les conditions de vie depuis cette période, semblent s'être considérablement dégradées, hormis le confort immédiat apporté par nos "machines"... Mais tout cela est une question d'appréciation personnelle.
Alors était-ce vraiment mieux avant ? Nous tenterons de répondre à cette question dans nos prochains billets …
(A suivre)
>> Pour une nostalgie d'avenir …
>> La nostalgie refait surface quand le présent n'est pas à la hauteur du passé.
Tags : regard
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Commentaires
Beaucoup critiqueront le côté passéiste de la nostalgie, moi je dis qu'elle est indispensable à l'être humain, mais elle ne doit pas pour autant nié les avancés du progrès et de la vie moderne. Les deux visions doivent se compléter, s'équilibrer.
On peut être nostalgique même à vingt ans. Ce n'est pas une question d'âge. On peut aimer la nostalgie tout en étant optimiste et en ayant ayant des projets. Seulement à 73 ans, la vie m'a appris beaucoup de choses et m'a enlevé beaucoup des êtres avec lesquels je me suis construite et j'ai besoin de la nostalgie pour me remémorer tout ce que nous avons vécu ensemble. Le temps qui passe a besoin de repasser dans nos têtes à certains moments de solitude car la solitude est de plus en plus grande lorsque nous vieillissons. Si je n'étais pas nostalgique, j'aurai un sentiment d'ingratitude et je déteste l'ingratitude. Nous sommes là pour nous aimer les uns les autres.