• La photo humaniste a-t-elle un avenir ? (2/3)

    Animation, rue Mouffetard Paris 5ème -  Mai 2004

     

    Dans notre société actuelle où protection et sécurité occupent tant les esprits, le droit à l'image est devenu un exemple typique de toutes les dérives possibles, bien que cette loi soit parfaitement compréhensible en soi. Alors peut-on encore aujourd'hui photographier impunément un "sujet humain" dans la rue ?

     

    Le droit de l'image est très précis sur ce qu'il est possible ou non de faire, et pour les photographes amateurs comme pour les professionnels, il est devenu obligatoire de se "protéger" en demandant l'accord écrit de la personne photographiée (idem dans un cas d'une photo de "groupe"). Bien sûr cela est très contraignant, mais heureusement, il y a aussi ce que l'on appelle l'accord "tacite" : la présomption d'autorisation se justifie par la "satisfaction d'un besoin légitime du public à être informé par l'image".

     

    Je conçois parfaitement que certaines personnes ne souhaitent pas apparaître sur une photo, une vidéo ou une œuvre picturale … et ce, pour quelque raison que ce soit. Si le photographe a parfaitement le droit de faire son travail artistique, les personnes photographiées ont aussi parfaitement le droit de refuser d'y participer. Il y a droit, devoir et permission pour chacune des parties. Pourtant il est vrai que tant que la personne n'est pas tournée en dérision, ni mise dans une position inconfortable et qu'elle a toute son intégrité, j'ai du mal à comprendre les attaques contre les photographes…

     

    Il y a une cinquantaine d'année les gens se souciaient moins de leur droit à l'image, ou tout du moins il n'y avait pas cette parano autour du contrôle de son image qui selon moi s'est développée, non pas à cause de la législation, mais bien plutôt en raison de l'évolution de notre société : les images sont aujourd'hui beaucoup plus facilement diffusées à grande échelle, retouchées, détournées... Et c'est cela qui fait peur aux gens, ils ne veulent pas que leur image leur échappe, une image qu'ils considèrent comme une part de leur personnalité (une version moderne de la croyance ancienne selon laquelle lorsque le photographe prend la photo d'un modèle, il lui vole son âme). Il est vrai que de nos jours, le culte de l'image, son utilisation, voire sa manipulation,  atteint de tels sommets qu'il ne faut pas s'étonner de voir quelques réticences quant à la diffusion de certains clichés.

     

    L'importance que l'on accorde aujourd'hui à l'image, et le relais potentiel que peut jouer une simple photographie entre un sujet anonyme et son accès à la notoriété dans des conditions qu'il ne gère absolument pas; font que le contrôle de l'image , le contrôle de sa diffusion sont devenues une nécessité pour éviter certains excès ...

     

    L'image étant devenu un tel marché, il est compréhensible qu'un "sujet humain" pris dans la rue veuille contrôler la diffusion de son image, au risque de tomber dans un excès de protectionnisme et ce, … au grand dam des photographes humanistes.

     

    A suivre …

     

    >> Voir aussi : La photo humaniste a-t-elle un avenir ? (1/3)

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    José
    Mercredi 23 Décembre 2009 à 16:02
    C'est qui ?
    Amateur des arts de la rue, je narrive pas à identifier cette troupe que vous avez photographié rue Mouffetard ? Pouvez-vous m'éclairer ? Bravo pour votre blog, les vrais amoureux de Paris s'y reconnaîtront?
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