• La photo humaniste a-t-elle un avenir ? (1/3)

    Rue de l'Université  - Paris 7ème -  octobre 2008

     

    Avant de partir, Willy RONIS nous a donné sa définition de l'école humaniste : "C'est le regard du photographe qui aime l'être humain"…
    Il ajoutait aussi : "Je suis un photographe de la vie quotidienne, de ce que l'on voit en circulant dans la ville. Je regarde les gens, j'ai envie de les photographier et de creuser un peu ce qu'a été leur vie".

    Circuler dans la ville, regarder les gens et les photographier … oui, bien sûr … mais est-ce encore possible aujourd'hui ?

     

    Disons-le tout de suite, pour le photographe d'aujourd'hui, il est devenu difficile d'opérer librement dans la rue. Le niveau des risques encourus est en effet devenu très élevé : regards obliques, quolibets, menaces de représailles, voire violence physique pouvant aller, comme dans les films d'action … jusqu'à la tentative d'extraction de la carte numérique !
    Oui, aujourd'hui, la méfiance, la violence, voire la paranoïa  font partie de la vie citadine, et si l'on veut réaliser un reportage objectif, il est nécessaire d'intégrer ces paramètres …

     

    Willy Ronis disait "Une photo, ça se mérite..", et  Robert Capa ajoutait : "Si votre photo est ratée, c'est que vous étiez trop loin…". Oui bien sûr, mais ces "grands" photographes qui opéraient dans la rue avaient la chance, à leur époque, de pouvoir le faire avec une réelle liberté et une certaine insouciance. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne se préoccupaient pas d'éviter les situations "glauques", ou les images qui auraient mis leurs sujets en situation défavorable …

    Mais leur avantage, leur vraie chance était de ne point avoir, en permanence, au-dessus de leur tête, l'épée de Damoclès du "droit à l'image" qui aujourd'hui oblige à beaucoup de retenue …

     

    Alors la photo humaniste va-t-elle mourir ? Devrons-nous à l'avenir nous contenter de travailler en studio, en vase clos, avec des modèles stéréotypés, sans l'improvisation à assumer, sans le hasard à gérer et, finalement sans cette petite mort qui rôde tout près de vous … ?


    Je voudrais que le photographe recouvre, aux yeux de la loi, à côté de son "droit à l'information", un peu de son "droit à la création" …

     

    A suivre …


    >> Le droit à l'image : l'art et l'information avant les "états d'âme".

    >> La photo humaniste va-t-elle mourir ? 

    >> Déjà sur Parisperdu : "La photographie humaniste a-t-elle encore un avenir ... ?"


    >> Déjà sur Parisperdu : "Les Humanistes".


     

     

     

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  • Commentaires

    2
    Vendredi 29 Janvier 2010 à 20:19
    Merci a toi
    je te remerci de donner encore vie a la photo de rue a travers ton blog .Perso moi de shot puis merde c est pour dans 20 ou 30 ans si personne le fait on serra comme des cons il n y aura rien a voir voila mon point de vu . Merci a vous
    1
    Raynald
    Samedi 19 Décembre 2009 à 18:44
    Damoclès
    Oui c'est bien une menace permanente de se faire attaquer pour un visage qui traine dans le coin d'une photo. Faudrait flouter toutes les images ... bonjour lesthétique de l'image !
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