• Le petit Parisien.

    Le petit Parisien.

      Photo : © Willy Ronis / Rapho, 1952

     

    L’image nous est familière tant elle fait partie des icônes de la photographie.

    On le sait, Ronis n'aime pas les photos mises en scène... Il y a pourtant une notable exception, pour cette photo connue dans monde entier et intitulée: "Le Petit Parisien", une photo prise en 1952, montant un gamin avec son pain presque plus grand que lui ! Et cette photo a eu un succès extraordinaire. On en a fait des posters, des cartes postales.

    Ronis nous explique ce que nous ne savons pas de la photo :

    "Dans la file d'attente d'une boulangerie, j'ai avisé un gamin qui avait l'air déluré. Il était avec sa grand-mère à laquelle j'ai demandé s'il pouvait sortir avec son pain et courir pour que je le photographie. Elle était d'accord.

    Je me suis posté un peu plus loin, j’ai attendu. Il a acheté son pain et il a couru, de façon si gracieuse et si vivante. Je l’ai fait courir trois fois, sur quelques mètres pour avoir la meilleure photo.

    Ce garçon-là, je l’ai retrouvé grâce à sa belle-mère qui, un jour, s’est manifestée et m’a téléphoné. Grâce à cette femme, j’ai pu aussi retrouver le nom de la rue où j’avais fait cette photo : la rue Péclet dans le 15ème.

    Alors j'y suis retourné pour voir si j’allais retrouver la porte, si j’allais me souvenir. La maison n’avait pas été ravalée, c’était exactement le même décor, et j’ai eu la preuve que c’était bien là parce que sur le cliché complet il y avait en bas de ce mur un regard pour le gaz, comme une petite boîte en fonte, qui était resté à la même place. Le regard n’avait pas bougé pendant toutes ces années !"

    Alors moi aussi je suis retourné récemment dans la rue Péclet… Aujourd'hui, il n'y a plus de boulangerie, plus de maisons ressemblant à celle du cliché de Ronis, plus de petit regard de gaz non plus. Mais il nous reste cette image lumineuse, gaie, vivante de ce petit Parisien.
    Merci Monsieur Ronis, vous qui savez si bien transformer ces moments éphémères en éternité.

     

     

    >> Ce jour-là, p. 189.

     

     

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