• Les lumières de l'Evangile.

    Les lumières de l'Evangile.

    Quartier de l'Evangile, Station Rosa Parks, Paris 18e et 19e, février 2016.

     

    Je suis revenu des dizaines de fois à cet endroit car je voulais sentir les saisons, la brume hivernale à l’aube, la pluie légère ou drue, la neige pourtant rare à Paris, mais aussi le soir à la tombée de la nuit. 

    Chaque mois, chaque jour, chaque moment, la lumière varie sans cesse et pour le photographe, elle est très importante, primordiale même. Ici, elle permet aussi de restituer l'émotion ressentie avant la restructuration de ce quartier de l'Evangile, un quartier à cheval entre le 18e et le 19e arrondissement.

    C'est un endroit unique dans la capitale, où trônaient autrefois les gazomètres, où l'on trouve encore aujourd'hui le dernier calvaire de Paris et où la rue sur quelques centaines de mètres semble se poursuivre sans fin entre ses deux murs semblables pour se perdre en elle-même …

    Pour obtenir la bonne lumière, j’ai parfois attendu toute une journée. Je me souviens d’avoir poireauté ici cinq heures sous une pluie fine, légèrement abrité par la tranchée des chemins de fer de l'Est.
    A la fin de la journée, un arc en ciel est apparu au-dessus des immeubles, des grues et des voies ferrées. Alors, c’est comme si la lumière diffractée était sortie de terre et qu'elle voulait nous restituer tout ce qui a ici disparu, enterré par ce nouveau quartier.
    Un vieil adage ne prétend-t-il pas qu’au pied de l'arc en ciel, il y a un trésor ?
    Ce jour-là, pour moi, c’était la photo parfaite.

     

    >> Retrouvez le secteur de l'Evangile, sur Parisperdu.

     

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