• Quand Henri Calet traînait dans les quartiers pourris de Paris.

    Quand Henri Calet traînait dans les quartiers pourris de Paris.

     

    Avec Huit quartiers de roture, Henri Calet nous  propose une longue flânerie dans les rues, ruelles, impasses et cours… de ces quartiers populaires de Paris que sont : La Villette, Pont-de-Flandre, Amérique et Combat pour le 19ème arrondissement; et Saint-Fargeau, Belleville, Père-Lachaise et Charonne pour le 20ème arrondissement. Des quartiers sans noblesse, d'où le mot de "roture" qu'il utilise pour ces quartiers tout juste roturiers.

    Calet nous entraine dans un voyage dans le Paris populaire d’autrefois, au lendemain de la seconde guerre mondiale, une vingtaine d’années avant la destruction de l’Est parisien. C'est aussi à un jeu de piste sans trésor et un pèlerinage aux sources de sa mémoire parisienne qu'il nous convie :  Ville à part sans Seine ni rivière, que les étrangers ne vont pas voir, où il n’y a rien à voir, ville sans palais ni cathédrales, sans monuments et presque sans souvenirs, ville sans parure, ville usinière, populacière, où l’on peut tout juste exister, dans le sens de ne pas mourir. Des faubourgs où il lit la banalité douce-amère de lieux qui n’ont rien pour plaire et qui, justement nous plaisent à cause de cela …

    Alors Calet nous emmène là où sont ses racines : Mon père y est né, mon grand-père y est mort. J’y ai vécu. Et je viens d’en faire le tour. J’ai respiré son air et son parfum ; ses couleurs sont les miennes. Avec lui, on s’égare dans des rues infortunées, on pousse des portes sans lendemain, on fouille la mémoire des façades, on monte et on descend l’échelle du temps pour décrocher des souvenirs où comme il l'écrit: " rien ne porte à la joie ni au lyrisme. L’Histoire, elle-même, ne parle que de défaites, de saccages, de capitulations". Mais on sent dans son texte une réelle nostalgie pour ces quartiers et pour leurs habitants, une certaine tendresse à leur endroit …

    Le promeneur contemporain qui fait aujourd'hui la même déambulation aura du mal à reconnaître les quartiers dépeints par Henri Calet qui nous communique des chiffres concernant la population de ces deux arrondissements en précisant le nombre de résidents étrangers. Mais la couleur de ces quartiers a encore certainement beaucoup changé depuis un peu plus d'un demi-siècle … 

    Tous les livres d’Henri Calet sont des trésors. Et on se demande pourquoi, dans les années 50, aucun éditeur n'a voulu des "Huit Quartiers de roture". Faute de pouvoir publier cette promenade de son vivant, Henri Calet en a tiré une série radiophonique qu’il a lue de sa belle voix, en 1952, sur le Programme parisien. On retrouve aujourd'hui cette lecture sur le CD qui est joint au livre. A découvrir absolument.

     

     >> En savoir plus : "Huit quartiers de roture", par Henri Calet (Le Dilettante, 224 p., 20 euros). (©Le Dilettante)

    >> La rue des Partants à Paris (20ème) dans les années 1950.

     

     

    « Bonne Année ... !Rue des Partants. »

    Tags Tags :
  • Commentaires

    1
    Jean-marc Plumauzill
    Jeudi 7 Janvier 2016 à 09:43

     Ces documents sont magnifiques. Merci.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :