• Passage sans nom, aux abords de  l'Hôpital Trousseau. Paris 12ème (Juillet 1997)

    Il y a encore seulement 6 ou 7 ans, en venant de la rue du Niger, puis en poursuivant par la rue des Marguettes, on aboutissait à un passage sans nom et ignoré des plans.

    C'était une large allée en pente, avec des pavés, des appentis, des fleurs, des arbustes … elle conduisait, par un porche à crimes, aux abords de l'Hôpital Trousseau.

    Tout ici paraissait d'un autre temps, avec ces vieux arrière-plans de cours, de hangars et de remises. Ici, on changeait de monde, on entrait dans un lieu où ni la cartographie, ni la boussole ne pouvaient vous livrer la moindre indication.

    Finalement, sortant de cette "Terra incognita" on débouchait sur la civilisation dans l'interminable enfilade de l'avenue du Docteur Arnold Netter.

    Un peu plus loin, au numéro 45 de cette avenue, dans un demi-cercle, un bas-relief montrait deux personnages assis de part et d'autre d'un arbre aussi bizarrement stylisé que dans une illustration ésotérique. L'un - c'est peut-être le docteur Netter - porte une sorte de blouse. L'autre est une jeune fille que je ne parviens pas à identifier. Les deux forment un rébus, pour moi, totalement hermétique.
    Il faudra que je me renseigne sur la "bio" de ce fameux (mais pas trop) Docteur Arnold Netter …


    >> Qui êtes-vous Arnold Netter ?

    >> L'impasse de l'avenue du Dr Arnold Netter, déjà dans Parisperdu.

     

     


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  • Dans le square Sarah-Bernhardt, face à la rue Frédéric Loliée_ Paris 20ème (Juillet 2012)

    Plusieurs fois je me suis rendu rue de Lagny pour rendre visite à mon cher professeur, comme j'aimais à l'appeler. Willy Ronis, puisque c'est de lui qu'il s'agit, goutait pourtant moyennement l'expression. Mais il n'en laissait rien paraître tant il était un parfait modèle de courtoisie. Une qualité "à l'ancienne" … et qui tend à disparaître.

    Je n'étais pas encore retourné dans le quartier depuis la disparition de Willy. Je n'en avais guère envie tant je savais que cette excursion raviverait le vide que je ressens depuis son départ.
    Pourtant, en cette fin d'après-midi, le square Sarah-Bernhardt m'apparaît lumineux. Lumineux, mais rigide avec ses immeubles typiques des limites de la capitale et dont la brique rouge vire à l'orange sous le soleil couchant. Ils éclairent encore les fonds du square et l'égayent, bien que d'une façon pour ainsi dire technique et administrative, conforme à sa fonction de loisir. Je dirais volontiers que c'est scandinave, socialiste-humaniste dans le sens qui reconnaît mais réduit les droits de la personne, relativement à une moyenne qu'elle accepte d'incarner.

    Aux alentours, on a vite fait le tour des commerces: la moitié des rares magasins sont fermés, rien d'indispensable ou d'urgent n'explique la présence des autres: un teinturier, un marchand de tapis, un vague électricien … Il faut certainement remonter jusqu'à la rue d'Avron pour trouver du pain, des œufs, des journaux, des légumes, du vin, du tabac, des gens qui circulent … et rien ne prouve que cette distance d'environ quatre cents mètres n'étouffe pas toute velléité d'effort.
    Il y a tout de même un cordonnier. Sa vieille blouse grise, ses cheveux blancs, le foutoire qui l'entoure, la lampe orange qu'il vient d'allumer humanisent le cube abstrait qui lui tient lieu d'échoppe, en ce soir d'été, rue de Lagny.
    Pourtant le fracas qui nous vient du cours de Vincennes nous indique qu'un autre monde vivant, bouillonnant, existe … tout près.

    Il fait quasiment nuit maintenant sur le square Sarah-Bernhardt, ce qui produit un climat apaisant et m'apporte des pensées positives sur Willy.
    Je quitterai pourtant les lieux sans un regard au 46 rue de Lagny …


    >> Sur le banc avec Willy Ronis …

    >> Chez Willy Ronis.

     


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  • Marrons chauds, place de la République - Paris 11ème (octobre 1997)

    Tout le monde connaît la monumentale statue de la République, au centre de la place du même nom. Mais l'on connaît moins les deux bassins allongés, avec deux groupes de dauphins en bronze, formant fontaines, des ouvrages remarquables, situés de part et d'autre de la place.

    Ces fontaines viennent d'être détruites. C'est un massacre au bulldozer.
    Est-ce que Londres laisserait l'un de ses squares majeurs être ainsi défiguré ?
    Je pense que non, mais à Paris, c'est possible !
    Et l'on a tout cassé, au centre de la place, pour satisfaire au projet de remodelage du site.

    J'en attends le résultat final. Mais je sens qu'on va nous faire, une fois encore, un espace aseptisé avec parvis bétonné, jeux en "plastoc" pour enfants, arbustes maigrelets dans leurs carrés de béton et mobilier urbain standardisé …

    Et pourtant je suis plutôt pour le réaménagement de cette place, en particulier pour la rendre plus accueillante aux piétons.
    Mais pas en détruisant ce que nous ont laissé nos prédécesseurs. Car la place avait été conçue comme un pendant à celle de la Concorde, la place de la Royauté avec ses fontaines, et ici la place de la République avec aussi ses fontaines …

    C'est donc un pan de notre histoire, de notre patrimoine qui est balayé par une municipalité qui ne respecte guère la pierre. Une équipe municipale qui semble possédée par le démon de la liquidation du Paris qui fait l'admiration du monde entier. Pas un Paris moyenâgeux ou insalubre, mais celui resplendissant de majesté et de grâce, le Paris de Napoléon III et du baron Haussmann.
    Oh bien sûr, ces deux-là ont certes en leur temps, chamboulé une grande partie de l'antique Paris, mais ce fût pour en faire une ville agréable et, encore parfaitement fonctionnelle aujourd'hui.

    Pourquoi alors cette impression d'une volonté de destruction pour détruire ? Et pourquoi démolir, ne serait-il pas plus intelligent, plus subtil d'incorporer l'ancien dans le nouvel aménagement ?
    Mais pour cela, il faudrait avoir la volonté et le courage de voir bien au delà des chapelles et des lubies de nos urbanistes.


    >> Bassin Est avec son groupe de dauphins en bronze, formant fontaine.

    >> 25 janvier 2012: le bassin Est détruit .

    >> Les fontaines de la place de la République (Avant/Après)



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  • Derrière la forêt de panneaux, la gare du Nord ...  (© Photo: Action Barbès)

    La poursuite d'un passé révolu, sûrement; l'attente d'une révélation, peut-être : avec cette feuille de route impossible, Parisperdu a, depuis maintenant 7 ans, sillonné les quartiers Est de la capitale.
    Mais suivre les pas de Willy Ronis à soixante ans de distance, c'est nécessairement un peu le trahir.

    Oui, j'avoue ma nostalgie du passé, ma méfiance envers le présent et mes doutes sur l'avenir.
    Oui, je regrette l'inévitable "profanation matérielle" des rues de Paris par une armada sauvage de panneaux routiers, de panonceaux publicitaires, d'enseignes agressives, de potelets imbéciles et de véhicules bariolés encombrant trottoirs et chaussées … Autant de "verrues" sur les clichés du photographe-arpenteur des rues de la capitale.

    L'ultime défi sera donc de rechercher ce que l'on ne trouvera jamais. Car comme l'explorateur, l'arpenteur du pavé parisien sait que ce qu'il cherche a déjà disparu … ou peut-être même n'a jamais existé.


    >> "Editos de Parisperdu" …

    >> "Paris Hier, aujourd'hui … demain"

     


    2 commentaires

  • Pour le 7ème anniversaire de Parisperdu, j'ai reçu beaucoup de messages m'encourageant à poursuivre l'aventure … Merci à tous.

    J'ai aussi reçu de Bonjourtoile une reproduction sur toile (en format 40 x 60) de l'une de mes photos publiée sur le blog.
    Merci pour ce cadeau … qui m'a fait bien plaisir, car "chaque moment de bonheur d'hier est un souvenir pour demain".

     

    >> Rue Watt: une atmosphère unique.

     

     


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