• A Périllos, tout est en ruines, même le paysage ... jonché de pierres.

    Dans plusieurs de ses billets intitulés: "Démolition des murs ... démolition des vies", Parisperdu a montré comment la volonté de certains avait eu raison de quartiers entiers de Paris.
    Mais parfois cette 
    "rage de destruction" n'est pas le fait des hommes mais celui d'un destin tragique qui s'acharne sur certains lieux de vie.
    A 900 kms de la capitale, Parisperdu a visité Périllos, un village abandonné qui gît au milieu des champs de pierres ... dans une sorte de bout du monde.



    Situé en plein cœur des Corbières, le village désert de Périllos se dresse, seul, dans un paysage lunaire. Eloigné de la mer ainsi que des grandes villes et à la frontière historique de deux royaumes en guerres perpétuelles, Périllos ne s'est jamais développé normalement.


    A partir de la fin du 19ème siècle, une série de malheurs ne cessera de s'abattre sur le petit village qui ne comptait guère alors qu'une quinzaine de maisons. D'abord le phylloxéra détruisit les vignes, l'une des rares ressources. Ensuite, une épidémie enleva cinq adolescents. Puis comme si la mort du petit village était programmée, le taux de mortalité infantile s'éleva gravement, conséquence probable des nombreux mariages consanguins.

    En 1912, il y eu quatre naissances mais les quatre enfants moururent. Les malheurs continuèrent avec l'arrivée de la Grande Guerre : la mobilisation arracha les hommes valides à leur terre, puis ... leurs veuves quittèrent le village. La population s'était si considérablement réduite que le recensement de 1921 ne trouva plus que trente-trois habitants.

    Après un petit sursaut dans les années 30, mais hélas sans naissance, la guerre revint et, provoquant de nouveaux départs, elle finira d'achever le village.
    1970 sonna définitivement le glas d'un village où pendant des siècles des hommes et des femmes s'étaient acharnés à tirer leur subsistance de ce pays de pierres. Ne comptant plus qu'un seul habitant, la commune de Périllos fut rattachée à celle d'Opoul. Peu de temps après, le dernier habitant, un berger nommé Aimé Pujol, âgé de plus de quatre-vingts ans et bien fatigué, quitta Périllos pour s'installer chez son frère à Opoul.

    Telle aura été la tragique destinée de Périllos ... le village du bout du monde.


    >> Quelques vues du village, aujourd'hui ...


    >> Le village va-t-il renaître ?

     

     

     

    « Des étudiants dans la farine ... ?Hommage à Lucien Hervé. »

    Tags Tags :
  • Commentaires

    3
    Lundi 12 Novembre 2007 à 13:46
    Grand admirateur de Périllos
    Très bel article sur Périllos. J'ai aussi un site sur Périllos qui me tient à coeur depuis des années car je trouve ce lieu véritablement magique, féérique et unique. C'est une pure merveille de la nature avec ses paysages et sa flore certe réduite mais riche en senteurs !!! Mon plus grand souhait serait aujourd'hui de voir ce petit village enfin reconstruit et reconnu tel les plus grands monuments. http://perillos.over-blog.com
    2
    Mercredi 3 Octobre 2007 à 21:04
    village
    c'est crépusculaire. et en même temps tellement gionesque. envie de visiter un jour. en espérant qu'il revive, ce lieu de vie malchanceux.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    1
    Mardi 2 Octobre 2007 à 11:13
    peut-être un jour..
    il arrive de plus en plus souvent que des villages soient désertés et tombent finalement en ruines mais j'en ai vu quelques uns, en Provence par exemple, qu'une poignée de courageux remettent en état tout en respectant l'histoire du lieu...peut-être que cela arrivera aussi à celui-ci..
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :