• "Chez Victor", un dimanche à la campagne.

    "Chez Victor", un dimanche à la campagne.

    Bistrot-Guinguette "Chez Victor", Impasse Compans Paris 19e (1956) © Photo Willy Ronis

     

    En partant de la place des Fêtes j'arrive au point le plus haut de la rue Compans. Était-ce là, le lieu ? Était-ce là l'impasse où Willy Ronis a photographié en 1955-56 le bistrot guinguette "Chez Victor" ?
    Cette impasse aujourd'hui disparue, engloutie sous cinq énormes gratte-ciels, prenait-elle le tracé de la rue Eugénie Cotton qui justement contourne ces monstrueuses barres de béton surnommées dans le quartier : "Les Paquebots" ? Ou bien alors est-ce le monstre lui-même qui a tout englouti dans ses entrailles : l'impasse, la guinguette avec son zinc, ses jeux de boules et ses tables sous la tonnelle… ?

    Willy nous dit que "de chez Victor, on avait une vision à 180 degrés : du canal Saint-Denis aux pistes du Bourget...". Par chance, il m'est aujourd'hui possible de grimper sur l'immense dalle sur laquelle reposent les barres tentaculaires du monstre froid de béton. Ainsi pourrais-je peut-être retrouver le point de vue de la guinguette ?

    Et effectivement, le bistrot-guinguette devait bien se situer là, car sous mes pieds, s'étale le quartier de la Mouzaïa avec ses villas en impasse, puis à l'horizon, de l'ouest à l'est : la butte Montmartre, le canal Saint-Denis, les immeubles du Pré Saint Gervais... et, en me retournant, peut-être même verrais-je les pistes du Bourget ? Mais non car de nouveau, il est encore là..., mon regard butte sur l'énorme store vénitien que constituent les barres de béton... et je ne suis plus autorisé à accéder à la ligne d'horizon.

    Les instants de grâce et d'insouciance que Ronis a connus ici, en haut de la rue Compans, sont désormais bien loin... Heureusement, il nous reste les clichés du maître : en noir et blanc et aussi en couleur. Ils nous permettent aisément d'imaginer ce lieu d'une quiétude alors toute campagnarde, dominant une ville qui n'en n'était pas encore vraiment une...

     


    >> Le même lieu photographié en noir et blanc par Willy Ronis en 1955.

    >> Ronis aime retourner sur les lieux de ses plus fortes émotions photographiques :
    "Rue Eugénie Cotton, entre les immeubles neufs du haut de Belleville, Paris (1980) © Willy Ronis

    >> "Chez Victor" déjà sur Parisperdu.

    >> On a retrouvé Victor !

     

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