• Willy Ronis et Edgar Degas : une certaine parenté.

    Willy Ronis et Edgar Degas : une certaine parenté.Willy Ronis et Edgar Degas : une certaine parenté.Willy Ronis et Edgar Degas : une certaine parenté.

    "Le Tub", Pastel d'Edgar Degas, 1886,                                      "Après le bain femme s'essuyant",       "Le Nu Provençal, Gordes",
    © Paris, Musée d'Orsay                                                            Photographie d'Edgar Degas, 1884.      1949 © Willy Ronis

     

    Certaines photos de Ronis ont-elles une parenté avec des toiles de Degas ?
    A priori cette parenté n'est pas évidente car quand on dit : "Degas", on pense petits rats de l’Opéra, tutus vaporeux et ballerines haut lacées. Il faut dire que pour Edgar Degas, la danse est la grande affaire de sa vie : il lui a consacré pas moins de 1 500 œuvres !

    Pourtant Degas a exploré beaucoup d'autres sujets : les courses de chevaux, l’opéra, les cafés-concerts et la vie quotidienne… Il s'intéresse à la photographie, aussi en 1895 il fait l’acquisition de matériel photographique. Fasciné par les possibilités offertes par ce nouvel outil, il abandonne ses pinceaux et son ciseau pendant deux ans : entre 1895 et 1896. L’appareil lui permet alors de figer l’instant pour le reproduire sur la toile mais aussi d’expérimenter la lumière comme jamais auparavant, tout en explorant un nouvel univers esthétique.

    À l’aide de gestes interrompus, il parvient à créer dans l’esprit du spectateur une succession de photogrammes où la suite prévisible est immanquablement imaginée. L’exemple le plus poignant est celui de l’enjambement du rebord de la baignoire par des femmes nues : le pied suspendu dans le vide appelle inéluctablement le moment où il se posera au sol, puis celui où l’autre jambe fera de même.

    Il a beaucoup été dit combien l’œuvre de Degas devait à la photographie, lui-même s’en étant abondamment servi pour réaliser certaines de ses œuvres : décentrage, compositions obliques, contre-jour… Ses cadrages ont une liberté de plongée et de contre-plongée qui les rendent contemporains des premiers clichés de la photographie. Ils témoignent aussi d’une vraie fascination pour le noir et blanc, Degas disait : "Mes noirs sont trop noirs, mes blancs pas assez blancs". Il est vrai qu’à l’époque les tirages ne sont pas noirs et blancs mais sépia… !

    Sur les photographies de Degas, on retrouve les mêmes gestes, les mêmes postures, les mêmes visages rêveurs qui peuvent être rencontrés sur ses toiles ; on ne se défait pas d’un style d’une vie aussi facilement… Ainsi sur "Le Tub", un pastel de format : 63 × 80 cm, il est aisé de voir que le cadrage serré, la vue en plongée, l'étagère en premier plan révèlent l'influence de ses premiers clichés photographiques.

     

    >> Voir aussi :

    > Willy Ronis et Pierre Bonnard : quand des images se rencontrent. (2/2)

    > Willy Ronis et Paul Cézanne jouent aux cartes !

    >
    Willy Ronis et les peintres flamands. (3/3)

     

     

     

     

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