• Planche-contact du reportage "Tour Eiffel, Paris 1953" © Marc Riboud.

    Leica commémore actuellement son jubilé : un centenaire !

    En effet, en mars 1914, Leica construit le premier appareil photo destiné à accueillir un film petit format 35 mm pour un plein format de 24 x 36 mm.

    Ce principe "petit négatif - grand format" révolutionne alors les formes d'expression des photographes qui devaient jusque-là travailler avec des appareils photo à plaque, plutôt incommodes.

    Une fois surmontées les perturbations dues à la première guerre mondiale, Leica connait à partir de 1925 un succès mondial et le "mythe" de la marque au point rouge émerge rapidement avec les nombreuses photos qui vont influencer profondément notre compréhension des événements mondiaux et qui depuis lors sont devenues des icônes.

    La photo "Falling Soldier" prise par Robert Capa pendant la guerre civile espagnole, le célèbre portrait du leader de la révolution cubaine "Che Guevara" réalisé par Alberto Korda, "Kim Phúc", la petite fille brûlée courant nue qui fut photographiée pendant la guerre du Vietnam par Nick Út, en sont quelques exemples.

    Et, parmi toutes les photos célébrissimes prises avec un Leica, il en est une emblématique de Paris, c'est "Le peintre de la Tour Eiffel" un cliché issu d'un reportage de Marc Riboud, c'était en  1953 … et, sur ce thème, on n'a pas fait mieux depuis !

    >> Tour Eiffel 1953, les 3 images sélectionnées par Marc Riboud sur sa planche-contact (surlignées en rouge).

    >> Leica, Blog officiel.

     

     


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  • Karlheinz Stierle au Collège de France à Paris, le 1er avril 2009.

    Paru à l’automne 2001, le livre de Karlheinz Stierle a été traduit en français, neuf ans après sa sortie en allemand, sous un titre un peu différent de l’original. "Der Mythos von Paris. Zeichen und Bewusstsein der Stadt", est devenu: "Le mythe de Paris. Signes et conscience de la ville".

    Le titre français, flatte quelque peu cette certitude : Paris est la capitale de bien autre chose que la France.
    Ce débordement est sans doute ce qui conduit la quête des signes lisibles dans l’ouvrage. Celui-ci raconte l’émergence d’une "conscience de la ville" dont le rapport avec Paris est posé à l’ouverture même de l’introduction en une phrase saisissante, qui définit à la fois la conscience que l’on a, à travers Paris, de la ville et, de manière plus forte, la structure même de la ville comme conscience : "C’est à Paris que la ville advient à la conscience". Comprenons : que la ville se représente elle-même comme structure de lisibilité, et Stierle fait alors défiler des textes d'auteurs, souvent français mais pas seulement, qui font émerger cette conscience de la ville.

    C’est à Paris donc que la conscience prend conscience d’elle-même comme pensée, qu’elle se découvre donc "pensée par Paris". Et c’est dans la mesure où Paris est une structure à déchiffrer, dans la mesure où la ville a une lisibilité propre, qu’elle se présente à travers un réseau de signes, que toute sa "matière" est "sémiotisée" et qu’elle se réfléchit naturellement dans les textes des auteurs sélectionnés par Stierle.

    Le signe étant toujours à la fois signe de quelque chose et de lui-même, signe du fonctionnement sémiotique même, mouvement par lequel la sémiotique de la ville "se fait réflexive". Car, selon Stierle, il y a une "expérience de la subjectivité" qui n’a lieu que dans et par la ville, car celle-ci finit par constituer un point de référence du présent. Et c’est là sans doute l'une des plus belles et plus fortes idées de ce livre si dense.

    C’est parce qu’il y a des signes qu’on a accès à l’expérience humaine mais, est-on tenté d’ajouter à la lecture de "La Capitale des signes", c’est parce qu’il y a de l’expérience qu’il y a des signes à déchiffrer.

    On pourrait alors se contenter d’aborder "La Capitale des signes" comme un très riche (et très germanique) manuel de littérature sur Paris. Mais de par son indéniable beauté, celui-ci nous permet d'apprécier le génie de Stierle à travers son expérience de Paris, ses interrogations sur sa méthode de chercheur, ses fantasmes pour appréhender une globalité et son goût du détail, son rapport au lisible et à l’indéchiffrable ….

     

    >> Déjà sur parisperdu: "Der Passagenwerk" de Walter Benjamin.

     


     


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  •  Coulée verte, près de la rue du Sahel, Paris 12ème.

    Parisperdu ne serait-il donc que le reflet d'une vaine nostalgie ?
    Non, car il affiche, avant tout,  le désir de montrer qu'autre chose a existé et que sans doute, autre chose est possible ?

    Je propose seulement que, dans cette ville, l'on restaure ou conserve des espaces d'indétermination dans lesquels l'homme a la possibilité de demeurer disponible ou de poursuivre à vive allure sa marche dans le fracas et les tracas.
    Je suis en quelque sorte pour un urbanisme retardataire …

    Souvent nous sommes bien négligents à l'égard de Paris car, tels des enfants, nous n'avons pas conscience du danger. Mais attention, il ne faut pas négliger le passé d'une ville, qui faute de mémoire et de soins,  risque de s'écrouler, de se perdre, de disparaître …
    Depuis quelques années, les aménageurs ont voulu attendrir un immobilier trop rigide en provoquant des coulées vertes dont les réussites ne sont pas toujours conformes à leurs vœux.
    Car en effet, cette avalanche de verdure surprend et paraît le comble de l'artifice, comme chaque fois où l'homme a voulu singer la nature.

    Et, dans ces minuscules oasis de verdure, le promeneur sensible éprouve quelque mélancolie tant il sait que l'autre monde barbare, impitoyable, bêtement soumis aux déterminations économiques, existe lui aussi … là, tout proche.


    >> La coulée verte vue par Willy Ronis - 1995

     


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  • Flânerie au parc de Belleville (juin 2006)

    La flânerie est souvent conçue comme une activité qui ne prête pas à conséquence.
    Il est vrai qu'à la différence d'un voyageur pressé ou d'un travailleur, le flâneur ne se fixe pas de but et que le chemin qu'il a parcouru, reconnu, importe plus que le terme dont il n'avait même pas d'idée précise au départ.

    Le vrai flâneur est capable d'aller au bout de lui-même, et cette fatigue librement consentie est souvent une récompense car il s'agit aussi de "fatiguer" la ville, non point par cruauté ou pour la prendre en défaut, mais pour qu'elle nous livre enfin son vrai visage, celui qu'elle refuse à la plupart de ses habitants ou de ses passants.

    Avancer librement, lentement dans une ville pressée, n'attacher du prix qu'à l'émerveillement de l'instant dans une société de marchands, voilà la bonne méthode pour parcourir une ville.

    Et, en la matière Georges Perec sera notre maître, lui qui s'oblige "à voir plus platement … jusqu'à ressentir pendant un bref instant, l'impression d'être dans une ville étrangère ou, mieux encore, jusqu'à ne plus comprendre ce qui se passe ou ce qui ne se passe pas, que le lieu tout entier devienne étranger, que l'on ne sache même plus que ça s'appelle une ville, une rue, des immeubles, des trottoirs."

    Alors à tous, bonne flânerie dans les rues de Paris ….


    >> De l'art de flâner ...

     

     


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  • L’artiste Frédéric Baron, après avoir recueilli les mots "Je t’aime" dans plus de 300 langues, a voulu nous transmettre ces messages d’amour en les exposant sur un mur.

    Construit au cœur du square Jehan-Rictus, près de la place des Abbesses dans le 18ème arrondissement, sur une surface de 40 m² avec un total de 511 carreaux en lave émaillée, le mur des "Je t'aime" reprend 311 fois la plus douce et la plus romantique des expressions.

    En voici quelques extraits, phonétiquement retranscrits : "nian'-ni-né-sné-i-kou-nou" (Inde), "sé-rèt-lèk" (Hongrie), "daï-sou-ki" (Japon), "ti amo" (Italie), "veille-el-skar-deille" (Norvège), "èk-èt -you- lif" (Afrique du Sud).

    Un peu de quiétude et de douceur dans notre monde parisien échevelé et brutal … cela ne peut pas faire de mal !


    >> Le site web du mur des "Je t'aime".

    >> Dans le même esprit: "Les lovelocks".


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