-
La photographie est un défi à la disparition.
Arrière cours, rue de Belleville (1997)
Dans les années 70, François-Xavier Bouchart est l'un des seuls photographes, avec Henri Guérard, à quadriller systématiquement Belleville pour prendre des clichés de l'ensemble du quartier, et y compris de certaines rues et passages aujourd'hui disparus : le passage des Faucheux, le passage Kuzner, la rue Vincent …
Ces photographes nous montrent essentiellement des façades d'habitations défraîchies, des arrières cours lépreuses, d'anciens commerces, mais aussi les enfants de ces quartiers, les terrains vagues après des destructions d'immeubles ...
Leur travail propose un regard personnel sur ce quartier populaire si bien mis en images par Willy Ronis, dans les années 50, alors que Belleville et Ménilmontant étaient encore intacts.
Bouchart et Guérard ont voulu photographier ces mêmes lieux durant leur phase de mutations urbaine, économique et sociale. Ils voulaient aussi poursuivre l'inventaire que menait, également à cette époque, Georges Perec pour son documentaire "En remontant la rue Vilin", et fixer dans le bromure d'argent, les restes de ce Paris populaire qui était en train de disparaître.Aujourd'hui la rue Vilin, même au trois-quarts raccourcie et avec un tracé modifié, a tout de même conservé son nom ; aller au-delà aurait été une insulte à la mémoire et à l'œuvre de George Perec.
Heureusement la photographie est un défi à la disparition car tous ces photographes qui ont arpenté Belleville, Ménilmontant et Charonne, ces hauts quartiers de l'Est, nous donnent à voir un "conservatoire du Paris populaire".
>> Photographe d'urgence à Belleville
>> Le Belleville des années 70 vu par François-Xavier Bouchart
>> Henri Guérard, photographe : la rencontre manquée.
>> Voir aussi : Le regard sur la ville.
>> La rue Vilin, planche-contact par Pierre Getzler©, juin 1970
Tags : photographes
-
Commentaires
Emouvant, tant de questions viennent à l'esprit en regardant cette photo !