• Qui êtes-vous Monsieur Morris ?



    La colonne Morris est un élément du mobilier urbain parisien, présent aussi dans beaucoup de grandes villes en France et ailleurs dans le monde. De forme cylindrique, elle sert de support à la promotion des spectacles et des films. Éclairée à la nuit tombée, souvent rotative, l'espace qu'elle abrite en son sein est parfois utilisé pour entreposer le matériel de nettoyage des rues, abriter des toilettes ou des téléphones publics.

    Les colonnes Morris doivent leur nom à l'imprimeur Gabriel  Morris qui en a obtenu la concession à des fins publicitaires en 1868 auprès de l'inventeur, le Berlinois Ernst Litfass. Ce dernier les avait introduits à Berlin, dès 1854, afin de lutter contre l'affichage sauvage. Ainsi, dans tous les pays de langue allemande, on parle de Litfaßsäule, "colonne de Litfass".

    La colonne est en fonte verte, sa toiture est composée d’une marquise hexagonale, décorée aux angles de six mufles de lions, le tout surmonté d’un dôme bombé, décoré d’écailles et d’une flèche ornée de feuilles d’acanthe. L'ensemble est d'une rare élégance et les colonnes Morris sont devenues des objets emblématiques de l'image de Paris, au même titre que les fontaines Wallace et les entrées de métro d'Hector Guimard.

    En 2006, la décision du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, de réduire leur nombre de 773 à 550, c'est-à-dire de détruire 223 "Morris", au prétexte de "désencombrer l'espace public" a fait naitre une vive polémique. La ville de Paris estime donc que ces colonnes prennent trop de place ! Trop de place ? Ça fait rire les Berlinois : dans la capitale Allemande, des Litfasssäulen, il y en a 3000 !

    A Paris, diverses associations de défense s'inquiètent de l'éventuelle disparition à terme de la totalité des colonnes Morris, au profit de supports publicitaires plus rentables.

    Les colonnes que l'on voit aujourd’hui dans les rues de Paris sont en effet produites et gérées par le géant du mobilier urbain, l'entreprise JC Decaux. Ce sont des versions contemporaines assez fidèles au modèle du mobilier ancien. Mais, poussé par une logique financière, la mairie de Paris vient de revoir le contrat qui la lie à JC Decaux et a fait passer sa redevance de 8 % à plus de 40 % du chiffre d'affaires publicitaire. Decaux doit donc "se refaire de la marge", en proposant une colonne moins couteuse en investissement et aussi en exploitation. Après l'analyse de la valeur d'une colonne, c'est  l'architecte Jean-Michel Wilmotte qui a été choisi pour "re-designer" le produit  

    Redessinée ou pas,  les célèbres colonnes Morris ne sont pas prêtes de changer de patronyme …



    >> "Ginette", première victime de la rentabilisation du mobilier urbain parisien.


    >> Wilmotte redessine la colonne Morris.



     

     

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  • Commentaires

    3
    Pattou
    Vendredi 25 Juin 2010 à 13:38
    Colonne Morris
    Particulier résidant en région parisienne, Recherche pour son décor de jardin une colonne Morris compléte ou la Marquise seule avec le dôme. Merci de vos propositions. Cordialement.
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    2
    Dimanche 6 Décembre 2009 à 05:43
    Maurice
    Il est vrai que je suis passé des milliers de fois à côté de ces colonnes sans trop en savoir l histoire et c'est une fois au Cambodge que je tombe sur cet historique.. lol
    1
    Joël
    Dimanche 29 Novembre 2009 à 11:00
    des colonnes et des toilettes
    A Berlin, il font d'une pierre deux coups en mettant des toilettes publiques à l'intérieur à l'intérieur des colonnes. On devrait faire pareil ici, l'excuse "ça fait perdre de la place" n'aurait plus lieu. Merci pour ce blog !
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