• Stalingrad.


    Le nom sonne un peu comme celui émis par le bourdon de Notre-Dame … lourd, grave, un peu sinistre. Il évoque quelque lointaine contrée russe où l'on s'est beaucoup battu. C'est aussi la ville d'un grand dictateur, un personnage si sanguinaire que là-bas, on a fini par rayer son nom de la carte et on a rebaptisé la ville d'un nom plus léger, plus doux, à la sonorité aérienne : Volgograd !


    A Paris, la dénomination de Stalingrad est communément associée à une station de métro et à son environnement immédiat, mais en fait, il s'agit d'un quartier assez vaste, aux confins des 10e, 18e et 19e arrondissements.
    Le boulevard de la Villette, surplombé par l’imposante structure métallique du métro aérien, constitue la limite visible de ce quartier.

     

    A Paris aussi, Stalingrad a une lourde réputation à porter. Le quartier est, en effet, l'un des hauts lieux de la vente et de la consommation de drogues.

    A Stalingrad, la came empoisonne la vie : celle des résidents comme celle des consommateurs. Elle est présente dans tous les lieux publics, en particulier dans les interstices laissés vacants dans la ville ; elle accapare l’espace, suscite de multiples scènes de violence entre les différents protagonistes – dealers, usagers, policiers – et produit une délinquance au quotidien.

     

    Pourtant, dans un secteur qui constitue l’un des derniers îlots du nord-est parisien laissés à l’abandon et où l'ambiance est particulièrement pesante, une fenêtre de légèreté, une porte d'espoir s'est ouverte en mai 2007 avec la création des Jardins d’Éole.

    Derrière cette étiquette bucolique se cache une opération qui va sans doute à terme transfigurer Stalingrad. Car les jardins d’Eole, qui s’étalent tout de même sur 4 hectares, viennent combler l’absence quasi totale d’espace vert digne de ce nom dans le 18e arrondissement.

     

    Certes, le lieu n’est pas forcément gâté, coincé entre les voies ferrées menant à la gare du Nord et la rue d’Aubervilliers, rue appelée à être redynamisée et remise en valeur, mais encore très fréquentée la nuit par les dealers.
    Pour ce qui est du jardin paysagé, il est certain que la proximité des voies ferrées peine à se faire oublier, malgré la présence d’une butte qui les occulte quelque peu. Une partie des jardins restant ouverte 24 heures sur 24, l’objectif non caché est de permettre aux riverains, par leur présence le soir et la nuit, d'inciter les dealers de la rue d’Aubervilliers à renoncer à leur trafic.

     

    Soyons patient. La nature doit encore grandir et donnera, espérons-le, à ces Jardins d’Eole, un petit air de parc de la Villette...

    Alors Stalingrad sera devenu un quartier plus respirable.


     

    >> Vue des jardins d'Eole.

    >> Voir aussi sur Parisperdu: "Etrange banalité ..."




     

     

    « Ce monde n'a pas totalement disparu ...Travailleuses du trottoir . »

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  • Commentaires

    4
    Michel Revel
    Dimanche 7 Mars 2010 à 12:26
    Modereteur
    Je serai moins severe que vous sur ce quartier, certes pas des plus reluisant mais très vivant et pas si risqué que ça.
    3
    Vendredi 29 Janvier 2010 à 20:26
    C est vrai mai..
    Ce qui fait Paris c est aussi ça je ne veux pas vivre dans une ville aseptisé non plus alors bon . De tous temps Paris a eu ses quartier chaud et c est comme cela que je l aime. Cordialement
    2
    Gege
    Lundi 18 Janvier 2010 à 12:21
    Malheureusement vrai !
    Tout ce que vous dites est malheureusement vrai, la came empoisonne ce quartier que j'aime pourtant beaucoup.
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    1
    Abel
    Dimanche 17 Janvier 2010 à 14:21
    Triste quartier
    on a même été contraint de placer des palissades entre les colonnes de la magnifique Retonde de Ledoux pour éloigner les dealers ...
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