• A la hauteur du 40, rue Orfila Paris 20ème (mai 2009)

    Je navigue au hasard entre les rues Orfila et Villers de l'Isle d'Adam. On pourrait croire que ces deux rues rivalisent entre-elles, alors qu'elles coopèrent secrètement dans l'intervalle étroit qui les sépare, où elles complotent à leur aise par un dédale de cours et de jardins cachant des maisonnettes.

    Comment le sait-on ? En appuyant à tout hasard sur les boutons de ces digicodes qui ont transformé en coffres-forts jusqu'aux logements les plus déshérités de la capitale. Un oubli, une négligence ou un dysfonctionnement quelconque vous ouvre alors parfois un passage sur l'étendue de toute une arrière-ville.


    # Egalement du côté de la rue Villers de l'Isle d'Adam:

     >> Un autre monde ...

     >>"On dirait le sud …"

     

     


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  • Rue Westermann Paris 20ème

    "Aller au bout du monde …", cela peut sembler être le propre des grands voyageurs, des aventuriers, de ceux qui veulent aller toujours plus loin …

    Mais il y a des limites que sont ces pointes de terre ou de roches qui s'avancent en mer, ces caps mythifiés par les marins: le Horn, Bonne-Espérance, Leeuwin … ou plus près de nous le cap Sizun, au pays de la pointe du Raz et de l'île de Sein, dans le bien nommé Finistère, en latin "finibus terræ": la fin de la terre. Au-delà, il n'y aurait plus rien.

    Mais est-il nécessaire d'aller si loin pour trouver le bout du monde ?
    Tout comme les philosophes du siècle des lumières qui avaient leurs "déserts" tout près de chez eux, j'ai rencontré "un autre bout du monde", ici à Paris, tout près de chez moi …

    C'est un endroit retiré, comme un enclos, qui se tient à l’écart de la ville, à l'écart du monde ou plutôt qui se tenait, car aujourd'hui, cet autre "bout du monde" a été rayé de la carte.

    Rue de la Cloche, rue de la Voulzie, rue Westermann: voilà les trois rues qui constituaient, à elles seules, mon "bout du monde".


    >> "Rue de la Cloche".

    >> "Je reviens d'un lieu qui n'existe plus ..."


    >> "Hommage posthume".


    >> Rejoigniez le Groupe Facebook : "Paris Hier, aujourd'hui ... demain"

     

     


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  • Hotel Industriel Jean-Baptiste Berlier_ 26-34 rue Bruneseau Paris 13ème

    A Paris, la rénovation est souvent synonyme de destruction et nombre d'habitations anciennes sont alors remplacées par des immeubles sans âme, sans caractère, d'une banalité désespérante ...

    Les destructions des habitats s'opèrent souvent selon un processus en deux temps : si par malheur l'édifice est en bon état, on commence par le déshonorer, il suffit pour cela de ne pas l'entretenir, de laisser pourrir la toiture, et au besoin de laisser y pénétrer quelques squatters.
    Quand il est bien déshonoré, on argue de son état de vétusté pour exiger sa démolition, qui est aussitôt accordée. "Et voilà pourquoi votre fille est muette ! "

    Comme s'il n'était pas possible de restaurer et de rendre confortables des maisons anciennes, que 50 ans de lois démagogiques ont laissé pourrir dans leur crasse avant de les mettre à la poubelle.
    On répète le scénario maison par maison, c'est long mais diablement efficace.

    Depuis les années 60, nos urbanistes et nos promoteurs, en raison avant tout de la cherté des terrains, ont préconisé et mis en pratique un urbanisme à immeubles de tours et de barres de 10 à 15 étages, qui pose des problèmes de concentration, de circulation et de stationnement que l'on néglige d'envisager au départ alors qu'il s'agit d'un préalable indispensable.

    Partout on a bâti des HLM de type caserne, des constructions qui rendent uniforme dans leur médiocrité le paysage urbain. Peu a peu la physionomie de nos rues a changé, les maisons anciennes disparaissent les unes après les autres, les unes victimes de la spéculation, les autres de l'alignement. Or l'atmosphère d'un quartier est directement fonction de la largeur de ses rues.

    Les principes même de l'urbanisme sont remis en cause face à ces démolitions à la petite semaine, effectuées sans aucun plan d'ensemble.
    Il est en effet absolument insensé que les pouvoirs publics, sans se soucier de l'opinion de la population, sans vraiment la consulter, et même parfois en tenant leurs intentions dans le secret, jusqu'à la dernière minute, aient refusé de tenir compte des avertissements des urbanistes et des historiens de Paris les plus qualifiés, afin de rassembler à tout prix dans le périmètre des Halles les constructions les plus hétérogènes et les moins indiquées en cet endroit.

    Et pourtant ailleurs dans Paris, on continue sur cette voie aberrante, … les leçons de l'histoire sont peu écoutées.

    Selon les options qui maintenant seront prises, Paris restera digne de son passé ou deviendra un entassement de bâtiments modernes qu'on aurait pu édifier ailleurs, … dans n'importe quelle ville du monde !

     

    > En savoir plus : "Paris poubelle".

     


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  • Parc de Belleville, de curieuses constructions de bois (Juillet 1996).

    Que l'on vienne de la rue du Transvaal ou de celle des Envierges, on débouche invariablement sur l'esplanade de la rue Piat, une terrasse qui domine  presque tout Paris. Quand le soleil commence à disparaître, on découvre alors la ville comme enfouie à la fois par la brume et par le silence. On ne sait plus alors si elle semble venir d'un passé très lointain ou bien alors si elle appartient déjà à un avenir inconnu.

    Tout près, comme pour nous rappeler que le présent existe, il y a un enclos où de grands Noirs jouent au basket-ball. Les plus jeunes tourbillonnent un instant sur cette plateforme et d'un coup partent dévaler les parterres et les bosquets étagés du Parc de Belleville où les attendent de curieuses constructions de bois.

    Pour descendre encore plus vite, on peut emprunter de gros tuyaux dont les pancartes interdissent l'accès "aux moins de douze ans". Il suffit de savoir lire, ce qui ne doit pas être le cas des tous jeunes bambins que je vois s'engouffrer prestement dans les orifices des tuyaux. Comme pour moi, ce n'est pas défendu ! J'atterris donc tout près du dernier bassin, un des "spots" préférés des amoureux qui ne semblent nullement être dérangés par les mamans ou les nounous en tchadors gris ou en boubous colorés qui surveillent les gosses qui pataugent dans une eau qui me semble pourtant aussi froide que trouble…
    Ainsi va la vie, au parc de Belleville, en cette après-midi ordinaire d'une belle journée d'été …


    >> Parc de Belleville : "Interdit au moins de 12 ans".



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  • Rue Marguerite Duras - ZAC Tolbiac -  Paris 13ème - décembre 2007
    Photo © "Archéologie du futur / Archéologie du quotidien" /Palagret

    A cette époque, le campus de Tolbiac venait juste d'être inauguré et seuls les bâtiments rénovés des Grands Moulins et de la Halle aux farines étaient en mesure d'accueillir leurs premiers étudiants. Le reste du campus était un mélange de terrains vagues et de bâtiments universitaires en construction.

    Rue Marguerite Duras, sur une palissade vantant le projet  Paris Rive Gauche, des tags rageurs attirent mon attention. On peut lire : "Regardez autour de vous", puis: "Réveillez-vous, avant qu'il ne soit trop tard". Le tout signé du A cerclé, sceau des anarchistes, mais aussi symbole de  l’insoumission, de la rébellion.
    Mais justement, n'est-il pas déjà trop tard ?

    Tout le vieux Tolbiac, celui des usines Panhard, de la rue Watt et des petites maisons en meulière a disparu depuis déjà bien longtemps.
    Même la Seine pourtant toute proche semble avoir déserté le quartier, tant une multitude de nouveaux bâtiments de béton, de verre et d'acier la cache au regard du promeneur …

    Puis récemment, on a installé ici une œuvre monumentale de l’artiste américaine Nancy Rubins. Cette sculpture, qui mesure plus de dix mètres de haut, est constituée d’une structure en inox, au sommet de laquelle sont accrochées soixante barques en aluminium, faisant - parait-il - référence à la Seine.

    Pourtant ce colossal totem ne nous donne aucune indication sur la direction qui permettrait de trouver "l'absente", tant l'orientation des étraves de ces navires part dans tous les sens, rendant encore plus confuse la recherche du fleuve …

     

    >> Des étudiants dans la farine …

    >> "Monochrome for Paris, 2013", une œuvre de Nancy Rubins.

     


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