• Les Ponts de la ligne ferroviaire de la Petite-Ceinture.

    La ligne de la Petite-Ceinture enjambant la rue des Orteaux Paris 20ème

     

    En 1999, l'Atelier Parisien d'Urbanisme recense 61 ponts subsistants encore sur le parcours de la Petite Ceinture. Parmi ceux-ci, on en dénombre 36 de type "rail", où la ligne enjambe la voirie et 25 de type "rue", où la voirie passe au-dessus de la ligne ferroviaire.

    Si, sur l'ensemble du réseau, on ne compte que 3 passerelles pour piétons, il y a plusieurs ponts qui servent de tête de tunnel, c'est-à-dire qu'à l'une de leurs extrémités, le parcours de la Petite Ceinture devient souterrain.

    Le parcours de la ligne comprend également deux viaducs, édifiés à des endroits déjà lotis lors de la construction de la ligne ferroviaire :

    • Le viaduc de l'Argonne, entre les avenues de Flandre et Jean-Jaurès, qui traverse six îlots différents et comprend plusieurs ponts ;
    • Le viaduc de Vaugirard, entre les rues de Vaugirard et du Hameau, qui lui, ne traverse qu'un seul îlot.

    Mais les ponts les plus originaux de la Petite Ceinture sont les "gares pont" : une disposition adaptée à l’environnement urbain. En effet, habituellement, les ingénieurs des chemins de fer disposent les bâtiments des gares le long des voies, le rez-de-chaussée du bâtiment étant placé au niveau des quais. Mais dans un espace urbain   déjà   bâti   ou   en   cours   de   lotissement, comme   celui   des   arrondissements périphériques de la Capitale dans la seconde moitié du XIXème siècle, le terrain est cher quand il n’est pas rare. Par ailleurs, afin de supprimer les passages à niveau, la Petite Ceinture est établie par rapport au réseau viaire soit en profondeur (tranchée ou tunnel), soit en hauteur (talus ou viaduc). Aussi les ingénieurs et les architectes qui conçurent les gares de la Petite Ceinture durent adapter la disposition de ces bâtiments à la configuration locale de la ligne :

    • Sur les sections en talus, les gares furent donc placées le long des voies ;
    • Sur les sections en tranchée de la Petite Ceinture, les gares furent disposées au-dessus des voies. Le bâtiment est alors nommé "gare pont" ou encore une gare "à cheval sur les voies". Cette dernière disposition a été largement adoptée sur la Petite Ceinture car on ne compte pas moins de 14 "gares pont" sur un total de 29 gares.

     

    >> Carte de la petite Ceinture ferroviaire en 1921.

     >> La petite Ceinture aujourd'hui et ses ponts (source: APUR).

    >> La Petite-Ceinture sur Parisperdu.

     

     

     


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  • Mais qui est Martine Franck ?

    Martine Franck, Italie, 1972 Crédits : © Henri Cartier-Bresson/Magnum Photos

     

    La Fondation Henri Cartier-Bresson rend hommage à Martine Franck à l'occasion de l’inauguration de ses nouveaux espaces dans le 3ème arrondissement. C'est l'occasion de découvrir la rétrospective de l'œuvre d'une artiste engagée qui revendiquait l’émerveillement et la célébration de la vie.

    Mais qui est Martine Franck ?
    Martine Franck est née à Anvers en 1938, mais elle grandit en Angleterre et aux États-Unis. Polyglotte, étudiante en histoire des arts, c’est lors d’un long voyage en Orient en 1963 qu’elle découvre la photographie.
    De retour à Paris, elle devient photographe indépendante et collabore aux grands magazines américains : Life, Fortune, Sports Illustrated, le New-York Times et Vogue, avec des reportages et des portraits d’artistes. Elle participe aussi à la création des agences Vu, puis Viva. 

    En 1970, elle épouse le célébrissime photographe Henri Cartier-Bresson qui va l’encourager dans sa propre voie. Elle rejoindra plus tard l'agence Magnum Photos qui diffuse encore aujourd’hui son travail.
    Martine Franck nous a quitté en 2012, elle avait 74 ans.

    La préparation de cette exposition et de l’ouvrage qui l’accompagne a été́ entrepris dès 2011 avec Martine Franck, elle-même. Le choix des photographies, du parcours plutôt chronologique et ponctué de textes, de l’entretien avec son amie, l’écrivaine Dominique Eddé étaient les principes acquis de ce vaste projet. On y retrouvera le fil de son travail au travers des séries de portraits, de paysages presque abstraits, qui ne manqueront pas de surprendre, et d’une sorte de chronique à distance de la vie politique.
    Son travail est à son image ! Elégance et douceur pour des clichés majoritairement en noir et blanc.
    A voir absolument …

     

    >> L'Expo Martine Franck à la Fondation Henri Cartier-Bresson (6 novembre 2018 – 10 février 2019)_ Dossier de Presse.

    >> Une photo prise à Paris en 1998 par Martine Franck © Martine Franck.

     

     


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    Le recyclage des friches parisiennes (11/13) : Dock B.

    Dock B. (anciens Magasins Généraux) 1, place de la Pointe, Pantin (93).

     

    C'est un peu l'exception de notre recensement des "friches parisiennes recyclées" car là, nous sommes de l'autre côté du périph'. En effet, les anciens Magasins Généraux sont situés à Pantin, au bord du canal de l'Ourcq.

    A l'origine, c'est un entrepôt de grains et de farine construit en 1929 et qui tourne à plein régime jusque dans les années 50. Une lente mais constante décroissance de son activité débutera dans les années 70, elle durera une trentaine d'années. Et, dès le début des années 2000, le bâtiment est ouvert à tous vents, squatté et livré aux graffeurs …

    Mais, à partir de l'automne 2016 les Magasins Généraux connaissent une deuxième vie. En effet l'édifice, véritable cathédrale de béton armé de 20 000m², accueille désormais - en étages - le siège d’une agence de publicité.
    Et tout dernièrement, son rez-de-chaussée vient d'ouvrir au public, avec un nouveau lieu de vie singulier imaginé par l'équipe de la Bellevilloise. Un lieu où l'on peut se cultiver via des expos, des concerts, des événements…, mais aussi se restaurer en tout-bio, en pâtisseries "healthy" et sans gluten, en "food veggie" … c'est dire si le lieu est tendance !

    Ici rien n’est imposé. On entre par le café, on s’installe en mezzanine, on poursuit ses rendez-vous à table…  Car on est dans un lieu connecté où l’on peut agréablement travailler dans une atmosphère cosy, à mi-chemin entre la fonctionnalité du bureau et la convivialité d’un café.
    Dock B s’ouvre donc maintenant à tous les publics : pour y travailler, s'y retrouver, dîner, se cultiver ou simplement flâner au bord de l’eau…
    Alors, on y va ?


    >> Dock B. site officiel.

    >> Les Magasins généraux, centre de création.

    >> Les Magasins généraux en 1962.

     

     


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  • Les vendanges à Paris.

    Les vendanges sur la Butte Montmartre_ 6 octobre 2016

     

    Avant, il y avait du vin tout autour de Paris. On y produisait des petits vins pour la consommation locale car à l'époque les transports ne permettent pas d'acheminer facilement vers la capitale les vins du Bordelais ou de la vallée du Rhône.

    La vigne de Montmartre est la plus ancienne car dès l'époque gallo-romaine on y trouve déjà du raisin. Mais au XVIIIe siècle, les parcelles commencent à disparaître devant l'assaut conjugué des promoteurs immobiliers et de la concurrence des autres régions viticoles françaises.  

    A Belleville, ce n'est pas l'urbanisation mais la chute des prix du vin qui pousse les agriculteurs à abandonner leurs vignes. Même sort dans le hameau de Vaugirard, où les maraîchers remplaceront les vignerons, puis, en 1897, les abattoirs remplaceront définitivement les champs. 

    Pour se souvenir de ce passé, la Ville a replanté des vignes : près de 2.000 pieds à Montmartre en 1932, plus de 700 pieds dans le parc Georges Brassens (15ème arrondissement) en 1983 et 140 pieds dans le parc de Belleville (20ème) en 1992. Même chose au parc de Bercy, où 350 pieds rappellent que, jusqu'au milieu du XXème siècle, le vin arrivait ici par bateau.  
    On trouve aussi des plantations de vignes de plus petite dimension : 230 pieds sur la Butte Bergeyre (19ème), et encore moins dans le Square Laurent Prache (6ème), ou le Square Truillot (11ème) …

    Mais cultiver des vignes au milieu du béton n'est pas une mince affaire car en ville, elles ne sont pas assez ventilées. Et quand il pleut, elles ne sèchent pas, alors le risque majeur est la pourriture des raisins.

    Aujourd'hui, ces vignes parisiennes sont toutes vendangées. Mais seules les bouteilles de Montmartre et du parc Georges Brassens sont vendues. Certes ce ne sont pas de grands vins. Dans le 15ème par exemple, le pinot noir donne un vin qui se garde deux à trois ans et se négocie entre 10 et 25 euros, estampillé "Clos des Morillons", comme avant. Les vins du "Clos Montmartre" ne sont gustativement pas meilleurs mais peuvent atteindre des prix indécents : 50 € la bouteille de 50 cl pour la "Cuvée des Lumières 2016" … !!!

    Pour la quatrième année consécutive, la Ville de Paris vous propose de participer aux vendanges. En raison de l'été chaud et ensoleillé, la première récolte a déjà eu lieu le 4 septembre : 460 kg de raisins ont été recueillis dans le parc Georges Brassens (15ème).

    Mais à Paris, les vendanges ne sont pas terminées pour autant. Deux autres récoltes sont prévues : le jeudi 13 septembre au parc de Bercy et le mardi 25 septembre dans le parc de Belleville.

    Ensuite, il y aura bien sûr de la célèbre Fête des Vendanges, qui investira Montmartre du 10 au 14 octobre. Un événement qui permettra de découvrir et déguster (avec modération !) un véritable vin de terroir … du terroir parisien !



    >> Pour s'inscrire aux vendanges parisiennes, c'est ici.

    >> Fête des Vendanges de Montmartre.


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  •  "Willy Ronis par Willy Ronis", dernier mois …

    Exposition "Willy Ronis par Willy Ronis", Au Pavillon Carré de Baudoin. Paris 20ème.
    Jusqu'au 29 septembre 2018, Prolongation jusqu'au 2 janvier 2019
    du mardi au samedi de 11h à 18h, entrée libre.

     

    Il vous reste un petit mois jusqu'au 2 janvier 2019  pour foncer au Pavillon Carré de Baudouin, dans ce 20e, sur les terres de Ménilmontant et de Belleville que Willy a tant arpenté et dont il disait : "Belleville et Ménilmontant sont, tout au moins pour moi, deux éléments essentiels de ce que j’aime bien appeler : la poésie de l’authenticité.”

    Car oui, plus qu'une exposition, c'est le retour du photographe sur ses terres. Un voyage en noir et blanc dans un Paris sensible et touchant.
    Mais surtout Ronis nous montre un Paris qui n’existe plus, je dirais volontiers un Paris perdu. Et force est de constater que le monde a moins changé entre les débuts de Ronis, en 1926, et ses dernières photos de 1975, que depuis cette date.
     Les photos de Paris, prises souvent dans les rues autour de l’exposition, celles des ouvriers, des cafés, des enfants, … montrent un monde dur, pauvre, ce n’est pas le Paris gentrifié. Mais au-delà de la difficulté de la vie, on ressent une certaine joie de vivre, et on contemple une classe ouvrière qui n’existe plus.

    Mais pour moi, l’intérêt majeur de cette exposition, outre le vaste choix des images présentées (200), repose sur les passionnants commentaires rédigés par Willy Ronis en accompagnement de ses images. En revenant sur les conditions de prise de vue de telle ou telle photo, il partage avec nous son sentiment que pour réussir une belle image il faut certes un jeu de circonstances, de hasard, d’instinct et de métier, mais qu’au fond une bonne photo sur le vif c’est avant tout une rencontre imprévue et fugace entre des gens qui ne se parleront pas, et que l’imprévu est le sel de toute chose pour les âmes curieuses.

     

    >> "Willy Ronis par Willy Ronis", déjà sur Parisperdu.

    >> L'Exposition "Willy Ronis par Willy Ronis".

    >> Sur le blog Parisperdu, près de 80 billets sur Willy Ronis.

     

     

     


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