•  Disparition de Robert Frank, un géant de la photographie  

    Rue de la Sablière Paris 14ème, 1949_©Robert Frank

    Robert Franck est décédé lundi dernier, le 9 septembre, à l'âge de 94 ans. Quand je vous disais que la pratique de la photographie conserve …

    Né en Suisse, Robert Frank arrive à New York en 1947 où il commence à faire des reportages pour des revues. Puis il obtient une bourse de la Fondation Guggenheim qui lui permet de photographier, en toute liberté, les États-Unis. La célébrité arrive avec la publication, en 1958, de son fameux album "Les Américains", préfacé par Jack Kerouac.

    Mais avant de publier "Les Américains", Robert Frank s'était aussi frotté à Paris, réalisant une série de clichés, déjà marqués par son style subjectif et ce regard détaché que l'on retrouvera ensuite dans "Les Américain"s. C'est la rue qui est alors au centre de son travail, proposant son regard sur la capitale, ses rues, ses autobus à plateforme, ses habitants…

    Robert Franck a notamment été marqué par le travail du photographe Henri Cartier-Bresson ou les tableaux d'Edward Hopper. Il a travaillé pour des magazines comme Harper's Bazaar, Fortune, Life, Look, Vogue, voyageant un peu partout sur la planète.

    Ses œuvres sont conservées dans les musées du monde entier, de l’Art Institute de Chicago, au Victoria and Albert Museum à Londres, en passant par la Maison européenne de la photographie à Paris ou encore au Metropolitan Museum of Art à New York.
    En 1974, le Kunsthaus de Zurich a monté sa première rétrospective. En 2009, le Jeu de Paume lui a consacré une exposition, en partenariat avec le Folkwang Museum d’Essen, intitulée "Robert Frank, Paris/Les Américains". Les Rencontres d'Arles avaient exposé une partie de son travail en 2018.
    Un grand Monsieur vient de nous quitter.

     


    >> Les grands photographes vivent vieux …

    >> Mieux connaître Robert Frank.

     


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  • Y aura-t-il encore demain des Parisiens à Paris ?

    Illustration des géolocalisations Airbnb.

     

    Y aura-t-il encore demain des Parisiens à Paris ? Depuis que l'Insee a publié ses derniers chiffres sur la démographie parisienne, la question n'est plus si saugrenue qu'il n'y paraît.
    Car après avoir augmenté de manière continue depuis 1999, la population parisienne enregistre un recul inédit qui se concentre très nettement dans les arrondissements centraux :
    - 4% en moyenne entre 2000 et 2017, soit -14 000 habitants sur la période.
    Paris, donc, se dépeuple dans son cœur, mais à qui la faute ? A Airbnb, bien sûr ! Déjà accusé d'exercer une concurrence déloyale envers les hôtels, de se soustraire aux obligations fiscales dans les pays où il engrange des bénéfices colossaux, le réseau de location de logements "entre particuliers" est à nouveau pointé du doigt.

    En effet si les communes situées dans la première couronne regagnent de la population c'est à cause de la cherté du logement dans le centre de Paris, et cette cherté s'explique par la raréfaction du nombre de logements destinés à devenir des résidences principales.

    A Paris, là où la population baisse, le nombre de résidences secondaires et de meublés touristiques augmente : + 3% en moyenne par rapport à 2008. Autant de surfaces réservées à des occupants de passage qui se retrouvent confisquées aux Parisiens, et qui ne font qu'aggraver la crise du logement.

    Depuis que le phénomène Airbnb a explosé à Paris, un véritable business s'est développé chez les particuliers qui achètent des meublés pour les louer à l'année sur la plateforme et en faire des machines à cash. De 4 000 en 2013, le nombre d'annonces répertoriées est passé à plus de 45 000, ce qui fait de Paris la première destination mondiale du site !

    Ainsi, de 20 000 à 30 000 appartements auraient disparu du marché locatif traditionnel parisien depuis qu'Airbnb existe et ne serviraient plus qu'à la location touristique. 

    Face à l'offensive, la Mairie de Paris a contre-attaqué en multipliant les contrôles avec aujourd'hui 25 inspecteurs chargés de cette tâche, en portant de 20% à 60% la surtaxe d'habitation sur les résidences secondaires et en obligeant la firme de San Francisco à collecter la taxe de séjour sur chaque nuitée vendue sur son site. La Ville a également imposé un plafond maximum de 120 jours annuels pour ce type de location. 
    L'arsenal sera-t-il dissuasif ? Il est permis d'en douter car Paris n'a pas attendu Airbnb pour se transformer en vitrine touristique. De l'île Saint-Louis au Trocadéro en passant par le Marais, les commerces qui se succèdent le long des trottoirs, boutiques de luxe et cafés franchisés pour excursionnistes en goguette, ne correspondent plus, depuis bien longtemps, aux besoins de la clientèle autochtone.

    Paris n'est donc plus à l'abri du syndrome Vénitien – où le tourisme a chassé en 40 ans la moitié des habitants des "sestieri" historiques. Toutes les grandes métropoles sont confrontées au même phénomène, et les plateformes de type Airbnb ne font que l'accélérer. Sachant qu'en plus d'Airbnb, il existe d'autres plateformes, comme Squarebreak ou Onefinestay, du groupe Accor, spécialisées dans les résidences de standing.
    Nous voilà engagés dans un rapport de forces et une course de vitesse pour éviter que nos centres-villes deviennent des ghettos pour riches.

     

    >> Paris est-elle devenue une ville de riches ?

    >> Cartographie du nombre d'annonces Airbnb à Paris.

     

     

     


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  • Destruction des anciens ateliers de la Samaritaine, rue Baillet _ Paris 1er



    Madame Hidalgo se consacre toute entière à sa nouvelle croisade : la persécution de l’automobiliste comme seule politique au profit d’une minorité. Car c’est cela le seul programme de la maire de Paris. Elle a mis fin à un système qui fonctionnait parfaitement (Vélib'), et nous propose de nous déplacer en trottinette ! Elle-même n'enfourche un vélo que pour les photos destinées à sa communication. Et que dire des tricycles à touristes que la Mairie laisse se développer entre les mains de petites mafias, et qui encombrent les couloirs de circulation tout en donnant à la Ville-lumière des allures de tiers-monde ?

    Et voilà qu'elle prétend "rendre" aux habitants les berges - qu'ils n'ont jamais tellement fréquentées - en ouvrant une aire de loisirs désertée cinq jours sur sept. Sauf qu'en fermant les voies sur berges, on a transformé en enfer les quais hauts de la Seine, bien plus importants comme axe de circulation et de promenade avec leurs perspectives, leurs palais, leurs bouquinistes - aujourd'hui menacés par une pollution sans précédent.

    En plus de la pollution, il faut parler de la propreté de Paris. Et il est d’ailleurs assez symptomatique de constater que Madame le maire a eu besoin de commander un rapport de 14 pages, ayant au passage coûté aux contribuables la modique somme de 224.580 euros (soit un peu plus de 16.000 euros la page !), pour se rendre compte que la ville qu’elle dirige est jonchée de détritus et infestée de rats. N’importe quel Parisien avec lequel elle aurait pris la peine de discuter aurait pu le lui signaler ; mais apparemment, c’était beaucoup trop lui demander !

    Dans les transformations qu'elle entreprend dans la capitale, au-delà des bonnes intentions, Mme Hidalgo montre souvent une profonde méconnaissance de Paris et un réel manque d'empathie envers le patrimoine et l'Histoire de la ville, considérés comme des fardeaux de la culture bourgeoise. Et elle donne surtout l'impression d'une vieille haine pour les aménagements urbains de la Belle Époque, avec leur raffinement, leur élégance pratique et surtout cette merveilleuse cohérence avec les immeubles haussmanniens ...
    Et, comme l'écrivait Jean d'Ormesson : "Le passé et son Histoire empêchent l'avenir de relever du seul hasard et de devenir n'importe quoi".
    Si Paris ne s'est pas fait en un jour, il ne doit pas être défait en un mandat.

     

    >> Toujours sur Parisperdu, le massacre du patrimoine de la ville :

    ° Mais comment aimer encore Paris ?
     
    ° Pipi popo

    ° Mais où va Paris ?

    ° Réinventer Paris, qu'elle disait …
     
    ° La République en danger.
     


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  • Willy Ronis : Autoportraits

     Autoportrait Willy Ronis ©_Paris, rue des Couronnes, 1985

     

    L’autoportrait est un jeu auquel Willy Ronis s’est souvent livré et, avec des approches toujours fort différentes.
    Véritable flash-back sur un demi‑siècle d’existence, cette série de photographies nous fait passer du jeune homme plutôt sophistiqué au vieux monsieur bien intégré dans la vie.

    En effet, ses premiers autoportraits sont des images assez apprêtées, soigneusement éclairées et mise en scène. On y lit clairement l’influence du studio photo paternel.

    Puis, le photographe s’éloigne de ce passé et profite de son travail et de ses rencontres pour réaliser des images plus vivantes.
    Déjà, le célèbre autoportrait aux deux flashes, en 1951, est plus réaliste et techniquement plus élaboré. Le regard s’approfondit, témoignant d’une tendance évidente à l’introspection, tout en s’efforçant d’intégrer la réalité qui l’entoure, comme l’illustrent les autoportraits vénitiens de 1981.
    Cette démarche trouve son aboutissement dans l’image quasi surréaliste captée à Paris, rue des Couronnes, en 1985, où le photographe se fond en un double reflet de lui-même, intégré dans le jeu des miroirs d’une vitrine de magasin. Ronis signe-là un chef d'œuvre de sophistication pour ce type d'exercice de style.

    Dix ans plus tard, en 1995, Ronis souhaite nous léguer un ultime autoportrait, mais il cherche un moyen original, il y parviendra en se photographiant lui-même lors d'un saut … en parachute.
    Il avait 85 ans !


    >> Petit échantillon des autoportraits de Willy Ronis.

    >> Willy Ronis parachutiste, autoportrait pris avec un "Horizon" à balayage (1995).




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  • "Voir l’invisible"

     

    "Voir l’invisible" est le thème de la 15ème édition du projet "Des clics et des classes", une opération nationale pilotée par le Réseau Canopé, opérateur du ministère de l’Éducation nationale, ayant pour objectif la sensibilisation des jeunes à la photographie.

    Chaque année, des classes de tous niveaux scolaires mettent en œuvre un projet de création aux côtés d’un photographe. Une sélection de leurs productions donne lieu à une exposition aux Rencontres de la photographie d'Arles, avant de voyager ensuite en France dans les Ateliers Canopé.

    Voir l’invisible, montrer l’invisible, mais comment donner à voir ce que l’on ne voit pas ?

    Parce que cela n’a pas d’existence matérielle, comme un concept philosophique, une idée, un sentiment, ou parce que cela ne fait pas appel à la vue…

    Les participants sont conduits à réfléchir au réel figuré par la photographie et à la manière de représenter ce qui est a priori irreprésentable.

    A partir de ce thème, 15 projets, réunissant 20 classes du CE1 à la 4ème, ont travaillé d’octobre 2018 à mars 2019 aux côtés d’un photographe, pour donner à voir des notions comme la frontière, le temps qui passe, le sentiment de peur, le passé archéologique, le rêve, l’invisible dans le paysage, le langage, etc…

    A ne pas manquer si vous passez cet été en Arles …


    >> Un groupe "Des clics et des classes" en pleine action.

    >> La 50ème édition des "Rencontres de la photographie d'Arles".

     

     

     

     


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