• Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), le hameau et la plage du Fourat.

     

    Les touristes viennent ici pour la "tranquillité", le "calme", l'arrière-pays vallonné et les plages. Sur la Côte Vermeille, cette petite bande de terre, qui doit son nom à la couleur de sa roche au soleil, vous pouvez passer de 1000 mètres d'altitude en montagne à 1000 mètres de profondeur sous la mer … et ici, on sait calculer exactement ce genre de dénivellations car c'est à Port-Vendres, grâce au savant local François Arago, que se situe le "point zéro" de la France, le point de référence pour le calcul de toutes les altitudes.


    A l'extérieur de la ville se trouve la baie de Paulilles, sur le site d'une ancienne usine de dynamite Nobel. Les baraquements et l'ancienne cheminée témoignent de son activité passée. Les lieux ont été transformés en musée et le site aménagé par le Conservatoire du Littoral est un véritable Eden. 
    Pourtant les Port-Vendrais aiment aller ailleurs. Les initiés vont jusqu'à la plage du Fourat. "Un lieu qui ne devrait pas exister",  dixit Jean Barrere, alias Ninou, "maire" autoproclamé du hameau qui s'y est construit. "La commune libre du Fourat", avec sa dizaine de maisons face à la méditerranée a un charme fou.


    Mais les habitants de Port-Vendres n'ont, en réalité, même pas à sortir de leur ville. En poussant leur chemin derrière la gare maritime, sur la route de la jetée, en face du port, ils connaissent l'emplacement de quelques plages secrètes, après l'anse des Tamarins, au pied de la redoute Béar qui surplombe la baie.
    À cause de l'activité maritime, il est interdit de s'y baigner. Mais ceux qui font le chemin, discrètement, bravent l'interdit, en toute tranquillité.


    En effet, ici l'on reste discret et l'on conserve l'esprit d'un village à l'abri du tourisme de masse, préservé du béton avec ses maisons couleur ocre.

    Ici, la vie tourne au ralenti …et comme le dit un proverbe catalan :
    "Si Axio es guerre, que may vuigui pau."
    "Si c'est ça, c'est la guerre, que jamais ne vienne la paix" …



    >>Port-Vendres, déjà sur Parisperdu (1) 

    >>Port-Vendres, déjà sur Parisperdu (2) 


     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Le pont de Crimée sur le Canal de l'Ourcq; L'angle de la rue Lentiez et de l'impasse des Epinettes.

     

    Le quartier des Epinettes cache sa vraie nature. Pour l'explorer, il faut avoir l'esprit curieux. Ici, les apparences ne sont pas trompeuses. Elles sont multiples et quelquefois déroutantes.

    Connaître les Epinettes, c'est découvrir autant d'enclaves, de passages, de cités, de cours et d'îlots reliés entre eux, comme un archipel, par des souvenirs d'anciens. Les sourires échangés tissent des itinéraires dans un quartier où il faut écouter son cœur, lever la tête et regarder.

    Des anciennes usines qui ont fait la gloire de ce faubourg au XIX e siècle, il ne reste plus rien. Et aujourd'hui, c'est à formidable parcours architectural que nous convient les Epinettes.

    Tout d'abord, entre l'avenue de Clichy et la rue de la Jonquière, c'est la Cité des Fleurs. Mais le plus inattendu est sans doute le square des Epinettes, avec la façade austère du collège Félix-Pécaut sur un côté et, sur les trois autres côtés du square, un florilège d'immeubles de "rapport", comme l'on disait autrefois.

    Au coin des rues Collette et Deraismes c'est d'abord une invitation à un voyage art-déco. En face, rue Collette, triomphent les bow-windows, raffinement britannique. Là, des vitraux de couleurs ornent les fenêtres en surplomb; plus loin, un déploiement de fer forgé, de métal ouvragé, fait ressembler ces six étages paisibles à un palais sévillan.

    Plus bas, rue de la Jonquière, on retrouve, entre la villa Sainte-Croix et la rue Lantiez, ces alignements de petites maisons de trois étages, bordées d'une cour, qui aboutissent à des ateliers d'autrefois.
    Les Epinettes présentent toute la diversité des conceptions de l'habitat entre le XIX e et la première moitié du XX e siècle.
    C'est donc une promenade insolite dans un quartier attachant, véritable conservatoire des architectures parisiennes, que vous aurez effectuée en plein cœur du 17 e arrondissement.

     

    Au départ du parc de la Villette, le long de l'Ourcq vous attend une autre agréable promenade, moins urbaine que la précédente, plus bucolique sans doute avec la présence continuelle de l'eau. Alors, laissez-vous guider au fil du courant, le long de la berge.

    Longer le canal de l'Ourcq,  c'est succomber au charme des canaux à Paris et, même si celui-là est moins célèbre que le canal St Martin, il est surtout plus calme, car déjà un peu hors de la ville …

    Face à face, le quai de l'Oise et le quai de la Marne reliés par le pont de Crimée, un pont mobile unique à "soulèvement parallèle", une idée de génie de l'ingénieur hydraulicien Humbolt. Ce dispositif, permet aux piétons de franchir le canal même pendant les manœuvres. Il a été utilisé comme décor dans bon nombre de films, Prévert aimait venir s'y promener et s'asseoir, en face dans le square de la place de la Bitche.

    En poursuivant, quai de l'Oise, le long du canal, bien à l'abri de la circulation, vous pourrez constater que le quai est encore parcouru par une rambade en fer et des anneaux d'amarrage qui rappellent l'activité portuaire du lieu. Vous pourrez finir la balade non loin d'ici, rue de Nantes, une rue immortalisée par Robert Doisneau, avec une célèbre photographie d'un bal du 14 juillet. Ce jour-là, son animation était légendaire.

    Si vous n'êtes pas tout à fait conquis, il vous faudra revenir vous balader le long du canal, le soir ... avec les lumières qui se reflètent dans l'eau.... tout simplement superbe !




    >>Voir aussi "Parisperdu pour les nuls" (4/5)

    >> La pétanque chez les "parisi-ingues".

    >> Jacques Prévert au Pont de Crimée.  Photo ©Robert Doisneau.

    >> Rue de Nantes, bal du 14 juillet. Photo ©Robert Doisneau.

     

     


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  • On pourrait qualifier Freddy, de squatter professionnel, car depuis maintenant presque dix ans, il a  - selon ses propres propos : "résolu le problème des loyers chers". 
    Pour Freddy, les meilleures affaires dans l'immobilier, c'est quand c'est gratuit !

    Lorsque je l'ai rencontré, dans un coin du 20
    ème arrondissement, il venait d'aménager dans un nouveau squat, plutôt confortable, ce qui le changeait des multiples taudis qu'il a occupé au cours des dix dernières années.
    Mais comment fait-il pour arriver à trouver un logement et pour toujours se soustraire à un loyer ? Freddy a ses petites recettes et, il a bien voulu nous en livrer quelques unes.

     

    Selon lui, il faut jeter son dévolu sur un logement abandonné depuis au moins six mois.
    Pour cela, il mène sa petite enquête, place un petit bout de papier dans l'embrasure de la porte et, au bout de quelques temps, il vérifie que ... le papier n'a pas bougé.
    Ensuite, surtout ne pas laisser trace de l'effraction: Freddy répare fenêtres, portes et autres issues détériorées, cela lui évitera le risque du flagrant délit, le "flag" qu'il doit absolument éviter.  

    Après avoir vérifié les arrivées d'eau et d'électricité, l'installation proprement dite peut alors commencer. Puis, il multiplie les preuves de présence: envois de lettres, factures EDF, etc.
    Mais Freddy me confie qu'il n'est jamais tranquille car l'occupation illicite est un délit permanent et, chaque jour un "flag" peut mettre fin à l'aventure. Toutefois, le squat ne dépend pas d'une juridiction pénale, il n'y a donc pas de risque de prison. En revanche, le propriétaire peut se saisir de la juridiction civile et obtenir l'expulsion, soit à la suite de la plus expéditive des procédures - une ordonnance sur requête -, soit après la plus courante d'entre elles - le jugement en référé. Dans ce dernier cas, c'est au préfet de décider l'expulsion.

     

    Freddy connaît tout cela sur le bout des doigts, il sait que l'expulsion le guette à tout moment, il en a connu une quinzaine, en dix ans ! Et cela par tous les temps car la trêve d'hiver des expulsions ne concerne pas les squats ... même pour les squatters professionnels!

     


     

    >> Voir aussi sur Parisperdu: "Squat Utopique".

     



     

     


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  • Dans le quartier Planchat-Vignoles: l'impasse de Bergame ; Place de Rungis les pavés de l'ancienne Gare de marchandises Glacière-Gentilly .


    Jusqu'à l'aube de l'an 2000, le secteur
    Planchat-Vignoles était un  îlot de logements bien souvent insalubres et pour certains totalement laissés à l’abandon. Aujourd'hui, le quartier a été entièrement réhabilité. Et c'est un endroit plutôt charmant, aux habitations à l’architecture contemporaine, qui se dresse là, discrètement en plein cœur du 20ème arrondissement. Cette centaine de logements et ces douze ateliers d’artistes forment un nouveau petit village dans la capitale.

    Les architectes en charge de la réhabilitation, ont eu l'intelligence de conserver le parcellaire ancien: des lanières d'anciennes vignes, de plus en plus étroites au fil des héritages. Le programme fait ainsi la part belle aux petites cours privatives ainsi qu'aux "dents creuses", ces petites impasses au charme unique et chargées d’histoire.

    De fait, l’endroit tel qu’il se présente aujourd’hui parvient à être original tout en conservant un esprit de village. Au final, l’ensemble s’articule autour d’un immeuble central qui s’étend de la rue des Vignoles à la rue de Terre-Neuve. Erigé sur trois étages, le bâtiment est bordé par deux allées passantes pavées et fait face, de part et d’autre, à une série de maisons de villes aux multiples hauteurs. Des petites entités de moins de six mètres de large dont les façades alternent la brique, le zinc, le cuivre ou le béton donnent à l'ensemble un petit côté de
    campagne à Paris.


    Voilà un lieu bien différent du précédent car, autant dans le secteur Planchat-Vignoles l'espace est confiné, enserré dans un parcellaire étroit, autant le nouveau lieu que nous abordons est aéré, béant, ouvert à tous vents : c'est la place de Rungis, dans le 13ème arrondissement.

    Cette place a été créee suite au comblement d'un étang jadis raccordé à la Bièvre toute proche. Ce nouvel espace permet alors l'implantation de la gare de marchandises Glacière-Gentilly. Il y a encore peu de temps, on pouvait déambuler-là, parmi les entrepôts et les hangars desservis par des voies reliées à la Petite-Ceinture, qui passe au fond de l'enclos. L'ensemble très vaste et très vétuste, a toujours été encombré d'objets abandonnés, d'ordures … encore récemment, des cabanes construites de bric et de broc abritaient quelques SDF asiatiques.
    Le soir, de l'immense hangar central à demi-ruiné, on entendait hurler les chiens de garde que l'on y enfermait : ce qui en faisait un lieu à la fois  étrange et sinistre …

    Nous sommes ici, dans un endroit délaissé, à l'urbanisme non fini, qui traduit une sorte de sentiment de "bout du monde". Mais les potentialités d'aménagement n'ont pas échappé aux promoteurs qui sont entrain de construire à la place de l'ancienne gare de la place de Rungis pas moins de 40 000 m2 de logements et de bureaux !
    Fin 2011, il en sera fini de ce lieu atypique de Paris.

     

    >> Voir aussi "Parisperdu pour les nuls" (3/5) 

    >> Planchat-Vignoles, ou l'architecture "faubourienne" réinventée.

    >> Ancienne Gare de Rungis, un nouveau quartier pour demain.




     

     

     

     


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    Ce lieu était, il y a bien longtemps, le
     
    passage ordinaire des processions de la paroisse de Vaugirard.
     De nos jours,  si les processionnaires revenaient, ils devraient s'engouffrer à plusieurs reprises sous le faisceau des voies ferrées de la gare Montparnasse, toute proche. Une fois, deux fois, trois fois … autant de passages sous-terrains qui donnent à cette rue un petit air de rue Watt.

    Pas étonnant alors que, de tout temps,  le secteur ait intéressé les photographes et en premier chef, Marcel Bovis qui régulièrement, arpentait le quartier en rayonnant à partir de  la place Falguière.
     
    Tout comme Brassaï, Bovis excellait dans les clichés de nuit. Il en fit beaucoup dans ce coin du 15ème arrondissement, et dans des conditions sans doute plus tranquilles que celles d'aujourd'hui. 
    En effet, actuellement, je déconseillerais à quiconque les prises de vues nocturnes dans les parties sous-terraines de la rue de la Procession, où défile alors tout un petit monde qui ne souhaite pas être dérangé dans son "business". 

    Décidemment, les processions ont retrouvé une certaine actualité …

     

     

    >> Marcel Bovis, "Rue de la Procession" 1931.

    >>
    Voir aussi sur Parisperdu: "Paris dans l'œil des maîtres. (3/3)".

     

     



     


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