• Nouvelle vie en usines.


    Les Grands Moulins de Paris - 13ème arrondissement -1997.


    Il y a vingt ans, on démolissait sans réfléchir. Aujourd'hui, on a enfin pris conscience qu'il est important qu'il y ait dans les villes un continuum historique et physique, et les bâtiments industriels, les usines, les ateliers du XIXe et du XXe siècle sont devenus les supports décomplexés de projets novateurs. Paris respecte enfin son patrimoine industriel.

    Les transformations architecturales fleurissent à Paris et tout autour : les Magasins Généraux dans le 13ème, les anciennes Pompes Funèbres de Paris, La Halle aux farines, les Grands Moulins de Pantin, la Sudac ...
    Les usines oubliées et les entrepôts sinistres s'inventent des lettres de noblesse.

    L'architecture contemporaine serait-elle devenue conservatrice au point de s'accrocher aux vieux murs de son patrimoine industriel ? Pas du tout, répondent urbanistes et architectes. "Toute l'histoire de l'architecture est une succession de transformations et de reconversions: les temples grecs ont été recyclés en églises; des couvents ont été reconvertis en filatures ou parfois en hôtels ..."
    Et aujourd'hui, certains architectes ont su jouer astucieusement avec les vieux édifices comme s'ils étaient une matière première. Ils pensent aussi que leur démarche s'inscrit dans le droit fil du développement durable : reconvertir, c'est éviter de polluer et de gaspiller...

    Mais il faut qu'il y ait une certaine adéquation entre la forme du bâtiment et sa nouvelle fonction. On ne peut pas tout faire dans tout. Et plus on procède à des changements de fond, plus c'est cher !
    Alors, l'enveloppe du bâtiment est souvent dissociée de l'intérieur, comme c'est le cas pour le pôle universitaire Paris Diderot dédié aux Sciences, et installé dans l'ancienne Halle aux farines, dans le quartier des Grands Moulins de Paris, dans le 13ème. L'enveloppe de cette halle en béton armé, construite en 1950, a été conservée et les amphithéâtres ont été glissés à l'intérieur comme un "bateau dans une bouteille", les architectes ont seulement ajouté des verrières pour laisser passer la lumière zénithale, et réalisé une extension métallique légère pour accueillir le restau-U.
    Une reconversion en douceur, en somme ...
    On en redemande.



    >> La Halle aux farines.

    >> Voir aussi sur ParisPerdu : "Des étudiants dans la farine ... ?"

    >> Voir aussi sur ParisPerdu : "Jean Nouvel conservera l'ancien ..."

    >> Le 104, les anciennes Pompes Funèbres de Paris.



    « Raymond, batelier indépendant. Voir et comprendre Paris. »

    Tags Tags :
  • Commentaires

    4
    Lundi 23 Février 2009 à 17:17
    Y'a pas de mal ...
    Votre commentaire n'avait pas été perçu comme une critique ... et même, ici la critique est toujours bienvenue. Effectivement sur le terrain des démolitions dans Paris, vous êtes ici en pays hospitalier. S'il était besoin de vous en convaincre, allez donc faire un tour sur le tag "démolition", avec les billets "Démolition des murs ... démolition des vies" par exemple, car encore plus que l'agencement intérieur, c'est souvent l'humain qui trinque le plus dans cette rage de destruction et de course vers la spéculation immobilière. @ bientôt sur Parisperdu. Pierre
    3
    Marnie
    Lundi 23 Février 2009 à 14:09
    Oups !
    Pardon si j'ai pu vous faire croire que je critiquais votre billet sur la réhabilitation des bâtiments industriels, ce n'était pas le cas. Je suis entièrement d'accord avec vous sur ce sujet. Je rebondissais juste sur la question des réhabilitations pour critiquer celles qui concernent les immeubles d'habitation du XIXe. Je pense qu'écrivant ici, je prêche pour des convertis... mais ça fait du bien de s'exprimer !
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Lundi 23 Février 2009 à 12:47
    Oui, mais ...
    Votre analyse est juste et je la partage en grande partie. Toutefois le sujet de ce billet est sur le patrimoine industriel et non sur les immeubles haussmaniens. Dans les usines et ateliers la reconversion necessite de vider le contenu industriel du bâtiment, pour faire autre chose. Merci pour l'interet que vous portrez à Parisperdu.
    1
    Marnie
    Lundi 23 Février 2009 à 11:50
    Pas si rose
    Bravo pour votre blog passionnant ! Je ne serais pas si optimiste : on continue, à Paris et ailleurs, de démolir sans réfléchir (ex. parmi d'autres à St Étienne). Et le façadisme fait des ravages. Ex. : rue de Châteaudun à Paris, les immeubles haussmanniens sont systématiquement vidés de leur contenu pour laisser place à de vastes "open space" destinés à découper des bureaux. Tout est perdu : agencement intérieur, décors stuqués et moulages, cheminées, plafonds, escaliers, fenêtres.... bref, je me demande en fait si démolir tout serait vraiment pire car ce qui reste n'a quasiment plus aucun intérêt architectural, historique et pour l'histoire de l'art. Et quel gâchis de beau matériaux : je passai l'autre jour devant des tombereaux de beau calcaire lutécien en morceaux...
    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter