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    Normalement, lorsque vous serez arrivé à la fin de ce billet, à la fin de ces quelques lignes, il se sera écoulé 10 secondes. Et, dans notre monde numérisé, on aura enregistré:

     

    Game One - Spot publicitaire 

    (C) Game One-Spot publicitaire- novembre 2009

     

     

    Ne sommes-nous pas au royaume des futilités, et tout ça ne vous fait-il pas tourner la tête ... ?
    Si, un peu quand même … !

    Alors débranchez tout et partez parcourir la ville ou la campagne, les petites rues de Paris ou d'ailleurs, …
    Là aussi, en quelques poignées de secondes, loin du virtuel, un flot de sensations intenses peut vous envahir, … bienvenue dans la vraie vie !

     

    Billet dédié à Joran, il se reconnaitra …et, bon Anniversaire !



     

    >> Et pendant ce temps, sur Parisperdu: "De l'art de flâner".

     

     

    >> … et "Du bon usage de la lenteur"

     



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  • Angle de la rue de Meaux et du passage de la Moselle – Paris 19ème.

     

     

    Ce Chalet n'a rien de très joli. Mais son charme, son intérêt, c'est l'incongruité de son emplacement. Car cette curieuse habitation, banale dans un paysage alpin est réellement insolite ici, en plein cœur de Paris.

     

    Le chalet est menacé de destruction car, suite au décès du propriétaire, il va être mis en vente. Un promoteur est prêt à racheter la bâtisse pour élever à sa place un immeuble de 18 mètres de haut. Une fois de plus, la spéculation immobilière va détruire une maison qui marque de son originalité la rue de Meaux. Les locataires devront aller voir ailleurs … mais ils résistent, font signer des pétitions "pour la sauvegarde du chalet", alertent la mairie de l'arrondissement, le maire de Paris, …

    Finalement, in extremis, le 29 septembre dernier, le Conseil de Paris vote une modification du PLU qui devrait sauver le chalet de la démolition.

     

    Le chalet du 103, rue de Meaux ne sera donc sans doute pas réduit en petit bois, et c'est tant mieux car il est partie intégrante du 19e que nous aimons, celui de la diversité et d'un habitat humain.

     

     

    >> Le site web "Sauvez le chalet".

     

    >> "Le chalet du 103", est sur You Tube.

     

     

     

     


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  • Dalle Beaugrenelle –Paris 15ème  –Juin 2005

     

    De la rue de Javel, par un petit escalier dérobé, sombre et sale, il vous faudra gravir 39 marches pour arriver à la dalle. Plutôt qu’une dalle, plutôt qu'un grand plateau ouvert, c’est un entrelacs de passerelles réticulées d’où émergent des tours et d'énigmatiques totems. Des jardinières de béton gigantesques sont comme la réminiscence lointaine d’un rêve babylonien.

     

    L’espace est délabré, déserté, si ce n’est quelques enfants auxquels s’adresse peut-être le mou revêtement synthétique qui tapisse le sol près d'absconses faïences, fissurées et aux couleurs désuètes. Les façades des tours, assisses sur un socle de béton sec et raide, ont des rictus de masques aux traits saillants. Au pied des trente étages, les réverbères se devinent à peine. Le sous-sol est un enfer où règne l'éclairage à la vapeur de mercure, dont la lueur terne s'échappe des trous creusés dans la dalle.

     

    La toux sèche d’un enfant résonne, et des courants d'airs font d'incessants va et vient entre les tours et vos oreilles. Du fleuve on n’entend que la voie express qui le borde, on ne voit que les arbres qui le cachent, on ne sent que le vent qui porte les bruits et les odeurs des voitures.

     

    A proximité de la dalle, depuis quelques années déjà, le projet du Nouveau Beaugrenelle, un centre commercial deux fois plus grand que l’ancien, est à moitié réalisé, à moitié en chantier. Quant à la rénovation de la dalle, un projet nettement moins rentable que l'hyper centre commercial, il attendra : la fin des travaux est prévue à l'horizon 2014.

    D'ici-là, la dalle gardera l'indicible beauté des ruines, et ses tours la force absurde de la violence. Pourtant son nom est d'une réelle douceur et d'une rare poésie, ne l'appelle-t-on pas Beaugrenelle ?



    >> Le Nouveau Beaugrenelle.

    >> Autre dalle à découvrir sur Parisperdu : "Dalle ou dédale des Olympiades".

     

     

     

     

     

     


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  • 18 bis, rue de la Mare Paris 20ème (Juillet 1997).

     

    Une balade au cœur du 20ème arrondissement a toujours été pour moi l'occasion d'une immersion au cœur d'un quartier convivial, revivifiant, avec la promesse de rencontres et de découvertes humainement enrichissantes.

     

    A tout moment il se peut que je croise, au seuil d'un bistro des plus ordinaires, un tenancier tout sourire qui discute avec ses clients, et qui salue des connaissances passant par là. Un peu plus loin, il est possible que je puisse observer, avec gourmandise, l'agitation de petits commerçants: des épiciers, des bouchers, … qui servent leurs clients tout en dissertant avec eux.

     

    Puis soudain, je tombe sur cette femme, à la fenêtre de son premier étage. Elle récolte de la menthe parmi une profusion de jardinières fleuries. En imaginant le parfum de la menthe, je lui souris malgré moi, et elle me rend mon sourire. Elle va même jusqu'à appeler une autre jeune fille pour lui raconter nos échanges de regards. Tout cela dure bien une minute, on se sourit, on se salue mutuellement … On se croirait dans le midi avec les gens qui se parlent de fenêtre à fenêtre …

    Mais nous sommes à Paris, et tout cela parait incroyable. La scène s'est en effet déroulé tout près du pont de la rue de la Mare, à l'angle d'un petit carrefour, dans ce 20ème qui a connu tant de destructions. Aussi à cet instant, j'ai pensé: "Ce devait être comme ça Paris, avant !".

     

    Pourtant quelques minutes plus tôt, je ne sais plus dans quelle rue, je ne sais plus dans quel carrefour, j'ai vu la horde des résidences "néo-classiques" du nouveau 20ème arrondissement, sûrement ces "horreurs" ont remplacé d'anciens bâtiments à un seul étage. Ces nouvelles résidences, que l'on retrouve maintenant presque partout dans la capitale, me font penser à une ville en carton pâte, à des décors de Disneyland... à une ville irréelle, inhumaine.

    Ces bâtiments tout lisses avec de lourdes portes fermées, verrouillées par les digicodes, ont un côté "aseptisé", froid, je dirai même mort. Et là, il ne se dégage plus du tout le même entrain, plus la même gaité que sur le lieu de la scénette de la rue de la Mare ...

    On fait de nos villes des lieux qui vont à l’encontre des souhaits, des désirs de leurs habitants … Or pourtant une ville est faite pour ses habitants et par ses habitants, ... mais on détruit des quartiers entiers, on en bouscule les personnes sans que celles-ci aient accès à la décision ou le moindre droit à la parole.

     

    On nous a "volé" notre Paris populaire avec ses gens qui se parlent, qui se sourient …

    Il ne reste plus que quelques miettes de ce Paris-là, à vous de les découvrir, en partant vous aussi, à la recherche du Paris perdu, celui des jeunes filles en fleurs …

     

    Nadège est plus que l'inspiratrice de ce billet, elle s’y reconnaîtra !



    >> Déjà sur Parisperdu : " Le petit miracle de Belleville".


    >> Voir aussi : " Vilin, Couronnes et Pali-Kao ... ". 

     

     


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  • A l'angle de la  rue Fulton et du quai d'Austerlitz - Paris 13ème– octobre 1995.

     

     

    Jusqu'en juin 2000, se tenait-là, le bar de la Marine, un bistrot fréquenté autrefois par les "Mariniers". Son comptoir, en véritable zinc, était décoré d'une guirlande de raisins et la même frise courait sur l'immense glace du fond de la salle. Dans un aquarium encastré au mur, nageaient de petits poissons de Seine, un don de mariniers et d'agents de la fluviale.

     

    Ce bistrot de Paris, rebaptisé un temps "Bar de la NEVY" (sic), a survécu jusqu'à l'arrivée de l'opération "Paris Rive Gauche", car nous sommes-ici dans le secteur Austerlitz-Nord de la célèbre ZAC. Là a surgi, il y a une dizaine d'années, un nouveau front de Seine composé essentiellement d'immeubles de bureaux, des bâtiments à l'architecture soignée mais sans beaucoup d'âme.

     

    La nouvelle avenue Pierre-Mendès-France, une triste rocade qui prolonge la colossale avenue de France, surplombe d'une dizaine de mètres le quai d'Austerlitz et tourne le dos à la Seine pourtant toute proche. Aussi, pour les piétons qui auraient l'idée saugrenue de vouloir s'aventurer jusqu'au fleuve, il a bien fallu réserver quelques ouvertures à travers la muraille d'immeubles. On les a équipées d'escalators, d'ascenseurs et de deux escaliers baptisés Edmond Flamand et Fulton. Bonjour la poésie des bords de Seine …

    Le Bar de la Marine, qui avait encore des allures de guinguette, une clientèle populaire, gouailleuse et "qui faisait époque",  n'avait donc plus rien à faire ici.
    Il fut rasé sans autre forme de procès !


     

    >> Voir aussi dans Parisperdu, un autre bistrot de Mariniers, le Bar "Le Pont tournant".


    >> Panorama d’aujourd’hui, à l'angle de la  rue Fulton et du quai d'Austerlitz.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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