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Rue Rémy de Gourmont, au pays de l'utopie.
7 Rue Rémy de Gourmont Paris 19ème (juin 1997)
A deux pas du prestigieux bâtiment du siège du Parti Communiste, réalisé par un Niemeyer alors au sommet de son art, se niche un havre d'authenticité. Une petite butte où l'air est plus pur, où la vie est plus vraie … C'est la butte Bergeyre, un mini-Montmartre qui aurait encore des allures de campagne.
En 1918, sur cette butte, on construit le stade Bergeyre, ainsi nommé pour rendre hommage à un joueur de rugby mort pendant la Première Guerre mondiale. Il héberge alors le club de football de l'Olympique de Paris qui sera absorbé par le Red Star en 1926. La même année, le stade est démoli et des logements sont bâtis à sa place. Le lotissement est inauguré en 1927, par Joséphine Baker.Aujourd'hui, lorsque l'on déambule sur la butte Bergeyre et que l'on emprunte la rue Rémy de Gourmont, on remarque cette petite épicerie encore restée "dans son jus".
Elle arbore un vieux panonceau "Epicerie fine", ce qui ne signifie pas qu'elle soit dépositaire des produits Hédiard ou Fauchon. Non, en ce temps-là il y avait des épiceries fines comme il y avait du "vin fin". Cette "finesse" voulait simplement indiquer que les produits proposés étaient d'une qualité un peu au-dessus du "tout-venant".
Mais, maintenir une épicerie dans un si petit quartier relève bientôt de l'utopie. Pour ne pas qu'elle meure, l'association des habitants de la butte Bergeyre, va la racheter et la rebaptiser "L'Utopicerie"
L'Utopicerie va alors devenir, un lieu de rencontre et d'échanges, un lieu d'expression et de créativité aussi, avec des activités pour les enfants ou les adultes, un Ciné club, des expositions … Mais le local conserve toujours sa fonction commerciale d'origine et vous pouvez encore y acheter des fruits et des légumes, … bien sûr, maintenant, ils sont "bio"… On passe la commande sur place le mercredi soir et le mercredi suivant on vient chercher son panier … et on repasse sa commande pour la semaine suivante !
Là se retrouvent les esprits libres et non-conformistes qui fuient l'artificialité des "bobos". La chaleur est immédiate, la proximité non feinte, la fidélité acquise.
Finalement, elle n'est pas si utopique que cela, l'épicerie de la butte Bergeyre … !
>> Voir aussi sur Parisperdu : "Sur la butte Bergeyre".
>> "N'est pas Willy Ronis qui veut ... !"
>> Butte Bergeyre, … et il y avait-là un stade.
Tags : rue, willy ronis
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Commentaires
J'ai bien reconnu sur votre photo le petit lapin et sa trompette, emblème des pains d'épices Gringoire. J'avais des buvards et des protège-cahiers avec la même publicité. C'était il ya longtemps ...