• Rue du Volga, Paris 20ème

    La rue du Volga est une petite voie calme du 20e arrondissement, coincée entre la rue d'Avron et le boulevard Davout. Dans cette partie, près du pont du chemin de fer de la Petite Ceinture, la rue est encore plus paisible, et avec ses immeubles d'un âge indéfini, aucun commerce, peu de circulation ... c'est un monde loin du monde ...

    Tout près, le square de la Gare de Charonne, un havre de quiétude, ajoute encore à la sensation d'avoir atteint, ici, un des lieux les plus reculés de Paris.

    Mais au fait, si la rue doit son nom au fleuve russe "la Volga", pourquoi cette appellation "du Volga" ? Par ce qu'il s'agit de la forme masculinisée de ce fleuve, forme que l'on retrouve, par exemple, dans le roman "Michel Strogoff" de Jules Verne. On peut ainsi constater qu'au XIXe siècle, la forme masculine de Volga était assez usitée, voire prédominante.

    Encore une touche supplémentaire qui s'ajoute au côté suranné de ce coin perdu du quartier de Charonne.


    >>  Voir aussi, sur Parisperdu: "Détente ou détention ?"

     


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  • Photo ©Philippe Hiraga


    Georges Perec nous parle de la rue Vilin : "Nous vivions à Paris, dans le 20ème arrondissement, rue Vilin; c'est une petite rue qui part de la rue des Couronnes, et qui monte, en esquissant vaguement la forme d'un S, jusqu'à des escaliers abrupts qui mènent à la rue du Transvaal et à la rue Olivier Métra.
    La rue Vilin est aujourd'hui aux trois quarts détruite. Plus de la moitié des maisons ont été abattues, laissant place à des terrains vagues où s'entassent des détritus, de vieilles cuisinières et des carcasses de voitures; la plupart des maisons encore debout n'offrent que des façades aveugles.
    Il y a un an, la maison de mes parents, au numéro 24, (...) était encore a peu près intacte. On y voyait même, donnant sur la rue, une porte en bois condamnée au-dessus de laquelle l'inscription COIFFURE DAMES était encore à peu près lisible.

    L'immeuble du numéro 24 est constitué par une série de petites bâtisses, à un ou deux étages, encadrant une courette plutôt sordide. Je ne sais pas laquelle j'ai habité. Je n'ai pas cherché à entrer à l'intérieur des logements, aujourd'hui généralement occupés par des travailleurs immigrés portugais ou africains, persuadé du reste que cela ne raviverait pas davantage mes souvenirs".

    (Extrait de "W ou le souvenir d'Enfance de Georges Perec"- 1975)


    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Vilin, Couronnes et Pali-Kao..."

    >> Voir aussi sur la destruction de la rue Vilin: "Elles tombent, l'une après l'autre"

    >> Perec et "Le regard sur la ville"

    >> A Georges et à Léon-Paul ...

     

     


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  • Quai de Valmy. 75010 Paris

     

     

    Le canal Saint-Martin a le côté policé des canaux de villes. Laissant à la Seine les beaux quartiers, il relie les arrondissements populaires et turbulents de l 'Est de la capitale.
    Avec ses courbes majestueuses, le canal qui va de République au bas de la place du Colonel Fabien, offre l'opportunité de promenades quasi-bucoliques, au cours desquelles vous pourrez, à loisir, changer de quai en empruntant de charmants petits ponts ...

    Le long de ses quais, vous allez croiser des bars festifs, des boutiques à la mode, un centre culturel ... Nous sommes loin d'Eugène Dabit, l'auteur du fameux ouvrage "Hôtel du Nord", qui aimait le canal pour son côté populaire, gouailleur et artisanal. Témoin de son temps, il a décrit avec réalisme la vie ordinaire d'un canal qui lui ne l'est pas ... Un canal tragique et laborieux, marqué par la poésie de Carné, de Prévert, de Doisneau, de Simenon, de Barbara... une poésie toujours un peu noir. Et avec eux, le canal s'est bâti une légende ...

    Mais nous ne sommes plus dans un film de Marcel Carné, et il y a maintenant de la couleur dans ce décor-là ! Elle est bien palpable sur le quai de Valmy, qui arbore des façades de boutiques "dans l'air du temps", dans un style "United Colors of ...".

    Et il fut un temps récent, où les lieux étaient encore bien plus colorés ...  par des  tentes rouges, ... celles de SDF, plantées là, de chaque côté de la rive, jusqu'à l'Hôtel du Nord: le vrai, pas celui reconstitué en studio, pour la légende en noir et blanc.

    La médiatisation de cette action a abouti au vote de la loi sur le droit au logement opposable. Mais finalement, dans un avenir proche, il est assez probable que la situation des "Sans Domicile Fixe" ne changera pas fondamentalement, et ... que le canal Saint-Martin restera un endroit de fête, un lieu branché, ... trop branché peut-être...


    >> "Black & White Channel", la version "noir et blanc" du canal.


    >> Déjà sur Parisperdu: "Carné nocturne"  

    >> Le quartier vu par Tardi.

     

     

     

     


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  • Roger, maroquinier.


    Roger est un modèle de politesse et de courtoisie, tel que son patron imagine l'employé idéal. On ne lui  connaît pas d'ennemi. On n'a pas davantage le souvenir d'une parole désobligeante, d'un geste déplacé ou encore moins d'une folie à l'égard de l'un de ses collègues de la "Manufacture de maroquinerie" du 20ème arrondissement, là où il a toujours travaillé.

    "Je ne m'en lasse pas, et pourtant cela fait des années que je fais ça ..." affirme Roger, à son établi depuis bientôt un quart de siècle !

    Longtemps il aura été un repère contre le temps qui défile trop vite. Un antonyme dans ce grand zapping permanent où il est de bon ton de s'adonner aux dernières modes, aux futilités de la grande consommation mondialisée ... Roger, est tout bonnement un ouvrier d'un autre temps ...


    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Denise, ouvrière en voie de disparition"




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  • Villa Monet Paris 19ème


    La capitale française recèle plus d'atouts que les sempiternels clichés dont on l'affabule sans cesse. Il y a bien sûr mille raisons d'aimer Paris. Mille façons d'aborder cette ville qui, par le passé et aujourd'hui encore, a toujours su alimenter bien des fantasmes.

    Les quartiers de l'Est parisien, lancés sur un rythme effréné de modernisation à tout-va, auraient perdu une bonne partie de leur âme. Mais bon, la nostalgie a ses limites. Même s'il est vrai que le quartier de Tolbiac évoque de moins en moins les ombres interlopes de Tardi ou de Léo Mallet, même s'il n'est pas faux de dire que Montmartre ressemble plus aujourd'hui à un attrape touriste qu'au joyeux foutoir qu'on aimait y trouver auparavant, la capitale reste hautement attractive.

    Pas question bien sûr de zapper les incontournables: tour Eiffel, arc de triomphe de l’Étoile, Palais du Louvre ou musée d'Orsay ... Mais on peut aussi choisir de baguenauder à l'infini dans le tracé fascinant des arrondissements de l'Est parisien, traversés de petites rues aux intitulés intrigants (Mouzaïa,  Pali-Kao ...), à l'abri des zones touristiques ou parfois tout près, comme dans le quartier de la gare de Lyon, où, coincés entre l'avenue Daumesnil et la rue de Reuilly, la "coulée verte" invite à la promenade et où l'on se plait à chiner, sous ses arcades, dans les magnifiques boutiques de l'endroit.

    Bref, Paris en a suffisamment sous le pied pour qu'on ne la cantonne pas à ses clichés de ville riche d'Histoire, de musées et de monuments grandioses (ce qu'elle est par ailleurs et tant mieux).

    Comme Barcelone avec L'auberge espagnole, Paris souffre parfois un peu du syndrome Amélie Poulain auprès des touristes qui l'abordent. Bien sûr, petits bistrots, vie nocturne et nuits blanches font partie du voyage, mais Paris est aussi une ville où l'on peut somnoler dans l'un de ses nombreux (et souvent très chouettes) parcs et squares, tomber presque par hasard sur de remarquables expositions d'artistes marginaux, et passer la nuit dans un hôtel bon marché, en plein cœur d'un quartier piéton, bizarrement paisible sous le coup de deux heures du matin ...



    >> Voir aussi : "Montrer Paris avec des yeux lucides et amoureux" et les autres éditos de Parisperdu.




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