• 18, Impasse des Souhaits - Paris 20ème (juin 1997)

     

    Nous sommes tout près de la rue des Haies dans le XXème arrondissement. Dans ces maisons en déliquescence, s'entasse une dizaine de familles. C'est un squat comme un autre, parmi la quinzaine de squats que compte l'arrondissement. Le XXème partage, en effet, avec les deux autres arrondissements périphériques de l'Est parisien, le XIXème et le XVIIIème, "une structure urbaine propice aux squats", comme le dit joliment l'Hôtel de Ville.

    Dans le squat de la rue des Haies, les familles vivent dans un grand dénuement. Le confort est plus que sommaire, et pourtant aucune d'entre elles ne s'est déclarée auprès de la mairie pour un éventuel relogement. Le pâté de maisons tient à peine debout, les façades lépreuses sont à la limite de la ruine. Le réseau électrique comme les circuits d'eau sont quasiment inutilisables, et seuls quelques rares points d'eau sont encore en état alors que beaucoup d'autres sont neutralisés pour cause de tout-à-l'égout défaillant...

    Les peintures sont chargées de plomb, et les risques de saturnisme importants. Malheureusement, les cafards ne sont pas rebutés par les peintures au plomb: il y en a partout.

    Quand on arrive à un tel état de délabrement du bâti, la démolition est la seule solution.
    Ici, c'est tout un quartier qui sera reconstruit ...

     

    >> Squat utopique. 

    >> Freddy, squatter "pro".

     

     


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  • 6 rue des Muriers - Paris 20ème.


    Dans cette petite rue d'un quartier populaire de l'Est parisien, l'austérité règne ...

    Nous sommes en 1995 et c'est déjà un monde ancien qui ressurgit en un visuel "noir et blanc", ... aussi superbe que glaçant.

    Derrière cet univers urbain, s'annoncent les prémices d'un monde qui conduira à la crise de 2008-2009.
    Quatre-vingt ans après celle de 1929 ...

    Sommes-nous à l'apogée d'un temps qui ne cesse de nous montrer les conséquences dramatiques d'une société névrotique ?




    >> " A Paris, des hommes vivent et meurent derrières leurs fenêtres grises. "


     


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    Ce graff découvert dans le métro, nous pousse à nous interroger.
    Existerait-il plusieurs Ménilmontant(s) ?

    Il y a encore peu de temps, grimper sur la colline - ainsi nommée en référence à sa situation pentue - permettait de découvrir un village unique, à l'ambiance populaire: "Ménilmuche". Mais ce Ménilmontant est en voie de raréfaction alors qu'un autre Ménilmontant connaît une extension galopante: le Ménilmontant "bourgeois-bohème".
    Oui décidément, Ménilmontant(s) est pluriel!

    Sur les hauts de Ménilmontant des bastions bobos se développent, comme à la cité de l’Ermitage où le fric est partout, la boboïsation omniprésente et dans la rue, les profils que l'on croise … tous uniformes.
    Au cœur du XXème arrondissement, les bourgeois-bohème qui côtoient une population allogène, font semblant de trouver ça génial, mais les sourires sont crispés. Et quand le bobo est en contact forcé avec la diversité, alors comme par hasard, ses convictions humanistes s’évaporent.

    J’ai un couple d’amis "super ouverts" qui vit là. En primaire leurs enfants s'ennuyaient ferme dans des classes de "sous-doués" et, … il y avait aussi quelques problèmes de violence. En 6ème, les gamins ont été placés directement dans une "école catho", et la mère, sans fioritures, de mettre en cause "les petits blacks".

    Mais Ménilmontant n’est pas que bobo et, dans son ensemble, le quartier reste encore très mélangé, avec certes de plus en plus de riches mais aussi … beaucoup de pauvres ! Pour trouver les secteurs populaires, il faut aller rue de Ménilmontant, près du métro St Fargeau. Là, on voit plus de boubous que de bobos …

     Et ça …, c'est "Ménilmuche" !

     

    >> Voir aussi dans Parisperdu : "En descendant des hauts de Ménilmontant ..."



     


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  •  23 rue Henri Chevreau - Paris 20ème.

     
    Une ville évolue au gré de l'activité économique qui s'y développe.  A Paris, comme partout ailleurs, l'activité économique connaît des fluctuations. Mais pour les commerces de quartier, si la baisse d'activité est une plaie, la non-activité est un mal encore plus profond.


    Quand je vois à quoi ressemble aujourd'hui le haut de Belleville - entre Couronnes et Pyrénées - ce ne sont que commerces moribonds ou définitivement morts. Que reste-t-il ? Quelques bars plutôt sales, une ou deux boucheries qui ne marchent pas bien, des boulangeries ou plus souvent de simples dépôts de pain, une librairie-papeterie qui se meurt, quelques petits épiciers, un affreux Leader Price et des "micro-restaus" turcs qui doivent "faire" 4  ou 5 clients par jour...


    Tous les quartiers de Paris ne peuvent pourtant pas ressembler au Marais, avec leurs "bobos bios" et leurs "gays branchés". On ne peut pas faire de Paris exclusivement un Musée pour bobos écolos à "poussettes 3 roues" ou "gay-ultra tendance"- sillonnant la place des Vosges et ses alentours pour consommer du "media-art-contemp".


    Il faut aussi autre chose, de moins sexy peut-être, mais qui a le mérite d'exister, de créer de l'activité économique, du service, des emplois ! Il nous faut garder un tissu de petits commerçants de quartier quitte à sacrifier un peu de notre joli décor sur l'autel de l'activité économique !


    Il doit y avoir une place pour tout dans une ville vivante. Sinon, c'est le formol.




    >> Voir aussi sur Parisperdu: "Où sont passés les vrais gens ..."

     

     

     


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    Lorsque j'ai appris qu'il y avait un collège "Robert Doisneau" dans le 20ème arrondissement, je suis monté voir à quoi il ressemblait.

    La rue des Panoyaux n'est pas très large à cet endroit, et la façade du collège est défraîchie malgré ses 20 ans. Mais, vu la référence au photographe du célèbre "Baiser de l'Hôtel de Ville", je m'attendais à un bâtiment beaucoup plus vieillot ...

    A cheval sur plusieurs arrondissements, les élèves du "Robert Doisneau" arrivent surtout des quartiers " Ménilmontant Amandiers" et "Est 20ème" qui comptent parmi les derniers secteurs populaires de Paris. Là, les habitants sont majoritairement au bas de l'échelle socioprofessionnelle ; le taux de chômage est fort, les revenus faibles et, une grande partie des habitants sont étrangers ou issus de l'immigration "postcoloniale" ... Une avalanche d'handicaps va-t-elle s'abattre sur "Robert Doisneau" ?

    Pas si sûr, car Ménilmontant et de la rue des Amandiers sont des lieux de grande circulation, très fréquentés, très animés. Aussi "Robert Doisneau" est un collège bouillant de vie, d'activités, où entre les cours, les jeunes s'adonnent à des répétitions pour les concerts de rap ou d'autres musiques, qu'ils donnent ici les week-ends.  

    Oui, la vie est là, telle que l'espiègle Robert aurait aimé la surprendre à travers l'objectif de son appareil photo ...


    >> Le site du collège "Robert Doisneau".



     


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