• Depuis maintenant plus de dix ans, la ville de Paris investit de plus en plus d'argent pour planter, un peu partout, une armada de potelets. Actuellement, on en dénombre plus de 350 000, quatre fois plus que le nombre de pigeons présents dans la capitale … !

    Et cette petite armée en acier coûte une fortune. Chacun de ces piquets est facturé, selon les modèles, entre 24 € et 38 €, auxquels il faut ajouter environ 30 € pour la pose. Si bien, qu'au total, depuis 2001, la mise en place des potelets a coûté plus de 15 M€ à la mairie de Paris. Mais ce n'est pas tout, car on en remplace environ 12 000 par an, soit parce qu'ils ont été abîmés, voire dérobés ou même parce que certains … ont perdu la boule … blanche pour malvoyants !

    Le nombre de nouveaux potelets augmente au fur et à mesure que décroit le nombre de places de stationnement. La tendance est continue car la Ville entend supprimer encore "quelques milliers" de places de stationnement avant la fin de la mandature en cours.

    Les zones fortement consommatrices de potelets sont les rues trop étroites qu'il faut mettre aux "normes pompier", les rues où l'on supprime une file de stationnement, là où l'on crée de nouvelles places de parking pour les deux-roues, là où l'on implante de nouvelles stations Vélib'….voire maintenant Autolib'.

    On l'a compris, le fleurissement des potelets sur le pavé parisien n'est pas prêt de se ralentir.
    Mais il faut dire que pour l'instant, les potelets restent les seuls remparts à l'incivilité légendaire des Parisiens.


    Le mobilier urbain sur Parisperdu :

    >> Les Vespasiennes ou Sanisettes.

    >> Les cabines téléphoniques.

    >> Les colonnes Morris.

    >> Les fontaines Wallace.

    >> Les kiosques à journaux.

     


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  • Installée le long du canal de l'Ourcq, dans le 19ème arrondissement, cette usine désaffectée depuis une dizaine d'années va être démolie.

    Ce sont, finalement, des logements, des commerces et un espace vert, qui vont être implantés à la place de cette unité de production de vapeur qui servait à chauffer une partie de Paris.

    "Dans quelques mois, cette usine va partir en fumée pour de chics petites boutiques !" ai-je lu sur le blog d'un bobo du quartier des Buttes Chaumont. "Chouette" écrit le bobo.
    Mais est-ce vraiment si "chouette" ?

    Car en démolissant intégralement un bâtiment si familier aux résidents du quartier, ne fait-on pas table rase de la mémoire industrielle d'un territoire urbain qui ... aussi leur appartient  ?

    L'association ATCO (AuTour du Canal de l'Ourcq),  pense qu'il est possible de conserver une petite partie de l'usine. Et elle demande la sauvegarde de la cheminée, comme symbole du passé industriel du 19ème arrondissement.

    Car cette cheminée est pour beaucoup de gens, un peu comme un phare, un repère à la fois historique mais aussi géographique. Ici pour s'orienter, on lève les yeux au ciel pour apercevoir la cheminée ...

    Après des années d'études et de procédures, les travaux ont commencé cette année, mais les habitants du 19ème, veulent encore croire que l'aménagement de leurs rues, de leurs logements … ne sera pas victime d'un aveuglement technocratique qui n'hésiterait pas à faire disparaître toute trace du passé industriel du quartier de l'Ourcq.
    Ils ne veulent surtout pas glisser vers le monde aseptisé de l'oubli et du saccage des paysages urbains et demandent que soit sauvé le "phare industriel" de leur arrondissement.

    Mais le projet semble a priori bien compliqué. En effet, l'emprise de l'usine est l'enjeu de la dernière étape de l'aménagement du secteur Ourcq-Jaurès, un projet lancé en 2002 et qui doit redonner vie à un quartier, il faut bien le dire, particulièrement délaissé.

    L'avenir de la chaufferie de La Villette et de sa grande cheminée semble donc d'ores et déjà définitivement scellé …



    >> L'effacement du vieux Paris: rue de l'Ourcq.

     

     


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  • 19 rue du Capitaine-Tarron - Paris 20ème.


    A quelques pas du boulevard Mortier et de la porte de Bagnolet, c'est la "La Campagne à Paris", un quartier privilégié autour de quelques rues perchées.

    Dans les bucoliques rues Jules Siegfried, Géo-Chavez, Irénée-Blanc...  règnent un calme insoupçonnable, autour de maisons recouvertes de vigne vierge et de glycines …
    Ces rues sont circonscrites par deux "Capitaines". Ferber au nord et Tarron au sud, mais ces militaires ne sont pas assez martiaux pour contrer l'humeur champêtre de leurs rues.

    La rue du Capitaine-Tarron forme un quart de cercle, elle est à la fois si proche de l'animation de la place de la porte de Bagnolet, et si loin, tant son apaisante courbe croule sous une profusion de verdure et de rosiers en fleurs.

    Au dernier étage, les "chiens assis", avec leurs volets mi-clos pour garder la fraîcheur, semblent monter la garde et défendre la quiétude du secteur.

    Le promeneur qui s'aventure ici, semble être hors de Paris et l'amateur de maisons … fulmine de ne rien trouver à acheter même à bon prix.



    >> La Campagne à Paris déjà sur Parisperdu.

     

     


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  • Rue de la Cloche Paris 20ème - Juin 1994


    En descendant l’avenue Gambetta, on débouche sur la place Martin Nadaud. Derrière cette place, entre la rue de la Bidassoa et la rue Sorbier, en haut d’un talus herbeux, se trouve un jardin tout récent.

    Ce jardin, c'est le square du Docteur Joseph Grancher appelé plus familièrement "Cloche-Bidassoa". Situé sur le flanc sud de la colline de Belleville, il porte encore les traces de son passé : les allées du jardin reproduisent le tracé des anciennes rues pavées: les rues de la Voulzie, Westermann et la rue de la Cloche.

    Cette fameuse rue de la Cloche doit son nom à une ancienne fondrière aussi appelée "cloche à l’eau". Cette fondrière va avoir de lourdes conséquences, lorsque l'on envisage de requalifier un quartier fort décati … Les promoteurs immobiliers sont alors face à terrain bien trop fragile pour y construire de grands immeubles, la rentabilité ne sera pas au rendez-vous … aussi vont-ils abandonner la partie. Ce micro-quartier autour de ces trois rues, habitées par de "petites gens", verra alors ses modestes édifices totalement rasés. Mais n'aurait-on pas pu les réhabiliter ?

    C'est du moins ce que pense Anna que je rencontre sur les lieux.
    Elle arrive de Tel-Aviv pour revoir l'immeuble où ses parents habitaient, dans les années 40. Elle a en poche une adresse : 7 rue de la Cloche, Paris 20ème.

    Sur le petit tertre désert, dans ce jardin où semble avoir été enterré le micro-quartier de la Cloche, Anna est désemparée, son regard cherche un indice, une trace du "7 rue de la Cloche" … mais il ne reste rien … seuls peut-être, au sol,  les pavés des rues anciennes, mais ils semblent si fraîchement assemblés que l'on peut douter qu'ils s'agissent des originaux …

    Anna me révèle que ses parents ont été arrêtés là en 1942, alors qu'elle - toute gamine - avait été placée en "zone libre". Elle ne les a jamais revus …
    C'est alors que, face à ce quartier disparu, elle me fera cette terrible remarque :

    "Maintenant, je sais, qu'ils vont mourir une dernière fois … !"



    >> Voir aussi : Trop tard …!

    >> "Je reviens d'un lieu qui n'existe plus …"

    >> Une rue de Paris qui a été totalement rayée de la carte …

    >> Rue de la Cloche.

    >> Le secteur Cloche-Bidassoa aujourd'hui: square du Docteur Joseph Grancher.



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  • Simone Signoret dans "Casque d'or" -1954- Photo DR: "The Artist ©"

    "Paris des femmes célèbres" vient d'être publié aux Editions du Chêne.
    L'Editeur m'en fait parvenir un exemplaire et me demande d'en parler sur Parisperdu.
    Ce que je fais bien volontiers, d'autant que l'ouvrage est original et de qualité.
    Il permet en effet de découvrir Paris autrement, en présentant chaque grand lieu historique de la capitale avec la femme qui y a laissé son empreinte.

    L'ouvrage est organisé par arrondissement, aussi je me précipite en fin de volume pour y retrouver mon cher 20ème. Dernière page de l'ouvrage : Simone Signoret et le jardin Casque d'or, je me dis : "pas mal" !

    Seulement voilà, petit problème : le jardin n'est pas celui auquel l'on pouvait s'attendre !

    Le site, choisi dans l'ouvrage, le jardin Casque d'or, est un endroit qui n'a rien du "grand lieu historique" et de surcroît pas très glamour … Ce jardin, situé rue Michel de Bourges, une rue trop bien rénovée, bordée d'immeubles sans charme … n'a en effet rien à faire avec l'amour impossible, marqué par le destin, que portent à l'écran Signoret et Reggiani …

    On est bien loin du jardin de la maison de Leca et de ses apaches … et l'on aurait préféré que la grande comédienne fut associée au 44 rue des Cascades, au cœur du vieux Belleville, exactement là où fut tourné le film de Jacques Becker.

    Encore deux petites remarques pour clore mes commentaires sur ce livre au final agréable et instructif.
    Tout d'abord, on pourrait souhaiter que chacune des "femmes célèbres" ait eu droit à son portrait-photo, car si l'on n'a pas de mal à visualiser Edith Piaf ou Simone de Beauvoir, … il n'en va pas de même pour Olympe de Gouges, Bertie Albrecht et bien d'autres…

    Enfin, il est dommage que la localisation des sites retenus ne figure pas sur les plans qui illustrent chaque arrondissement.

     

    >> Paris des femmes célèbres, aux Editions du Chêne.

    >> Le "vrai" jardin de Casque d'or, au 44 rue des Cascades.

     

     


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