•  Pour mieux connaître "Les Frigos" …

    Les Frigos, rue neuve Tolbiac Paris 13ème _ Décembre 2012

     

    C'est au lendemain de la première guerre mondiale que la compagnie du "Paris-Orléans" débute la construction de la gare frigorifique de Paris-Ivry communément appelée : "Les Frigos". Mis en service en 1921, ils permettent de recevoir les trains de denrées périssables, en provenance de toute la France.
    La fermeture des Halles de Paris au début des années 70 et l'ouverture du marché de Rungis entraînent l'arrêt de l'activité des entrepôts frigorifiques qui, dès lors, seront quasiment laissés à l'abandon avant que Réseau Ferré de France, nouveau propriétaire des lieux depuis 1997, ne vende les bâtiments à la Ville de Paris.

    Depuis, les lieux ont assez peu changé. Laissés à l'abandon pendant une dizaine d'années, ils sont ensuite investis par des musiciens, des sculpteurs, des comédiens, des photographes, et autres artistes... Béton armé, brique, liège : les murs très épais destinés à conserver le froid permettent aux "musicos" de répéter sans troubler les voisins ! Les "Bérurier Noir" et "La Souris Déglinguée" y ont enregistré leurs premiers albums. Peu à peu, sur les murs, à l'intérieur du bâtiment, chaque centimètre carré a été recouvert de peintures et autres tags. 

    Aujourd’hui, les deux bâtiments formant un angle droit sont toujours là, reliés par la tour qui abritait un grand escalier, un ascenseur et, tout en haut, un château d’eau.
    Et même si les façades initialement aveugles ont été trouées d’une série de fenêtres, on peut encore y deviner les inscriptions "CEGF", "Cie des Entrepôts et Gares Frigorifiques". Les rails qui permettaient aux wagons de pénétrer jusque dans le hall réfrigéré restent bien visibles, de même que l’un des quais de déchargement. 

    Le bâtiment principal, qui comptait cinq étages de chambres froides, a été découpé en ateliers. L’autre aile, qui était réservé à l'administration, est toujours prolongé par une construction plus basse dans laquelle se trouvait la salle des machines, avec ses deux énormes compresseurs à ammoniaque.

    Au grand mécontentement des occupants, une partie de l’ancien terrain des "Frigos" a été vendue pour construire un immeuble de bureaux dans les années 2000. Aussi désormais l’ancien entrepôt ne donne plus directement sur la Seine, et son adresse a changé. Fini le célèbre 91 quai de la Gare, place à la nouvelle "rue des Frigos". Une sorte de consécration pour ce bâtiment singulier, … près de cent ans après sa création !

     

    >> Les Frigos déjà sur Parisperdu.

     

    >> Les Frigos, site officiel.

     

     

     


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  • Décidément le 13ème arrondissement est bien celui de la BD.

    Angle de la rue des Frigos et de la rue René Goscinny Paris 13ème (octobre 2017)

     

    Assez peu touristique, le 13e arrondissement est un ancien quartier ouvrier. Aujourd'hui, il est surtout connu pour son quartier asiatique ainsi que pour l'implantation dans les années 1990 de la Bibliothèque Nationale de France. Tout près de cette dernière, le quartier de la Gare avec ces célèbres "Frigos", la joue modeste mais il faut bien reconnaître qu'après Tardi qui adapta en Bande dessinée le roman de Léo Mallet : "Brouillard au pont de Tolbiac", l'arrivée en 2001 d'une rue René Goscinny a fait de ce secteur le point central de la BD à Paris.

    Pour conforter cette situation, des bulles avec des citations des séries vedettes de Goscinny : Astérix, Lucky Luke et Iznogoud sont disposées sur le trottoir ou accrochées aux poteaux d'éclairage de cette nouvelle rue.
    Une initiative insolite mais tout à fait pertinente !

     

    >> Ils sont fous ces Romains …

    >> Léo Malet aimait-il le 13e arrondissement ?


    >> C'était comment avant ... ?

    >> Blake & Mortimer à Ménilmontant ...

    >> Quizz : Connaissez-vous le Paris de la bande dessinée ?
     

     

     


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  • Rue des Terres-au-Curé.

    Enfants prenant de l‘eau à la fontaine, rue des Terres-au-Curé, Paris 13ème, © Sabine Weiss 1954

     

    Il y a fort longtemps, un curé avait donc des terres, ici dans le sud du 13ème arrondissement. Des terres d'une si grande superficie qu'il avait dû autoriser un droit de passage aux riverains : un sentier connu sous le vocable de la "Coupe des Terres au Curé". Ce chemin qui s'étendait alors jusqu'au boulevard Masséna fut divisé en deux tronçons coupés par les voies du Chemin de Fer de Ceinture.
    Le premier tronçon qui aboutissait boulevard Masséna est devenu le square Masséna. Et, lors de l'urbanisation du secteur, le tronçon restant fut logiquement baptisé "rue des Terres-au-Curé".

    A ne pas confondre avec l'impasse du Curé qui est une voie située dans le quartier de la Goutte-d'Or au cœur du 18e arrondissement de Paris.

     

     

    >> La rue des Terres-au-Curé aujourd'hui, vue depuis la rue Regnault.

    >> Sabine Weiss et Parisperdu.

     


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  • Les Jardins "Abbé-Pierre - Grands-Moulins".

    Les Jardins "Abbé-Pierre - Grands-Moulins" Paris 13ème.

     

    Les jardins "Abbé-Pierre - Grands-Moulins" sont un ensemble de trois espaces verts situés dans le quartier de la Gare du 13e arrondissement de Paris, en plein cœur de l'opération d'aménagement Paris Rive Gauche.

    Sur plus de 12 000 m2, l'ensemble comprend trois espaces différents : le jardin de l'Avenue-de-France, le jardin Central et le jardin des Écoles.

    Surplombant ces jardins, une passerelle relie l'esplanade des Grands Moulins à la rue Marie-Andrée Lagroua Weill Hallé, une rue ainsi nommée en hommage à la gynécologue, fondatrice du mouvement français pour le planning familial. La passerelle permet de traverser l'ensemble de ce vaste espace, même de nuit lorsque les jardins en contre-bas sont fermés. Les rambardes en acier galvanisé sont équipées de diodes électroluminescentes qui changent de couleur en fonction de la température extérieure. C'est le seul ouvrage d'art à Paris bénéficiant de cette technologie innovante.  

    Les Jardins "Abbé-Pierre - Grands-Moulins" constituent un espace ouvert, aux usages multiples, mais sont aussi une oasis de végétation au cœur du 13e arrondissement, dans une ZAC Paris-Rive-Gauche particulièrement envahie par le béton !

     

    >> Les Grands Moulins sur Parisperdu.

     


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  • Le viaduc de Tolbiac a été "valorisé" !

    “Brouillard au Pont de Tolbiac”, dessin de Jacques Tardi (1982).

     

    C'est une longue histoire qui a connu son épilogue au cours de l'année 2017. Le viaduc de Tolbiac, cher au détective Nestor Burma, décrit par Léo Malet, filmé par Jean-Pierre Melville et dessiné par Jacques Tardi a été "recyclé" en février 2017.

    L'affaire débute en février 96, quand la Semapa, chargée de l'opération "Seine-Rive Gauche", commence le démantèlement du viaduc. A l'époque, explication alors toute poétique de la Semapa, : "Il y avait incompatibilité de l'ouvrage existant avec le parti pris architectural de la ZAC". Un "parti pris" qui consistera à déverser sous forme de dalle un vaste tapis de béton pour recouvrir l'ensemble des voies ferrées surplombées par le viaduc.
    Mais sa condamnation n'a provoqué ni l'émotion ni la mobilisation qui avaient par exemple sauvé de la casse l'hôtel du Nord. Car en effet, les aménageurs, échaudés par la contestation que suscite l'ensemble de leur ZAC, ont pris soin de ménager le "symbole" : le pont ne sera pas détruit, mais démonté. Une nuance qui permet à la Semapa de balayer les critiques et d'assurer que le pont sera un jour remonté. "Sa réinstallation sera d'autant plus emblématique qu'elle se fera à proximité de son implantation première et dans un délai rapide pour que sa mémoire ne s'efface pas", affirme alors sans coup férir la directrice générale de la Semapa.

    La carcasse du viaduc ­est donc démontée, en trois morceaux, ripée en dehors du site ferroviaire­ et entreposée dans la petite gare d'Auneau, dans l'Eure-et-Loir !

    Il faut bien dire que les aménageurs du XIIIe ont démontré une méconnaissance totale du patrimoine populaire de ce secteur. L'histoire du pont colle pourtant à celle de l'arrondissement. Construit en 1895 pour remplacer une passerelle en bois, il a été bâti à l'image du petit peuple de ces quartiers : pas beau, mais solide et utile.

    Bien sûr, le pont ne sera jamais réinstallé. Comme la fameuse rue Watt, sacrifiée elle aussi sur l'autel de la ZAC, c'est encore un lieu identitaire fort du Paris populaire qui passe à la trappe.

    Fin 2016, la Semapa passe un appel d'offre pour un "marché d'enlèvement et de valorisation de l'ancien viaduc de Tolbiac mis en dépôt à Auneau (28)".
    Courant 2017, les quelques 600 tonnes de l'ouvrage partent pour un site sidérurgique dont la destination exacte a été gardée confidentielle.
    Que voulait-on cacher ? Que craignait-on vraiment ? L'annonce de sa "valorisation" ne pouvait plus alors émouvoir personne … sauf peut-être quelques cheminots à la retraite …

     

    >> La saga du viaduc de Tolbiac sur Parisperdu : 

    -  Le viaduc de Tolbiac.

    - Le viaduc de Tolbiac (Suite) ....

    - Viaduc de Tolbiac, où es-tu ?

    >> "Marché d'enlèvement et de valorisation de l'ancien viaduc de Tolbiac mis en dépôt à Aneau (28)" passé par la Semapa.


    >> La Semapa reconstruira le viaduc !

     


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