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Par barreteau le 30 Août 2015 à 10:09
Pour contempler dans les meilleures conditions la Grande Bibliothèque, il faut venir de préférence au petit matin, la lumière rasante sur l'esplanade déserte produit alors un effet assez impressionnant.
Déambuler sur les planches en bois exotique qui couvrent ce vaste espace n'est pas désagréable mais au bout d'un moment le regard cherche autre chose que … du bois mort. Ici le vert, la végétation, la vie quoi … manquent cruellement ! Non décidément rien ne vient égayer les tristes abords de la Grande Bibliothèque.
Il y a pourtant là un jardin, de surcroit central, … mais il est interdit au public. Son inaccessibilité serait motivée par des questions de sécurité … Pourtant on aimerait se promener dans ses 12 000 m2, toucher les pins récupérés adultes en forêt de Louviers et haubanés pour aider leur délicat ré-enracinement, humer l'odeur de leur résine, regarder le soleil filtrer à travers leurs bouquets d'aiguilles …. Mais il faudra se contenter de les observer de loin, derrière les vitres du déambulatoire du rez-de-jardin, sans savoir qui des arbres, ou bien des observateurs, sont les vrais prisonniers du gigantesque édifice de Dominique Perrault.
Et comme toujours, la démesure génère la polémique.
A ce sujet, on pourra lire les essais de l'universitaire Jean-Marc Mandosio : "L’Effondrement de la Très Grande Bibliothèque Nationale de France" et "Après l'effondrement" aux éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, dans lesquels il fustige ce projet et sa réalisation.Mais n'imaginez pas pouvoir lire tranquillement ces ouvrages, confortablement installé à l'ombre des pins du jardin interdit …
>> Les ouvrages de Jean-Marc Mandosio aux éditions de l'Encyclopédie des Nuisances.
>> La fille de Bercy.
>> Voir aussi : "Le jardin infernal"
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Par barreteau le 27 Juin 2015 à 11:58
Esplanade de la Grande Bibliothèque Paris 13ème (juin 2008)
Au centre de l'allée une borne rouge, comme un ultime souvenir d'un pays qui n'est plus.
Et là, au milieu des gratte-ciel, nous voilà entourés de toutes parts, coincés, … comme dans une impasse. Cette infinie perspective, aussi nue qu’inéluctable nous consterne, nous effraie. Ce n'est que par la ligne de fuite que l'on peut apercevoir la réalité, comme un pays lointain désormais inaccessible, un univers figé et dépossédé.
Alors, dans ce monde aseptisé et froid du nouveau Paris Rive Gauche, cet enfermement fait s'étioler la vitalité bordélique que l'on rencontre aujourd'hui encore dans les autres arrondissements, pourtant tout proches, de l'Est parisien.
Mais ici, sur l'allée d'ipé, les êtres vivants que l'on croise sont indifférents aux autres humains, car ici s'arrête le monde. Pour certains il n'y a alors plus rien, pour d'autres, c'est peut-être ici que se trouve l'essentiel …
Mais souvenons-nous du proverbe grec : "Ici s'arrête le monde, dit l'aveugle ayant touché le mur".>> Avenue de France: " L'ennui naquit un jour de l'uniformité ..."
>> J'aurais aimé que ce monde me parle ...
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Par barreteau le 6 Mai 2015 à 09:12
Nous sommes en juin 2006 et je déambule dans le 13ème arrondissement. De l'horrible rocade qu'est l'avenue de France, j'aperçois sur la façade du complexe de cinémas qui jouxte la Grande Bibliothèque, une immense affiche portant la mention " Paris, je t’aime".
Justement une séance va commencer, je ne connais rien de ce film mais j'entre … pour voir.
Je dois dire, qu'aujourd'hui il ne me reste que peu de souvenirs de ce film qui, loin d'être un chef d'œuvre, est un drôle de film à sketches.
Dans une suite de 18 courts-métrages, "Paris je t'aime" traite de l'amour éphémère. Chaque scénario se déroule dans l'un des 20 arrondissements que compte Paris. Les films consacrés aux 11ème et 15ème arrondissements ont été tournés mais n'ont pas été intégrés au montage final du film, d'où cette suite de seulement 18 courts-métrages. Pourquoi avoir éliminé les 11ème et 15ème arrondissements? Je n'en sais rien …
Chacun des courts-métrages est filmé par un réalisateur ou une réalisatrice différents et joué par des acteurs et actrices qui n'apparaissent pas dans les autres parties du film.
Chaque cinéaste a dû se soumettre à des contraintes sévères : respecter la durée du film (environ 5 minutes), s’occuper d’un seul arrondissement et le filmer en deux jours.
Tout cela donne un puzzle assez confus qui ne met guère en valeur un arrondissement plutôt qu'un autre et parfois, même en connaissant bien Paris, on a l'impression … de ne pas y être !
Paris je t'aime ? Oui, mais pas comme ça ….
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Par barreteau le 20 Mars 2015 à 09:19
M. Wu Dinh devant son magasin du 72 de l'avenue des Gobelins_Paris 13ème
Au 72 de l'avenue des Gobelins, une devanture attire mon regard. Il y est écrit: "Photo-Ciné Gobelins".Y pénétrer n'est pas une mince affaire car la boutique est littéralement remplie à ras bord de matériels photo : des appareils et des objectifs bien sûr mais aussi une montagne de filtres et d'accessoires divers entassés-là, pêle-mêle dans le plus grand désordre.
Vous êtes chez Monsieur Wu Dinh qui depuis 35 ans, tient cette sorte de caverne d'Ali Baba, … version vietnamienne ! Aidé par son épouse, il vend, achète, stocke et répare du matériel d’occasion, essentiellement de "l'argentique".
Comme il est pratiquement impossible de rentrer à l'intérieur de la boutique, les transactions se font sur le trottoir. On peut négocier, mais Monsieur Wu Dinh est dur, très dur en affaires ...
Des pellicules plein la tête, des appareils par milliers et des monceaux d'accessoires, ici il n'y a rien à jeter : le magasin de M. Wu Dinh, c'est une véritable chasse au trésor pour les photographes.
>> Au 72 Avenue des Gobelins, le magasin "Photo-Ciné Gobelins".
>> "Photo-Ciné Gobelins": impossible de rentrer à l'intérieur !
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Par barreteau le 9 Septembre 2014 à 09:45
Halle Freyssinet. "Startups 2 - Nef Centrale" ©Wilmotte et Associes Architectes
Après beaucoup d'incertitudes sur son devenir, l'avenir de la Halle Freyssinet est maintenant enfin assuré.
Les travaux vont pouvoir commencer … et, si tout se déroule normalement, la Halle accueillera, dès 2016, le plus grand incubateur - au monde - d'entreprises du numérique.
Les chiffres de cet incubateur donnent le vertige : 1 000 start-up innovantes, tous secteurs confondus, sur plus de 30 000 mètres carrés restructurés par l'architecte Jean-Michel Wilmotte.La rénovation de la Halle va concilier la préservation de cet édifice unique pour lequel Freyssinet inventa le béton précontraint et une nouvelle ambition architecturale projetée par Jean-Michel Wilmotte.
L'architecte a en effet imaginé le nouvel ensemble autour d’une architecture de containers rappelant l’histoire ferroviaire du lieu et permettant aussi de favoriser l’échange, l’émulation, le partage.
Mais ce nouvel espace ne sera pas exclusivement réservé aux entrepreneurs innovants car il accueillera aussi un immense bar restaurant ouvert au public 24h/24, … vivement 2016 !
>> L'avenir de la Halle Freyssinet enfin assuré !
>> En savoir plus sur le projet.
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