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Par barreteau le 10 Octobre 2012 à 09:32
Le passage Vandrezanne - Paris 13e (2006)
Prévert disait que c'est toujours dans les quartiers les plus pauvres que les noms de rues sont les plus beaux : rue des Cinq-diamants, Passage de la Main d'or, rue de la Goutte d'or, rue du Dessous-des-berges, rue de la Butte-aux-Cailles ...
La "Butte aux Cailles", voilà en effet un joli nom pour cet endroit un peu retiré du 13ème arrondissement.
Une butte ? Oui, il y en a bien une ... qu'escaladent quelques rues et escaliers.
Mais des cailles ? Non il n'y en a pas. D'ailleurs il n'y en a peut-être bien jamais eu, car le nom du lieu ne ferait pas référence aux oiseaux mais à un certain Pierre Caille qui fit l'acquisition, en 1543, de cette modeste éminence, au pied de laquelle coule la Bièvre.
Dans les années 1900, la ville de Paris mène d'importants travaux pour enterrer la Bièvre, et la butte prend progressivement son apparence actuelle.
Aujourd'hui encore, le village du siècle dernier a peu changé. Et, en plein cœur de Paris, on peut découvrir un lieu incroyable qui doit sa particularité, aux carrières sous-terraines de calcaire qui empêchent définitivement la construction de bâtiments lourds.
En 1900, Eugène Atget, en exploration par ici, avait photographié le passage Vandrezanne.
Ce passage a été depuis métamorphosé. Mais c'est sans doute pour rappeler qu'Atget venait souvent poser sa chambre noire par ici, qu'au bout de la rue, des escaliers portent aujourd'hui son nom.
>> Entrée du passage Vandrezanne sur la Butte-aux-Cailles en 1900. Photo d'Eugène Atget.
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Par barreteau le 2 Avril 2012 à 09:34
Le pont de Bercy, vu du métro "Quai de la Gare" Paris 13ème.
Au métro "Quai de la Gare", tout au début du quai d'Austerlitz, il est un bar-brasserie qui cherche à reproduire une époque passée, c'est: "Chez Lili et Marcel".
Mais je dois dire que ce "bistro reconstitué", avec sa fausse devanture, et tous ces petits détails de déco pour "faire d'époque", ne me fait guère rêver…
L'âme bistrotière de Bercy est, il est vrai, morte depuis bien longtemps.
Ici, l'on se croit plutôt dans un décor de film, tant l'accessoiriste a bien fait son métier. Et les serveurs en pantalons à bretelles et à casquette gavroche, sur-jouent, à l'évidence, leur rôle.
Au comptoir, on aimerait voir Lilli ou Marcel, pouvoir discuter "le bout de gras" avec "Marcel", rendre un sourire à "Lilli". Mais c'est impossible: "Lilli et Marcel" sont des personnages virtuels, de simples "accroches marketing".
Riton la Manivelle, lui qui est bien réel, descend parfois du haut de son 20ème, pour essayer de créer "l'atmosphère" mais je le trouve plus convainquant "Au Vieux Belleville" car là-bas, il est dans son élément naturel.
A Paris, à Bercy comme ailleurs, en matière de bistrot, méfiez-vous des contrefaçons !>> L'accessoiriste a bien fait son métier.
>> Riton la Manivelle, site officiel ...
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Par barreteau le 9 Mars 2012 à 09:19
Rue des Iris, Paris 13ème (Avril 1996)
Dans les années 1920, la "Cité" fut construite par des cheminots de la ligne de petite ceinture sur une zone triangulaire, un ancien pré régulièrement inondé par la Bièvre. Cette particularité lui a valu de ne pas pouvoir abriter d'immeubles. Le secteur fut donc intégralement urbanisé avec de petites maisons.
Il en résulte un quartier insolite, composé de cinq ou six rues, hors du temps, comme oublié par les bâtisseurs des villes et leurs promoteurs. Les tours du quartier Italie tout proche, semblent cerner, cet îlot privilégié, sans encore le menacer …
Ici, les rues sont pavées, possèdent arbres et profusion de végétation. Elles portent des noms de fleurs : rue des Iris, des Volubilis, des Liserons, des Glycines, des Orchidées … ou square des Mimosas.
Chacune des maisons qui composent la cité florale possède son propre jardin. Toutes ont de faux airs de villa de bord de mer pour notables provinciaux.
On se dit qu'on a déjà vu cela quelque part : Arcachon ? Royan ? La Baule ?
>> C'est où ?
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Par barreteau le 23 Octobre 2011 à 19:40
Large de 40 mètres, l'avenue de France part de la rue des Grands-Moulins et remonte vers le nord-ouest. Sur la moitié de son parcours, elle longe, en les surplombant, les voies ferrées de la gare d'Austerlitz: triste panorama !Elle traverse un quartier neuf comportant quelques trop rares cafés et surtout un nombre incalculable d'immeubles de bureaux, de logements, … tous identiques, navrants dans leur gémellité, car:
"C'est un grand agrément que la diversité.
L'ennui naquit un jour de l'uniformité."écrivait La Motte-Houdar, un fabuliste contemporain de La Fontaine.
Pour qui a connu le vieux 13ème, avec ses petits immeubles bas, ses maisons en meulière … et tout un habitat très diversifié , la morale de la fable s'applique parfaitement à l'avenue de France.
>> L'avenue de France, déjà sur Parisperdu …
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Par barreteau le 14 Mars 2011 à 09:10
En 1986, l'érection, dans la cour d’honneur du Palais Royal, des "colonnes de Buren" provoque une levée de boucliers. En sera-t-il de même aujourd'hui pour les nouvelles "colonnes de la rue Watt" ?
Avec leurs "sculptures lumières", les architectes, designers et autres éclairagistes ont, disent-ils: "chercher à restituer l'esprit du lieu". Esprit, es-tu là ?Hélas, il semble bien que non, car à la vue de ces pseudo-œuvres d'art, on comprend que la rue Watt n'est plus que le fantôme d'elle-même.
L'atmosphère si particulière de la rue Watt serait donc sensée être recréée par ces colonnes en inox, ajourées pour laisser passer la lumière de lampes à la vapeur de mercure et dessiner des entrelacs sur le sol …
Mais enfin, est-ce bien encore la rue Watt… ?Car il faut rappeler ce qu'était la rue, avant que les tonnes de béton de l'opération "Paris Rive Gauche" se déversent sur elle.
Jadis, la lumière naturelle filtrait au travers des poutrelles à claire-voie et le bruit des rames chantait au dessus de nos têtes … créant une atmosphère unique, hélas maintenant totalement disparue.
Aujourd'hui, dans le silence de son sarcophage de béton, isolée des voies en surplomb, … la rue Watt de Tardi, de Léo Mallet, de Jean-Pierre Melville et de Boris Vian … est définitivement morte.
Pourtant, comme un infime signe d'espoir, les graffitis commencent à faire leur réapparition dans la nouvelle rue toilettée, aseptisée. Et pour le moment, les services de la Ville de Paris n'ont pas réagi … comme s'ils n'avaient pas encore décidé si la rue Watt devait rester "impeccable" où alors si elle pouvait retrouver un peu de sa noirceur étrange et de sa vie d'antant ?
>> C'était comment avant … ?
>> L'enterrement en couleurs de la rue Watt (mai 1993)
>> La rue Watt sur You Tube.
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