• A Belleville, le haut de la rue des Envierges - avec son panorama unique sur Paris - a de tout temps attiré les réalisateurs de films.

    En 1950, j'y ai vu tourné plusieurs scènes du  "Château de verre", un film de René Clément avec Jean Marais et Michelle Morgan. J'ai aussi assisté au tournage d'une séquence d'un film dont je me souviens plus du titre ... Kirk Douglas y jouait un soldat de l'armée américaine libérant Paris.

    Dans le passage Botha, j'ai été époustouflé par des ouvriers du "septième art" qui ont transformé, en moins d'une heure, une cordonnerie en menuiserie : rien n'y manquait, établi, outils, copeaux, ... le décor de la devanture fut posé d'un seul morceau.

    C'est là aussi, que j'ai pu voir, de très près, Serge Reggiani et Simone Signoret "en costume 1900" pour une scène de "Casque d'or". Pour ce film mythique, nous, les gamins du quartier, avons joué "à chat" et ... nous étions même ... payés pour cela !

    Et c'est dans cet immeuble d'angle, au dernier étage, que fut tourné - 1959 - une séquence du  film d'Henri Verneuil "Le Grand Chef", avec Fernandel et Gino Cervi en kidnappeurs d'un petit diable. Tout en haut de ce longiligne immeuble, depuis la toute dernière fenêtre, on voyait, dans l'immeuble d'en face, la boutique du marchand de vin Letourneau chez qui on allait chercher le gros rouge  "à la tireuse", en se servant soi-même ...

    Mr Letourneau faisait également "bar", et c'est-là qu'un jour, Raymond Pellegrin offrit un café au jeune homme que j'étais alors...

     

    >> "Château de verre", un film de René Clément

    >> "Le Grand Chef", un film d'Henri Verneuil 
     

    >> Raymond Pellegrin : un acteur français qui effectua une grande partie de sa carrière en Italie.

     


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  • Pochoir et aphorisme de Miss-Tic : "C'est la vie, ça va passer ..."

    Avec l'art-urbain, on est loin des concours de tags et autres graffitis qui salissent nos murs, vandalisent les devantures des commerces, les véhicules, les pilles de ponts ...

    Ici, il s'agit d'une culture urbaine authentique... qui a désormais ses maîtres, ses disciples ... et aussi ses électrons libres.

    Tous ces artistes urbains ont quelque chose en commun, ils veulent le beau, la surprise, le dérangement, la poésie accessibles à tous ...

    Par leur travail sur les murs, ils incitent les citadins à la flânerie, à la promenade, à la découverte. L'observateur est donc quelque peu dérouté, le public l'est moins et souvent s'arrête spontanément quelques secondes pour admirer une œuvre sur un mur lépreux devenu à nouveau digne d'intérêt.

    Alors, levez les yeux, scrutez les recoins, les palissades, les immeubles en attente de démolition : insolents, ironiques, amicaux, agressifs, les pochoirs et les graffs vous interpellent.

    Les artistes de l'art-urbain sont ceux qui ornent les vilains murs de la ville pour nous la rende supportable ...


    >> Voir aussi Street-Art ...

    >> L'art-urbain dans Parisperdu

    >> Miss-Tic : 20 ans d'aphorismes dans la rue !  

                              *
    Les aphorismes : 2006

                              * Les aphorismes : 2005-2001

                              * Les aphorismes : 2000-1995

                              * Les aphorismes : 1994-1990

                              * Les aphorismes : 1989-1985

    >> Miss-Tic, ailleurs dans Parisperdu.   

     

     


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  • Ce fut la dernière... elle était-là, le long du sinistre mur de la prison de la Santé, ... la vespasienne du boulevard Arago, et elle a fini telle une vielle star ... recherchée et adulée par les photographes.

    Communément appelées  pissotières, en référence au "trou dans la coque d'un navire qui laisse s'écouler l'eau du pont", certains les avaient baptisées populairement "tasses" ou plus poétiquement Ginette. On en décomptera jusqu'à 478 sur les trottoirs de Paris ...

    En 1961, le Conseil Municipal de Paris décide leur suppression graduelle en raison de la mauvaise réputation de ces lieux et de l'odeur pestilentielle qui en émane. La fin de la gratuité des toilettes publiques parisiennes sera ensuite votée par le Conseil de Paris, et les premières "Sanisettes" payantes (Marque déposée par la société JC Decaux
    ) seront implantées sur les trottoirs parisiens, en 1991.
    Bientôt, on en dénombre 420 et aujourd'hui, leur accès est redevenu gratuit.

    Autonettoyantes, les sanisettes sont plus hygiéniques que les vespasiennes et mieux adaptée aux exigences actuelles de confort et de propreté.

    Hermétiques, elles sont sans odeur. Et surtout, closes et ... horizontales, ... elles sont enfin utilisables par les femmes.


    >> Vespasienne versus Sanisette ...

    >> Ginette, boulevard Arago ...vue de dos ...




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  • Odette était ouvrière dans un atelier de mécanique de précision situé rue des Savies et, depuis 1963, elle habitait dans un modeste appartement, tout près de son lieu de travail.

    Des promoteurs, avec l'aide de la ville, ont préempté son immeuble et Odette a été contrainte de déménager : "On m'a foutue dehors oui. On m'a dit : "Il faut que vous partiez." "Ça s'est passé d'une façon inhumaine, sans mettre les gants."

    Pourtant, Odette avait pensé, qu'on la traiterait avec un peu plus de considération eut égard à son grand âge et à une vie entière consacrée à un travail souvent pénible.

    Aujourd'hui, le simple fait de se remémorer les circonstances de ce déménagement aux allures d'expulsion, l'horrifie encore. Odette aurait tant souhaité finir sa vie à Belleville, là où elle avait connu tant de peines mais aussi quelques joies.

    Sur son visage de "quatre fois vingt ans", comme elle aime à le dire ... tous ces évènements peuvent facilement se lire car ... ils y sont profondément gravés.

     

     


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    Vivre en ville va devenir un privilège.

    A Belleville, à Ménilmontant, l'inflation des prix de l'immobilier chasse les anciens habitants. Ce sont maintenant des bobos qui ont jeté leur dévolu sur ces quartiers de l'Est parisien. Des peintres, des photographes, des architectes ou des designers s'installent dans des usines désaffectées ou dans des ateliers miteux qu'ils réhabilitent à prix d'or. Certaines agences immobilières se sont même spécialisées dans ces futurs lofts tant recherchés par ces nouveaux habitants pour qui le paraître est essentiel. Un bobo pensera fréquemment : "J'ai acheté un lieu atypique ... donc je suis atypique" !

    Dans 10 ans, il n'y aura plus l'ombre de catégories populaires dans l'Est parisien. Le marché, mais aussi les pouvoirs publics, les mairies ... tout pousse à la requalification de ces quartiers ... même s'il y a parfois des résistances de quelques groupes d'habitants qui veulent conserver leur cadre et leurs modes de vie.

    Car certains préfèrent continuer à vivre ici - en quasi communauté -  dans des immeubles, à la limite de l'insalubrité, que des promoteurs cherchent à raser pour faire de nouveaux programmes. Mais les gens de Belleville qui aiment depuis toujours leur quartier, "leur village" comme ils disent, ne veulent pas de ces nouveaux programmes ... avec restaurants à sushi, galeries d'art contemporain ou d'avant garde et "concept-stores" ... Tout un monde dans lequel ils ne se reconnaissent pas.
    Et pourtant, s'ils sont chassés, ils devront partir à 20, 30, 40 km ... là où les prix sont moins élevés...

    Ainsi, la ville se transforme, car... bien sûr la ville n'est pas une entité figée, ... ainsi va la ville, ainsi va la vie ...dans la belle ville de Belleville.


    >> La politique de la ville, en savoir plus ...

    >> Bienvenue à "Boboland" !

     


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