•  "Montparnasse et Levallois, Paris vu par..."  un film de Jean-Luc Godard, (1965)

     

    Monika est amoureuse de deux garçons en même temps, l'un est sculpteur sur métaux à Montparnasse (Paris 14e), l'autre est carrossier à Levallois-Perret (92).

    Elle envoie à chacun de ses deux amants un pneumatique pour leur donner rendez-vous, l'un Gare du Nord, et l'autre deux heures après, Porte d'Italie.
     
    Elle met les pneumatiques à la Poste mais juste après les avoir mis, elle s'aperçoit qu'elle s'est trompé d'enveloppe : à qui était destinée la lettre d'amour, et qui doit recevoir la lettre de rupture ? La lettre où il y a marqué "Paul mon chéri" n’est-elle pas dans l'enveloppe de Pierre et réciproquement !

    Alors, complétement affolée, elle courre chez le premier garçon, le pneumatique n'est pas encore arrivé. Monika lui dit : « Écoute mon chéri, tu vas recevoir un pneumatique, ne crois pas ce qu'il y a dedans ». Mais il lui demande des explications, elle est forcée de tout lui dire, finalement il la met à la porte quand il apprend qu'elle sort aussi avec un autre.

    Alors Monika se dit, j'en ai perdu un, je pourrais toujours garder l'autre. Elle traverse tout Paris et courre cette fois-ci chez le deuxième garçon, mais le pneumatique est déjà là !
    Le garçon n'a pas du tout l'air fâché, au contraire, alors Monika lui dit, « T'es gentil toi, tu me pardonnes ». Mais comme elle est quand même très étonnée de son attitude, elle lui raconte toute l'histoire. Alors brusquement le deuxième garçon la met aussi à la porte en lui montrant le pneumatique.
    La fille découvre alors, qu'elle ne s'était pas du tout trompé d'enveloppe.

     

    Ce film reprend l'histoire que raconte Jean-Paul Belmondo à Anna Karina dans le film de Godard « Une femme est une femme ».


    >> Voir le film (en 4 parties) :

    Part.1/4  : 4:01

    Part.2/4  : 3:23

    Part.3/4  : 3:46

    Part.4/4  : 3:46

     


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  • Paris vu par…

     

    "Paris vu par…" est un film collectif français à sketches, sorti en mai 1965. D'une durée totale de 92 minutes, il réunit les courts-métrages de six réalisateurs de la Nouvelle Vague. Chaque cinéaste y filme une histoire dans un quartier différent de Paris.

    Tous les films sont réalisés en 16 mm, format qui permet des tournages légers.
    Paradoxalement, ce film qui se voulait un manifeste de la Nouvelle Vague correspond à la fin de celle-ci comme mouvement organisé.

    Il était prévu que chacun des réalisateurs réalise ensuite un long métrage basé sur le même thème que celui qu’il avait choisi pour son court métrage.
    Ces longs métrages auraient été produit par « Les Films du Losange », la société fondée par Éric Rohmer et dirigée par Barbet Schroeder. Mais ce projet ne verra jamais le jour…

    6 billets à suivre pour chacun des courts-métrages.

     

    >> Image du générique du film.


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  • Sabine Weiss : ses photos transmettent ses émotions.

    Jardin du Luxembourg Paris, 1950 ©Sabine Weiss

     

    Elle a été sans doute la dernière grande représentante de l’école humaniste de la photographie française d'après-guerre. Sabine Weiss, née Sabine Weber en 1924, nous a quittés à la fin de l'année 2021, elle avait 97 ans… et 80 ans de prises de vue "derrière elle".

    Sabine Weiss démarre la photographie très jeune, parce que la manipulation chimique du développement l'intéresse ; son père est ingénieur chimiste.

    Genevoise d'origine, une peine de cœur la fait fuir à Paris en 1946. Elle y débarque au petit matin sans point de chute mais rapidement devient l’assistante du photographe de mode Willy Maywald. Trois ans plus tard, elle rencontre son mari – le peintre américain Hugh Weiss – et se lance comme photographe indépendante. Elle fait alors de tout : de la publicité, de la mode, du reportage et des portraits d’artistes.

    En 1950, elle fait le portrait de Miro, ce qui lui vaut un rendez-vous avec le directeur de Vogue. Elle dira : « Je suis arrivée avec mes photos de clochards et de morveux. Un monsieur assis à côté de moi, hochait la tête en disant : "Bien, bien". C’était Robert Doisneau. Je ne connaissais même pas son nom à l’époque. Tout de suite, il m’a proposé de rejoindre l’Agence Rapho. »

    Le fondateur de Rapho, Charles Rado, exporte alors le travail de Sabine Weiss aux Etats-Unis, où elle devient alors plus connue qu’en France.

    Sabine Weiss photographie beaucoup pour Vogue mais ce sont ses clichés en noir et blanc, des instantanés captés dans les rues de Paris, qui marqueront l’histoire de la photographie du XXe siècle.
    Sens de la composition, maîtrise de la lumière et de l'instant décisif, elle s’inscrit dans la lignée d’un Cartier-Bresson ou d’un Willy Ronis, les géants de la photographie française de l’après-guerre.  Plus tard, elle déclarera : « Je n’aime que les photographies prises dans la rue, au hasard des rencontres. » 

    Sabine a photographié surtout les gamins et les clochards des rues de Paris, les passants, les amoureux et les musiciens… avec une sensibilité et un talent formidable pour la composition.

    Sabine Weiss photographie pour transmettre des émotions et le revendique encore et toujours : "Je suis encore émue par tous ces visages, ces attitudes, ces atmosphères, ces solitudes, ces regards, ces baisers".

    Dans les années 1980, Sabine Weiss multiplie les voyages et se penche notamment sur la thématique des religions.
    Elle arrête la prise de vue à la fin des années 90 car, avec une épaule cassée, elle dit ne plus pouvoir tenir convenablement l’appareil… Elle se consacre alors à la gestion de ses archives.

    Bien que naturalisée française en 1995, c'est au Musée de l’Elysée, à Lausanne qu'elle fera don de son œuvre photographique : 200 000 négatifs, 7000 planches-contacts, quelque 2700 tirages vintage et 2000 tardifs, 3500 tirages de travail et encore 2000 diapositives… eh oui, 80 années de déclics !

    Merci Madame !

     

    >> Sabine Weiss, page officielle.

    >>"Sabine Weiss : Un regard sur le temps", un film de Lily et Jean Pierre Franey 

     

     

     


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  • Où est le "120 rue de la Gare" ?Jacques Tardi : "120, Rue de la Gare"    Planche originale de la page 115

     

    "120, rue de la Gare" est un roman policier français de Léo Malet. Il s’agit du tout premier roman de la série ayant pour héros le détective Nestor Burma.

    Le roman commence ainsi : avant de mourir, un homme souffle à Burma : « Dites à Hélène... 120, rue de la Gare ».

    Pour le célèbre détective l'énigme est bien obscure : comme retrouver cette Hélène à une adresse aussi incomplète. Car s'il doit bien y avoir des centaines de millier d'Hélène en France et il y a aussi une foultitude de rue de la Gare dans notre pays…

    L'adresse même est donc la clé de l'énigme et il faudra attendre la toute fin du roman pour découvrir qu'il s'agit de la rue de la gare à Châtillon. Quand on sait que l'auteur a passé une grande partie de sa vie à Châtillon, on comprend qu'il n'a pas été chercher très loin le titre de son roman.

    Dans la « vraie vie », le 120 était à l'époque un simple pavillon, pas très loin du centre-ville. Le nom de "rue de la Gare" vient de l'ancienne gare aux marchandises de Châtillon, devenue maintenant les Ateliers SNCF de Châtillon. Dans le roman de Léo Malet, le "120" se situe dans la partie nord de la rue, une partie qui depuis a été renommée rue Pierre-Semard.

    C'est bien à Châtillon que se trouve l'adresse la plus connue du polar français. Brillamment adapté en BD par Tardi (comme une demi-douzaine d'autres Burma), le "120, rue de la Gare", publié en 1943 mène donc Nestor Burma à Châtillon en passant par Lyon et Paris.

     

    >> "120, rue de la Gare", le roman de Léo Malet.

    >> A Châtillon, le bistrot de la rue de la Gare est toujours là.

     

     


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  • Aux puces de Montreuil.

    Un "pucier" du marché de la Porte de Montreuil. Paris 20e (juin 2015)

     

    C'est l'un des marchés aux puces les plus anciens de Paris puisqu'il existe de façon informelle depuis 1860.

    Dans le 20ème arrondissement, exactement à la Porte de Montreuil, le long du boulevard périphérique, vous n'aurez pas de mal à trouver ce "marché" où 300 stands en plein air s'installent chaque week-end. Et souvent ces stands sont de véritables affaires de famille : les emplacements se lèguent de père en fils, de père en filles. 
    On y venait bien avant que la seconde main devienne tendance car les puces de Montreuil sont un véritable paradis pour les amateurs de fripes et de vintage.

    Attention toutefois aux pickpockets, ce lieu est assez renommé pour cela. Attention aussi aux abords du marché où de nombreux vendeurs à la sauvette vous proposent des choses trouvés dans les poubelles !

    Mais depuis un an, les commerçants des Puces sont inquiets. Un projet immobilier, voté en 2021, prévoit la création d'une halle pour remplacer ce marché de plein air. Pour l'ensemble des puciers et des clients, cela signifierait l'assassinat de l'âme des puces.

    Au fait d'où vient cette appellation de "puces" ?

    Aux portes de la ville, avant la construction du périphérique s'étendait la "zone". Là, installée dans des sortes de bidonvilles, vivait une population défavorisée : les « zonards ». Pour survivre, ils récupéraient des objets trouvés dans la rue et les revendaient aux abords de la ville. Parfois dans leurs fripes on retrouvait des vieux vêtements mités que l’on achetait donc « puces comprises ».

     

    >> Marché Aux Puces de Montreuil : Photo sur plaque de verre 8,5x10 (circa 1900)


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