• Angle de la rue de Bagnolet et de la rue Ligner, Paris 20ᵉ

     

    On a souvent déploré ici l'enlaidissement de la capitale, certains ont même lancé le mot-clé  #saccageparis . Ceux qui disent "PARIS c'est moche" peuvent maintenant ajouter "et ça sent mauvais".
    Car désormais à Paris, les poubelles s'accumulent dans certains arrondissements, suite aux cumul des jours de grève des éboueurs contre la réforme des retraites.

    Des terrasses de brasseries ou de cafés se retrouvent avec de poubelles non collectées, entassées sur leur trottoir sur une dizaine de mètres.

    De même, des dizaines de sacs poubelle remplis sont entassés en pleine rue, sur les avenues, les Grands Boulevards, à quelques mètres de sites touristiques, tout cela renvoie une image de Paris catastrophique.

    Aujourd'hui la grève des éboueurs qui transforme la capitale en décharge n'est qu'une étape supplémentaire de l'enlaidissement et de la saleté de Paris qui est allé crescendo depuis l'élection d'Anne Hidalgo. Et c'est dans ce cloaque que l'on va recevoir les J.O !

     

    >> L'enlaidissement de la ville, déjà sur Parisperdu.

    >> Paris est une Zad.

    >> La prolifération des rats à Paris.

     

     

     

     


    votre commentaire
  •               Avant : état actuel (2022)                                                       Après: où l'on voit la surélévation envisagée par le nouveau projet.

     

    A Paris, au 7/9 de la rue de l’Équerre, dans le 19ème arrondissement, la destinée du garage de l'Équerre va-t-elle connaître un nouveau développement ?

    Le nouveau projet consiste à rénover, réhabiliter et surélever ce bâtiment remarquable. Anciennement garage - puis galerie d’art - il pourrait désormais être transformé en un bâtiment accueillant des bureaux.

    L'immeuble serait requalifié en "Établissement recevant du public" de 5ème  catégorie, c’est-à-dire entièrement accessible aux personnes à mobilités réduites, aussi bien pour les bureaux que pour l'accès aux cultures potagères plantées sur la toiture ! Les circulations verticales, l’accès sur rue et les
    circulations intérieures, tout serait donc aménagé en respectant cette norme ERP 5ème catégorie.

    Sous la verrière du bâtiment, le projet a aussi pour ambition d'agrandir le sous-sol et le rendre accessible afin de connecter l’espace d’accueil et les espaces de réunions.

    Enfin, dans une logique d’amélioration énergétique, les travaux suivants seraient réalisés : ré-isolation totale de l’enveloppe du bâtiment, les menuiseries en simple vitrage changées par du double vitrage, la chaudière gaz supprimée et remplacée par une pompe à chaleur.

    Le garage de l'Équerre souhaite donc passer aux besoins de l'époque actuelle en se conformant pleinement à ses normes.
    Mais, la Commission du Vieux Paris, réunie le 26 septembre 2019 à l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de M.Bernard Gaudillère, a examiné la faisabilité de ce projet.
    La Commission rappelle que la Direction de l’urbanisme a refusé par deux fois  la démolition totale du bâtiment et ajoute, pour sa part, qu’elle s’oppose également à tout projet de surélévation de cette construction qui est protégée au titre du P.L.U

    Affaire à suivre…

     

    >> Le garage de l'Équerre en 1989

    >> Le garage de l'Équerre, maquette du projet.(© APICAP VALO 3 (fonds immobilier)

    >> Le garage de l'Équerre, déjà sur Parisperdu en 2009.

     

     


    votre commentaire
  • Frank Horvat… toujours à la mode !

    Boîte d'archive du reportage-shooting "Paris, shoe and Eiffel Tower" (1974) © Frank Horvat

     

    Né en 1928 en Italie de parents juifs originaires d’Europe Centrale, Frank Horvat s’installe en France à la fin des années 1950, année où il rencontre Henri Cartier-Bresson, qui le détermine à adopter le Leica.

    À partir de 1957 et jusqu'en 1975, il applique son expérience de reporter à la photographie de mode, avec un style plus réaliste et moins guindé que celui des magazines de l’époque. Ses publications dans Elle, Vogue et Harper’s Bazaar, en Europe comme aux États-Unis, influenceront durablement le genre — tout en lui attirant les foudres de Cartier-Bresson, pour qui sa façon de photographier relève "du pastiche".

    Après des essais photographiques entrepris sans commande : "Portraits d’arbres", "Vraies Semblances" et "New York" sont trois projets presque simultanés, à la fois divergents et complémentaires. Par rapport à l’orthodoxie "cartier-bressonienne", ils représentent cependant une nouvelle transgression — puisque les trois sont en couleur.

    Puis, souffrant d’une affection des yeux, il passe temporairement de la photographie à l’écriture.

    Les années 1990 le conduisent à une rupture encore plus radicale, par l’utilisation de l’ordinateur et des manipulations qu’il permet. Horvat explore alors un territoire entre la photographie et la peinture – une recherche qui suscite autant d’objections que d’acclamations, et que lui-même abandonne par la suite, pour se limiter à des interventions plus subtiles, que seul l’ordinateur permet, mais qui restent dans le registre de l’"instant décisif". Quoi qu’il en soit, ces expériences sont en avance sur leur temps et aussi innovatrices que l’avait été l’utilisation de sa technique du reportage pour la mode.

    Durant ses dernières années, Frank Horvat, appareil en poche, continuait de documenter son quotidien et regroupe grâce à l'édition de ses Livres Blancs les différentes périodes de sa vie photographique.

    Frank Horvat nous a quitté le 21 octobre 2020.

     

    >> En écho à cette image de Frank Horvat, découvrez une photo de Lily Franey, photographe humaniste, sur le thème du poème "Tout dire" de Paul Eluard, Lily Franey nous montre cette image : "Cité du Val de Marne" (1991).


    votre commentaire
  • Belotte à Belleville et Manille à Marseille !

    "Partie de cartes en plein air, rue Botzaris", Paris 1952 ©Willy Ronis

    Extrait du film "Marius" de Marcel Pagnol- Séquence de la "Partie de cartes"-1931

     


    Ronis connaissait-il les œuvres où Cézanne met en scène quatre, puis trois et finalement seulement deux joueurs de cartes sur sa dernière toile ?
    Oui vraisemblablement car Ronis avait au moins connaissance de certaines reproductions de ces toiles. Pour autant, avait-il en mémoire les tableaux de Cézanne au moment d'appuyer sur le déclic ? Là, cela est moins sûr…

    Ce qui est sûr par contre c'est qu'il a souvent cherché à photographier des joueurs de cartes car ils entrent pleinement dans les scènes populaires qu'il affectionne tant.

    Dans sa moisson de photos récoltées dans les quartiers populaires, j'ai identifié cinq photos de Ronis montrant des joueurs de cartes :
    - "Café, rue des Cascades, Ménilmontant" - Paris, 1948
    - "Café, place d'Aligre", Paris, 1952  
    - "Partie de cartes en plein air, rue Botzaris", Paris 1952
    - "La belote", Paris, 1954
    - "La partie de Tarot, Joinville le Pont ", 1991.

    A Marseille, il est neuf heures du soir. Dans un petit café, Escartefigue, Panisse, César et M. Brun sont assis autour d'une table. Ils jouent à la manille.
    Escartefigue regarde son jeu intensément, et, perplexe, se gratte la tête. Tous attendent sa décision. Panisse précise alors : "C'est ce coup-ci que la partie se gagne ou se perd".
    Escartefigue renchéri : "C'est pour ça que je me demande si Panisse coupe à cœur ? Moi, je connais très bien le jeu de manille, et je n'hésiterais pas une seconde si j'avais la certitude que Panisse coupe à cœur".
    Panisse : "Eh bien ! Réfléchis en silence... Et ils se font encore des signes ! Monsieur Brun, surveillez Escartefigue, moi, je surveille César."
    César : "Tu me surveilles moi, comme un tricheur. Je ne dis pas que je vais pleurer, non, mais moralement, tu me fends le cœur". Et s'adressant à Escartefigue : "Alors, à moi, il me fend le cœur. Et à toi, il ne te fait rien ?
    Escartefigue pousse un cri de triomphe. Il vient enfin de comprendre, et il jette une carte sur le tapis. Panisse le regarde, regarde César, puis se lève brusquement, plein de fureur. "Est-ce que tu me prends pour un imbécile ? Tu as dit :  Il me fend le cœur pour faire comprendre que je coupe à cœur. Et alors, il joue cœur, parbleu" !

     

    >> Les joueurs de cartes, tableaux de Paul Cézanne.

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Le Vaudésir, 41 Rue Dareau, 75014 Paris

     

    C'est un fait les bistrots parisiens se meurent. Car ici, je parle des vrais bistrots, des troquets, des rades… évidemment pas des Starbucks ou autres "néo-cafétérias" tenues par des esclaves qui rêvent de l'American way of life.

    Toutefois certains résistent… surtout dans le nord de Paris, mais pas seulement.
    Récemment, j'en ai découvert un dans le 13e arrondissement, qui a enchanté l'une de mes journées. Malheureusement, je ne pourrai vous en donner l'adresse car ce jour-là j'errai dans Paris sans prêter attention aux noms des rues.

    Hors du périph' la Seine-Saint-Denis est, pour les troquets, un haut lieu de la Résistance comme l'était le plateau des Glières, en 1944.
    Là-bas, il y a encore une foule de bistrots dans lesquels on peut rencontrer des "aristocrates des biberons", comme disait Huysmans. Et les paroles de ces Hercules de la bouteille pourraient figurer dans un film d'Audiard ou dans un bouquin de René Fallet. Ces gens de tous les peuples, de toutes les couleurs et de toutes les religions se foutent bien de tout ce qu'on dit sur eux et sur leur identité. Ils fraternisent jusqu'à ce que la bière ou le vin les fasse dérailler. Les patrons et les patronnes, parfois bourrus, y sont beaucoup plus attachants, que les belles filles et les beaux garçons des bars "branchés", qui viennent vous demander toutes les trente secondes si tout va bien.
    Dans les bistrots, on sait vivre ; on ne sait que s'ennuyer dans les cafés !

     

    >> Les bistrots sur Parisperdu.

     

     

     


    votre commentaire