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Baignade au pied de Notre-Dame, Paris 1937 © Agence Keystone
Une ordonnance du procureur du roi du 20 juillet 1699 interdit la baignade sur un bras de Seine qui jouxte l’île de la Cité, de la place Maubert au Pont Neuf, en raison de l’extrême "impureté et de l’infection des eaux", sous peine de "prison, et de quatre cens livres d’amende" !
Depuis cette date lointaine, beaucoup d'eau ont passé sous les ponts, si j'ose dire ! Aussi il y a un siècle, les habitants de Paris se lavaient encore dans la Seine. Ils y nettoyaient même leur linge ! Cette pratique a été définitivement interdite en 1923, principalement à cause de la mauvaise qualité de l’eau. Mais malgré cela il n’était pas rare d’observer des nageurs piquer une tête dans la Seine jusqu’en 1960 ! Et finalement c'est le risque d’attraper des maladies qui a convaincu les Parisiens de renoncer à la baignade.
Il y a 5 ans, la mairie de Paris s’est lancé un défi : améliorer la qualité de l’eau de la Seine, pour la rendre propre à la baignade. Pour cela de grands travaux ont lieu dans la capitale dès 2018. Les premiers résultats sont encourageants, au point que certaines personnes travaillant à la mairie ont déjà effectué quelques brasses.
Les prochains à tenter réellement l’aventure de la baignade devraient être des athlètes. Car les Jeux Olympiques de Paris 2024 mettront la Seine au centre de certaines compétitions, comme la nage en eau libre, le triathlon et le para-triathlon.
Mais le pari n’est pas facile à tenir : récemment en effet, 3 "épreuves test" en prévision des J.O. ont été annulées en raison de la qualité de l’eau jugée insuffisante. Toutefois les organisateurs croisent les doigts pour que les épreuves de triathlon et de nage en eau libre aient bien lieu dans la Seine cet été.
Si le pari des J.O. est réussi, alors un an après les Jeux Olympiques, à l’été 2025, les Parisiens pourront peut-être enfin barboter dans le fleuve. Cependant, il ne sera pas possible de faire trempette partout ! Trois lieux seraient autorisés à la baignade : des plans d’eau surveillés, délimités par des bouées avec un ponton d'accès et des espaces pour se changer, se doucher et ranger ses affaires sur les quais.
Paris comme à la plage…>> Voilà à quoi pourrait ressembler une des futures bases de baignade (Image © Apur–Luxigon)
>> A un mois des épreuves, la Seine est toujours aussi polluée.
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Rue du Trésor Paris 4ème ©Peter Turnley
Peter Turnley est un photographe franco-américain.
Arrivé à Paris en 1975, il y vit désormais depuis près de 50 ans. Dès son arrivée à Paris, il travaille un temps comme assistant de Robert Doisneau, puis se lie d'amitié avec Boubat.Turnley est surtout réputé pour ses photographies de la condition humaine capturées dans le monde entier. Des photographies récompensées par de nombreux prix, dont le prestigieux Olivier Rebbot Award pour le meilleur reportage photo à l'étranger, ainsi que plusieurs prix du World Press Competition, et bien d'autres…
Mais outre ses photographies à travers le monde, Turnley est l'un des photographes de sa génération qui a le plus photographié la vie quotidienne à Paris. Ses photographies démontrent son attachement profond pour sa ville d'adoption, une ville où il marche sans cesse.
Peter Turnley a publié plusieurs livres exprimant son amour de Paris, notamment "Parisiens" et "French Kiss-A Love Letter to Paris". Plusieurs de ses photographies figurent dans le célèbre ouvrage de Jean-Claude Gautrand "Paris Mon Amour".
Les photographies de Peter Turnley représentent aujourd'hui, sans aucun doute, une continuité forte et puissante de l'école de la photographie humaniste, dont plusieurs de ses représentants furent ses amis.
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Rue Charles Moureu Paris 13ème (juin 2021). Elle reprend le tracé de l'ancienne Rue du Gaz. Sur la droite, les frondaisons du Parc de Choisy.
Dans son polar "Brouillard sur le pont de Tolbiac", Léo Malet cite l’impasse du Gaz, une impasse qu'il situe dans le 13e arrondissement de Paris.
Mais aujourd'hui, on ne trouve aucune trace de cette impasse sur les plans de Paris. Pourtant les spécialistes de l'Histoire de Paris mentionnent une Rue du Gaz qui desservait alors les anciens gazomètres de l'Usine à gaz d'Ivry qui a fonctionné de 1836 au début des années 1930.
En 1937, on détruit ces gazomètres et l'on créé à leur emplacement un Parc : c'est le Parc de Choisy.
Dans ce Parc, des traces de l'ancienne Usine à gaz subsistent. En effet, préalablement à la construction de cette usine et de ses gazomètres, il a fallu effectuer des consolidations dans les anciennes carrières souterraines. Ainsi, sept galeries circulaires aux tailles variables, épousant la forme des sept anciens gazomètres, traversent le sous-sol du Parc. Et dans l'enceinte du parc un escalier permet un accès à ces carrières. Mais en 2015 cet escalier a été condamné car il attirait trop de visiteurs… clandestins.
>> Dans le Parc de Choisy, des traces de l'ancienne Usine à gaz subsistent.
>> Sous l'ancienne usine à gaz
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Rue des Hautes-Formes, Paris 13e, en juin 2021 Impasse des Hautes-Formes Paris en 1913
Dans le polar "Brouillard au pont de Tolbiac", Nestor Burma le détective imaginé par Léo Malet recherche l'un de ses anciens camarades. A la Page 57 de "Brouillard au Pont de Tolbiac", dans l'Edition Pocket, on lui indique que celui-ci pourrait habiter Passage des Hautes-Formes, dans le 13ème arrondissement de Paris.
"Ah passage des Hautes-Formes, un nom qui conviendrait à un chapelier" réplique Burma, et il interroge : " Ça se tient où ?" Son interlocuteur précise alors : "Entre la rue Nationale et la rue Baudricourt, presqu'à l'angle de la rue de Tolbiac. Ce n'est pas un secteur plus mochard qu'un autre, mais le Passage des Hautes-Formes lui-même est assez déshérité".
Puis page 68 du même ouvrage une description de ce fameux passage est donné : "de droite et de gauche, ce n'étaient que pavillons d'une modestie confinant à l'humilité, pavillon à un étage, rarement deux, parfois bâtis directement sur la rue, le plus souvent au fond d'un jardin, plus exactement d'une cour."
Malet décrit donc ce secteur du 13ème arrondissement tel qu'il était dans les années 50. Aujourd'hui le passage des Hautes-Formes est devenu la rue des Hautes-Formes.
Elle reprend en partie l’assiette de l'ancien « passage des Hautes-Formes ». La rue a été restructurée en 1977 dans le cadre de l'aménagement de la ZAC Lahire. Et depuis l'époque de Nestor Burma l'environnement a bien changé car ce sont maintenant les HLM de l'ensemble des Hautes-Formes - un ensemble monumental construits par Christian de Portzamparc - qui bordent la rue.>> Le viaduc de Tolbiac dans Parisperdu.
>> Les HLM de l'ensemble des Hautes-Formes construits par Christian de Portzamparc.
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Voie Georges Pompidou Paris 16ème (en amont du Pont de Bir Hakeim) _Avril 2024
Ces derniers temps ça déborde… Et ce sont les très fortes précipitations sur la Bourgogne - causant les crues exceptionnelles des affluents amont de la Seine (notamment l’Yonne) - qui ont alimenté la crue actuelle à Paris. Avec comme conséquence la fermeture de quelques portions des voies sur berge, notamment sur la rive droite.
Les crues de la Seine sont un événement connu à Paris, certaines d’entre elles étant restées célèbres. Celle de janvier 1910 par exemple, avait inondé une grande partie de Paris et entraîné d’importants dégâts en Île-de-France.
Les photographies de l'époque ne rendent pas vraiment compte du chaos qui a dû régner dans la capitale, durant les quarante-cinq jours de la crue de 1910. Elles ne laissent donc pas non plus présager de celui qui sera le nôtre, quand surviendra la prochaine crue centennale dont on ne peut prévoir la date !
>> Les crues de la Seine de janvier 1910, Avenue Montaigne, Paris 8e arrondissement.
File de personnes marchant sur des planches surélevées.
© Agence Rol. Agence photographique.
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