• La rame de métro redémarre de la station Rennes.
    Un couple de touristes s'approche de moi, et l'homme me demande, avec un fort accent :

    - "The next, ... prochaine ... est bien NotteDam ?".

    - "Oui - répondis-je - Notre-Dame des Champs".

    - "Ah, OK - me dit-il - car nous ... visiter Nottedam ..."

    Je comprends alors que ... nous ne nous sommes pas compris ...

    Et je commence à lui expliquer qu'en descendant à la prochaine, il sera ... assez loin de la cathédrale de Paris et qu'il faudrait mieux, qu'ils ... Mais, à ce moment, le métro arrive déjà à la station, et notre homme scrutant les  pancartes, voit  instantanément, écrit en grandes lettres jaune sur fond marron:

    NOTRE-DAME DES CHAMPS

    Alors son visage s'éclaire, et il me dit, tout sourire :

    - "Oh yeh ... Des Champes , OK, pas Nottedam,  OK ... alors nous ... visiter Les champe-zélisés ..."

    Et ils descendent "tout de go" vers leur improbable destination.

    Longtemps j'ai pensé à ce couple sortant de la bouche de métro "Notre-Dame des Champs" et ne trouvant dans ce quartier de Montparnasse, ni Notre-Dame, ni les Champs-Elysées...

    Mais où est donc  Notre-Dame des Champs ... Elysées ?

    "Lost in translation" sans doute, à moins que ce ne soit ... "Perdue dans Paris".

    PS. : Si la photo, ci-dessus, est un grossier montage, l'histoire n'en est pas moins véridique !



    >> Notre-Dame des Champs, Paris 6ème.
     

    >> Effeuillage de la station Notre-Dame des Champs.


     



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    Toits de Paris,  Photo: © André Kertész - 1917


    La plupart des maîtres-photographes qui ont arpenté Paris, proposent une vision globale de la capitale et dressent une typologie de signes strictement parisiens : ses monuments, ses toits, ses immeubles, ses places, ses rues, ses enseignes et affiches, ses "matières" (pavés, grilles métalliques ...), ses habitants, ses passants dans leurs rapports à l'espace public et dans leurs déplacements.

    Précieuse documentation sur l'architecture, sur les sites et les rythmes de la ville, le travail de ces maîtres-photographes s'inscrit dans une rhétorique et une expérience de la ville propre à chacun d'eux.

    Généralement les points de vue des toits de Paris offrent une vision panoramique et dominante de la ville, mais, sous le regard d'André Kertész, ils deviennent l'occasion d'agencements de pans inclinés formant de rigoureuses constructions abstraites.

    Marcel Bovis et René-Jacques, inlassables arpenteurs des quartiers parisiens, dressent - dans une tradition qui remonte à Charles Marville et à Eugène Atget - un inventaire d'éléments urbains d'après-guerre constitué de kiosques, d'enseignes, de bancs, de véhicules...
    Au-delà de l'enregistrement photographique, au-delà de l'accumulation de vues d'architecture ou de mobiliers urbains à des fins d'illustration ou d'archivage, ces deux photographes ont une même conception de la mise en scène du signe.
    En s'attardant sur l'ombre de la colonne de la Bastille, Marcel Bovis construit un rapport d'échelle opposant la gigantesque empreinte projetée de l'édifice à une minuscule automobile. En photographiant la Place de l'Europe, durant  un hiver neigeux, René-Jacques parvient à dissimuler, derrière un panache de fumé, le réseau des voies ferrées de la gare de l'Est.

    A suivre ...


    >> En savoir plus sur André Kertész.

    >> Colonne de Juillet, Place de la Bastille -  Photo : ©Marcel Bovis, 1947

    >> Place de l'Europe, Paris, hiver 1945/46 - Photo : ©René-Jacques

    >> Voir aussi : Paris dans l'oeil des maîtres. (1/3)

     

     

     

     

     

     

     


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  • Le banc, Boulevard Pasteur,  Photo: ©René-Jacques - 1927
     

     

    Marcel Bovis, André Kertész, René-Jacques, ... tous ont vécu à Paris, tous l'ont arpentée, scrutée, façonnée comme un inépuisable matériel d'inventions visuelles.

    Ainsi, de leurs déambulations, de jour comme de nuit, dans la perspective de la "trouvaille", du motif photogénique, est née, volontairement ou indirectement, une réelle "poétique de la ville".

    L'attitude de ces maîtres-photographes face aux espaces urbains - que sont l'immeuble, le monument, la rue, le quartier, etc... - dessine une cartographie fragmentaire et subjective d'un Paris du XXe siècle.

    L'événement et la narration restent en suspens, car pour eux -  contrairement à un Robert Doisneau ou un Willy Ronis - l'homme n'est pas le sujet principal, il n'est qu'un alibi mis en image pour structurer un environnement beaucoup plus vaste : des ombres traversant une chaussée humide ; un couple vu de dos à la vitrine d'un snack ; une figure féminine prise devant le panorama de Montmartre ...

    Oui, leur objectif commun est bien la structuration de l'espace, de laquelle se dégagera une création poétique. 

    A suivre ...


    >> En savoir plus sur René-Jacques

     

     


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    Ici, dans le jardin des Tuileries, tout près de l'arc de triomphe du Carrousel, nos "chères têtes blondes" pourront faire une petite pause, juste le temps de donner à manger à quelque canard affamé ...

    Mais nos enfants pourront aussi s'asseoir sur le rebord du grand bassin pour renouer avec les jeux de leurs ancêtres, en guidant un petit bateau ... loué sur place.

    Alors, dans le grand bassin rond des Tuileries, les incontournables petits bateaux à voiles vogueront parmi les canards et les carpes et ...
    comme toujours, ils finiront par aller se coincer sous le jet d'eau ...

    Et pour qu'ils reviennent, Maman, "ont-ils des jambes ..." ? 

     

    Billet dédié à Elisa, dite "Miss Zouzou".

     


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  • Hauteurs de l'Est parisien: rue de Ménilmontant.

    Au départ, l'objectif du photo-blog Parisperdu semble simple :"Découvrir l'Est Parisien en suivant des itinéraires qui feront comprendre la ville dans toute sa diversité et permettront de partager un peu la vie des habitants de ces quartiers".

    Mais Paris est compliquée, diverse, "mosaïque", et mener à bien l'ambition de rendre intelligible un spectacle, une réalité confuse dans ses manifestations n'est pas chose aisée. Car c'est bien là le but final de Parisperdu : permettre au lecteur devenu piéton d'appréhender la réalité parisienne. Et atteindre Paris par la "face Est" n'est pas forcement la voie la plus facile ...
    Toutefois, cette sortie du lecteur sur le terrain est nécessaire pour s'imprégner de la ville, pour s'imprégner de la vie ... 

    Alors, Parisperdu, votre guide dans ce Paris de début de millénaire, dans ce Paris protéiforme, vous permettra de parcourir et de comprendre quartiers et espaces urbains. En les décrivant bien sûr, mais aussi en expliquant leur mutation, voire parfois en s'autorisant à en envisager le futur (qui peut être, pour Belleville par exemple, celui d'un radical bouleversement).

    Belleville, justement que nous sillonnerons de long en large, car comme pour nombre de Parisiens venus autrefois de province, puis d'Italie, d'Europe centrale, de Kabylie et aujourd'hui d'Afrique subsaharienne, c'est pour nous, le quartier emblématique de l'Est parisien.

    Le pari de Parisperdu ne sera gagné que si vous nous accompagnez sur le chemin ardu de la "face Est" ... aussi, merci pour votre fidélité.


    >> Une autre approche, celle des sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.



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