• C'est a
    ujourd'hui le deuxième anniversaire de Parisperdu.

    A l'instar de Julien Green, qui rêvait d'écrire "un livre sur Paris qui fût comme une grande promenade sans but, où l'on ne trouve rien de ce qu'on cherche, mais bien des choses qu'on ne cherchait pas"; ce blog est le résultat de mes déambulations dans Paris.

    Un Paris bien connu peut parfois ici être visité, mais le plus souvent, il s'agit d'incursions dans une "ville plus secrète", plus intime, souvent méconnue voire ignorée et qui aujourd'hui - par endroits - éclate, agonise, et même parfois a déjà disparu ou bien ... résiste encore.

    C'est ce Paris, que de grands écrivains : Henri Calet, Eugène Dabit, René Fallet, Léon-Paul Fargue, Jacques Audiberti, Jean Follain, Jacques Réda ... et bien d'autres... ont décrit bien mieux que moi ...

    A ceux qui évoqueront une vision nostalgique, une tonalité trop passéiste, et qui mettront en avant le fait que la modernité a aussi ses bons côtés, à ceux-là, je me contenterai de leur citer Pier Paolo Pasolini qui écrivait : "Ce qui nous incite à revenir en arrière est aussi humain et nécessaire que ce qui nous pousse à aller de l'avant."

    Parisperdu  cherchera donc toujours à restituer une image fidèle de la capitale, à la fois classique et insolite, ancienne et moderne, poétique et réaliste, ... à traquer une mémoire au bord de la disparition sans vouloir instituer un culte du souvenir ...

    Mais, ce photoblog est avant tout une invitation à la flânerie, un apprentissage à porter un certain regard sur la ville.
    Et, regarder la ville, n'est-ce pas aussi, d'abord, apprendre à regarder ses habitants,... au hasard des rencontres et dans les coins les plus reculés de la capitale.

    Aussi, à l'occasion de son deuxième anniversaire, Parisperdu vous souhaite de bonnes promenades et surtout d'agréables rencontres dans ce Paris dont on est forcement amoureux ... pour peu qu'on apprenne à le regarder ... vraiment.

    Bonnes ballades !


    >> Voir aussi : Parisperdu, un an déjà !



    >> Voir le premier billet publié par Parisperdu, il y a tout juste deux ans. 


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  • Photo © Lucien Hervé

    Le photographe français Lucien Hervé nous a quittés, le 26 juin dernier, à l'âge de 96 ans. D'origine hongroise, son vrai nom était Laslo Elkan. Il avait rejoint la France en 1929 et c'est peu après la guerre qu'il adoptera définitivement son nom de résistant : Lucien Hervé.

    Il est considéré comme l'un des maîtres de la photographie d'architecture moderne. Son premier travail de photographe, un reportage sur la Cité radieuse de Marseille, est remarqué par Le Corbusier qui en fera son photographe attitré de 1949 à 1962. Il couvre alors tous les chantiers de Le Corbusier et travaille également pour d'autres grands architectes du moment : Breuer, Niemeyer, Aalto, Prouvé ...

    Mais, au-delà de la photographie d'architecture, Lucien Hervé porte aussi un regard sur l'homme. D'ailleurs, ses archives sont constituées uniquement de deux catégories de photos qu'il nomme "ARCHI" et "HUMAN".

    Dans la veine du réalisme poétique incarné par Doisneau, Ronis et Boubat, il s'intéresse- nous dit-il - à "tous ceux qui luttent pour la vie". Lucien Hervé, toujours là où on ne l'attend pas, se revendique ainsi d'une certaine tradition humaniste.

    C'est dans cet esprit qu'ont été réalisés deux de ses clichés les plus émouvants. Le premier, pris à Delhi en 1955, montre un enfant esclave où une grande partie du cliché est dans l'ombre de façon à dissimuler le visage de l'enfant et à insister sur ses pieds nus. La seconde photo, prise en 1949 à la Cité radieuse de Marseille, souligne la condition de l'ouvrier, en ne montrant que l'ombre portée d'un manœuvre qui monte un escalier en tenant à bout de bras un seau de ciment.

    Son regard saisit, comme nul autre, la lumière crue et les ombres fortes, aussi bien pour décrire l'architecture que les humains sur lesquels il s'attarde avec respect.

    Pour tout cela, Lucien Hervé était un artiste rare.

     

    >> L'enfant esclave, Delhi 1955 Photo © Lucien Hervé

    >> L'ouvrier de la Cité Radieuse, Marseille 1949 Photo © Lucien Hervé

    >> Lucien Hervé : Portofolio ... 

    >> Lucien Hervé, devant ses archives, peu de temps avant sa disparition  ...

     

     


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  •  Crédit Photo: Sipa Press / Eric Hadj.

     

    "A 20 km de la Tour Eiffel" est le titre de l'exposition d'Eric Hadj qui se déroule actuellement à Perpignan, dans le cadre du Festival "Visa pour l'image 2007". Les photographies présentées sont le fruit de son immersion dans la Forestière à Clichy-sous-Bois, la résidence d'où sont parties les émeutes de 2005.

    La Forestière est une résidence privée au cœur de Clichy-sous-Bois, construite dans les années 70. Elle est devenue, trente ans plus tard l'une des résidences aux immeubles les plus dégradés sur le territoire national.
    Près de 3000 personnes issues de l'immigration habitent La Forestière. 50% des personnes sont au chômage, surtout des jeunes ...

    Un seul bus rallie Clichy-sous-Bois au reste du monde, le 601. Il vous emmène à la ville voisine du Raincy, où l'on peut prendre le RER pour rejoindre le cœur de Paris. L'aller et retour pour Paris revient à presque 9 euros. Trop cher pour se payer un ticket tous les jours. Alors les jeunes passent leur temps dans la "Fofo", la "Forest", le "Ghetto", en jouant au foot ou à la Playstation devant la télé. Ils n'ont toujours rien à faire, ... c'est tous les jours dimanche.

    Chômage, échec scolaire et problèmes familiaux forment un terrain propice à la délinquance. La débrouille pour trouver de l'argent, l'échange des bonnes adresses pour ne pas payer les vêtements au prix fort : l'entraide est importante entre jeunes. Ils forment une famille. Presque tous nés en France, ils trouvent injuste d'habiter ici. La conduite sans permis et le défaut d'assurance sont les délits les plus courants. D'autres commettent des délits plus graves, mais cela reste le fait d'une minorité.

    En novembre 2005, la résidence s'enflammait comme les autres cités voisines. Mais à La Forestière très peu de voitures ont brûlé ... et surtout pas celle-ci que des jeunes taguent, ici, à la demande de son propriétaire, lequel participe à l'opération. Ainsi, porteuse de tous ces signes que seuls leurs auteurs savent déchiffrer, la voiture fera réellement partie de la cité.

     

    >>  Eric Hadj à Perpignan /Festival "Visa pour l'image 2007" 

     

     

     


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  • Pochoir et aphorisme de Miss-Tic : "C'est la vie, ça va passer ..."

    Avec l'art-urbain, on est loin des concours de tags et autres graffitis qui salissent nos murs, vandalisent les devantures des commerces, les véhicules, les pilles de ponts ...

    Ici, il s'agit d'une culture urbaine authentique... qui a désormais ses maîtres, ses disciples ... et aussi ses électrons libres.

    Tous ces artistes urbains ont quelque chose en commun, ils veulent le beau, la surprise, le dérangement, la poésie accessibles à tous ...

    Par leur travail sur les murs, ils incitent les citadins à la flânerie, à la promenade, à la découverte. L'observateur est donc quelque peu dérouté, le public l'est moins et souvent s'arrête spontanément quelques secondes pour admirer une œuvre sur un mur lépreux devenu à nouveau digne d'intérêt.

    Alors, levez les yeux, scrutez les recoins, les palissades, les immeubles en attente de démolition : insolents, ironiques, amicaux, agressifs, les pochoirs et les graffs vous interpellent.

    Les artistes de l'art-urbain sont ceux qui ornent les vilains murs de la ville pour nous la rende supportable ...


    >> Voir aussi Street-Art ...

    >> L'art-urbain dans Parisperdu

    >> Miss-Tic : 20 ans d'aphorismes dans la rue !  

                              *
    Les aphorismes : 2006

                              * Les aphorismes : 2005-2001

                              * Les aphorismes : 2000-1995

                              * Les aphorismes : 1994-1990

                              * Les aphorismes : 1989-1985

    >> Miss-Tic, ailleurs dans Parisperdu.   

     

     


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    A l'instant où j'écris, le compteur de visite a déjà dépassé les 100 000 visites !

    Merci à vous, les fidèles, d'être aussi nombreux à revenir si souvent sur Parisperdu.

    Dès que je poste un billet, les organisés (comme moi !), ceux qui naviguent avec Netvibes ou avec d'autres lecteurs RSS, sont directement connectés à Parisperdu.
    Quant aux nouveaux visiteurs et aux visiteurs occasionnels, ils arrivent ici au gré de leurs recherches sur les moteurs (Google en tête), ou via le blog roll de blogs-amis ou encore via les spécialistes de la blogosphère (France Inter/Blog à part, Le Site du Jour, NetKulture, Côté Blog, Paperblog ...) qui tous, ont mis en avant Parisperdu.

    Et comme une bonne nouvelle s'accompagne souvent d'une autre : aujourd'hui le journal Le Monde a selectionné Parisperdu dans "Les invités du Monde.fr", sur Paris bouge-t-il? Le blog mobile de la rédaction du Monde.fr , avec le titre: "Sans cliché ...".

    Merci aussi aux bloggeurs (et bloggeuses) pour leurs commentaires, leurs remarques, leurs mails (que je reçois via le contact courriel), leurs notes qui font réagir, même si elles ne sont pas toutes écrites pour cela... !

     

    100 000 visites, ça fait quand même super plaisir ... Depuis maintenant 22 mois, Parisperdu s'installe petit à petit sur le web, et je l'espère ... dans vos favoris.

    Merci donc à tous, et comme toujours dans ces cas là, c'est l'occasion de ressortir le BEST-OFF... (N'hésitez pas -là aussi- à laisser vos commentaires !)
    Bonne visite, et ... surtout, restez fidèle à Parisperdu ! Le blog qui pose un autre regard sur Paris, ... loin des cartes postales.

     

     


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