• La foule qui tourbillonne de façon incessante à Montmartre, sur la place du Tertre, m'envoie invariablement en écho la chanson d'Edith Piaf :

    "Je revois la ville en fête et en délire
    Suffoquant sous le soleil et sous la joie
    Et j'entends dans la musique les cris, les rires
    Qui éclatent et rebondissent autour de moi
    Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
    Étourdie, désemparée, je reste là
    Quand soudain, je me retourne, il se recule,
    Et la foule vient me jeter entre ses bras..."

    "La foule", a son histoire. C'est à l'occasion d'une tournée en Argentine qu'Edith Piaf est intéressée par une valse péruvienne d'Angel Cabral, intitulée en espagnol :"Amor De Mis Amores". Elle donne la partition à son éditeur Pierre Ribert qui confie l'œuvre au parolier Michel Rivgauche, de son vrai nom Mariano Ruiz.
    Celui-ci écrira les paroles françaises de "La Foule", en se laissant guider par la musique, ... et ce sera un énorme succès !



    >> "La foule" par  Edith Piaf (vidéo clip)

    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Léon, gribouilleur place du Tertre".

     

     


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  • A l'âge de 62 ans, Jean Nouvel, l'architecte star déjà bardé de nombreuses distinctions a reçu, cette année, le Pritzker Price, considéré comme le prix Nobel de l'architecture. Depuis quelque temps, il réfléchi sur le Grand Paris, et lorsqu'on l'écoute, on se rend compte qu'il est l'un des rares architectes qui réfute la politique de la table rase.
    C'est sûr, si demain, il se voit confier ce grand projet consistant à repenser la capitale, Jean Nouvel conservera l'ancien, beaucoup du bâti ancien ...

    Il nous livre ce qu'il convient de faire aujourd'hui pour ce Grand-Paris et nous explique qu'il faut travailler « à partir du chaos urbain... à partir des incohérences. C'est dans ce sens qu'il faut acter aujourd'hui ce qu'est Paris, dans tous ses hasards... il y a des petites choses de différentes époques, des petits nids avec des petits œufs en meulière qui portent les charges émotionnelles des personnes qui ont vécu là, des éléments modernistes qui peuvent encore fonctionner malgré leur idéologie. Se dire « on n'aurait pas fait comme cela », mais ce n'est pas mal aujourd'hui à regarder. Cette analyse a posteriori, c'est le point de départ : le futur de la ville se fait à partir d'hier, ne créons pas de table rase. Il faut parfois démolir, mais de façon très précise, pour rééquilibrer un territoire, car il y a des injustices flagrantes. »

    Parisperdu qui dénonce souvent ici, les démolitions aveugles de pans entiers de la capitale, approuve pleinement l'approche de Jean Nouvel ... et rien que pour cela nous lui aurions décerné le Pritzker ..., d'ailleurs Thomas Pritzker, président de la fondation Hyatt, n'a-t-il pas salué en Nouvel "sa quête inlassable d'idées neuves et son acharnement à repousser les limites de la discipline".
    Enfin un génial bâtisseur pour Paris, alors que beaucoup d'autres architectes ne sont bien souvent que de dangereux démolisseurs ...

     

    >> Le site des Ateliers Jean Nouvel.  

    >> Le site du Prix Pritzker.

    >> Voir aussi: Jean Nouvel, Interview vidéo.

    >> Sur Parisperdu: "Mieux avant ou ... mieux après" ?  

    >> Sur Parisperdu: "Démolition des murs ... démolition des vies"  

    >> Le "Grand Paris" ou comment changer ... d'aire ?

     

     

     


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  • Dans certains quartiers de l'Est de la capitale, nous sommes désormais à "Boboland", et là, on ne manque pas d'argent: on a de l'argent, beaucoup d'argent ... Mais finalement, on s'y ennuie aussi beaucoup car c'est bien connu, si l'argent ne fait pas le bonheur, il ne réussi surtout pas à remplir le vide laissé par une certaine perte des valeurs, des idéaux, voire des utopies ...

    A Boboland, on recherche avant tout "l'Authenticité", mais c'est une authenticité souvent frelatée, un peu comme la réalité lorsqu'elle est vue par un créatif de pub ! De surcroît, les bobos oublient que leur quête éperdue d'authenticité les conduisent souvent à détruire "la vraie" authenticité.
    C'est le cas, lorsqu'ils essaient de se créer leurs endroits, leurs coins agréables, ... comme ces genres de cafés dits "bios" ou ces restaurants où l'on fait du "fooding" en substitution à la cuisine traditionnelle ... qui elle est authentique. A Boboland, on essaye de vivre sainement, ... mais finalement là encore ... ce n'est qu'une attitude!

    Ah, l'attitude, c'est l'essentiel pour le "bobo", c'est elle ... encore et toujours qui compte le plus, ... la vérité des opinions ou la sincérité sont souvent secondaires. De toute façon peu importe, car pour la tribu des "bourgeois bohèmes": le bobo c'est toujours l'autre ...

    Un passage de la Bande Dessinée "Bienvenue à Boboland" de Dupuy et Berberian est - à ce titre - révélateur de la vision qu'ont les bobos de la "vraie vie".
    Je vous résume la chose: une écervelée laisse traîner sur un banc un livre d'Anna Gavalda (parfaite auteur bobo, qui parle "de ces petites choses qui sonnent tellement vrai"), ... pour faire du "book-crossing", de l'échange gratuit de livres, mais elle est stupéfaite quand elle voit un éboueur ramasser le bouquin et le flanquer à la poubelle ... au lieu de s'en extasier.
    N'est-ce pas là une parfaite illustration de la "bobo attitude" ?


    >> Vous avez dit "book-crossing" ?

    >> La bande dessinée "Bienvenue à Boboland" © Dupuy  / Berbérian ;  Editeur Fluide Glacial-Audie  - mai 2008. 


    ° Déjà parus dans Parisperdu :

    >> "Où sont passés les vrais gens ?"

    >> Belleville, la belle ville des bobos.

    >> Malaise à Belleville. 

    >> Bienvenue à Boboland.



     


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  • Villa Monet Paris 19ème


    La capitale française recèle plus d'atouts que les sempiternels clichés dont on l'affabule sans cesse. Il y a bien sûr mille raisons d'aimer Paris. Mille façons d'aborder cette ville qui, par le passé et aujourd'hui encore, a toujours su alimenter bien des fantasmes.

    Les quartiers de l'Est parisien, lancés sur un rythme effréné de modernisation à tout-va, auraient perdu une bonne partie de leur âme. Mais bon, la nostalgie a ses limites. Même s'il est vrai que le quartier de Tolbiac évoque de moins en moins les ombres interlopes de Tardi ou de Léo Mallet, même s'il n'est pas faux de dire que Montmartre ressemble plus aujourd'hui à un attrape touriste qu'au joyeux foutoir qu'on aimait y trouver auparavant, la capitale reste hautement attractive.

    Pas question bien sûr de zapper les incontournables: tour Eiffel, arc de triomphe de l’Étoile, Palais du Louvre ou musée d'Orsay ... Mais on peut aussi choisir de baguenauder à l'infini dans le tracé fascinant des arrondissements de l'Est parisien, traversés de petites rues aux intitulés intrigants (Mouzaïa,  Pali-Kao ...), à l'abri des zones touristiques ou parfois tout près, comme dans le quartier de la gare de Lyon, où, coincés entre l'avenue Daumesnil et la rue de Reuilly, la "coulée verte" invite à la promenade et où l'on se plait à chiner, sous ses arcades, dans les magnifiques boutiques de l'endroit.

    Bref, Paris en a suffisamment sous le pied pour qu'on ne la cantonne pas à ses clichés de ville riche d'Histoire, de musées et de monuments grandioses (ce qu'elle est par ailleurs et tant mieux).

    Comme Barcelone avec L'auberge espagnole, Paris souffre parfois un peu du syndrome Amélie Poulain auprès des touristes qui l'abordent. Bien sûr, petits bistrots, vie nocturne et nuits blanches font partie du voyage, mais Paris est aussi une ville où l'on peut somnoler dans l'un de ses nombreux (et souvent très chouettes) parcs et squares, tomber presque par hasard sur de remarquables expositions d'artistes marginaux, et passer la nuit dans un hôtel bon marché, en plein cœur d'un quartier piéton, bizarrement paisible sous le coup de deux heures du matin ...



    >> Voir aussi : "Montrer Paris avec des yeux lucides et amoureux" et les autres éditos de Parisperdu.




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  • Laverie Teinturerie Pujol - octobre 1995

    Nous sommes rue Villiers de l'Isle Adam, dans un environnement urbain sans grand charme, cernés de toute part par des immeubles de standing moyen. Mais lorsque l'on arrive devant le numéro 38, instantanément on se sent plus léger, car là, on peut se croire face à un petit commerce de province. Les jours d'été, avec le soleil dans la vitrine, on se croirait ... dans le Sud. Et cette impression se trouve confortée lorsque l'on découvre le nom du propriétaire sur le fronton de la boutique: PUJOL !

    La "Laverie Teinturerie" Pujol travaillait à l'ancienne, avec des techniques aujourd'hui définitivement perdues : marquage des pièces à l'encre de chine, détachage personnalisé, repassage au fer plat, empesage des cols et application d'une touche d'eau de lavande sur "le blanc" ... Ici, on était à mille lieues des pressings automatisés.

    Il y a encore peu, dans ce coin du 20ème arrondissement, la maison Pujol  faisait de la résistance face aux nouveaux pressings : les "5 à Sec", les "Clean City" ou les "Euro Pressing". Mais chez ceux-là, aucun conseil de nettoyage, aucune convivialité : vous dialoguez uniquement avec l'automate de manutention de vos vêtements ... sans parler des résultats qui sont bien en deçà de ceux que vous fournissait Madame Pujol.

    Pourtant, face au raz de marée des pressings franchisés, les Pujol ont dû fermer boutique, ... on appelle cela la nouvelle économie ou encore ... le nivellement par le bas.


    >> Pressing: les réseaux franchisés étendent leur implantation.  

     

     

     

     


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