• Lily Franey, amie humaniste de Willy (2).

    © Lily Franey"Lucie, la cueilleuse de genêts"_ Auvergne, 2000_ (Vue partielle, image inversée)
    © Willy Ronis : "La cueilleuse de thym, Lagnes (Vaucluse), 1980"

     

    En approfondissant ma connaissance de l’œuvre photographique de Lily Franey, j'ai de nouveau été touché par l'une de ses photos qui - là encore - me renvoi en écho une autre photo de Willy Ronis.
    J'ai appelé ce rapprochement : "Les cueilleuses ".

    L'histoire est celle-ci : une cueilleuse de genêts par un matin froid d'hiver rencontre une cueilleuse de thym dans la chaleur de l'été.

    Les deux photographes humanistes nous racontent leur photos :

    Willy nous dit : "dans ce village du Vaucluse la cueilleuse n'était pas venue au rendez-vous, c'est Marie-Anne - ma femme - qui prendra sa place pour le cliché !"

    Quant à Lily lorsqu'elle rencontre Lucie, la cueilleuse de genêts, en plus du croisement de leurs regards, il y a un autre échange. En effet, Lily raconte : "me voyant arriver tête nue, Lucie m'avait passé un de ses bonnets de laine en me disant, il faudra que je vous tricote des chaussettes de laine à vous. Depuis, je l'appelle ma mamie chaussettes".

    C'est un peu la fable de la cigale et la fourmi !

     

     

    >> Lily Franey, site officiel.

    >> Les photographes humanistes sur Parisperdu.

     


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    Lily Franey, une amie de Willy.

    © Lily Franey"Cité du Val de Marne" (1991), sur le thème du poème "Tout dire" de Paul Eluard.
    © Willy Ronis : "Place Vendôme - Paris, 1947".

     

    J'ai fait récemment la connaissance de la photographe Lily Franey via l'Agence Gamma-Rapho qui gère ses droits. C'est ainsi que j'ai acquis l'autorisation de la publication du portrait de Willy Ronis qui figure sur un récent billet de Parisperdu, une photo prise par Lily Franey en 1993.

    Lily Franey est née à Paris en 1947. Issue du monde ouvrier, elle travaille en usine dès l’âge de 14 ans. A partir de 1980, elle s’oriente vers la photographie. Mariée, mère de deux enfants, elle part pendant trois ans au Maroc avec sa famille. Elle y réalise ses premiers reportages qui seront publiés dans la presse. Puis, bien d'autres suivront : Au Nicaragua, elle photographie les Indiens Miskitos, au Mexique elle s’intéresse au sort des réfugiés du Guatemala, en Éthiopie et au Soudan, elle témoigne de la famine de l’hiver 1985. Elle parcourt ainsi l’Afrique de l’Ouest, le Vietnam, Madagascar, le Laos, l’Afrique du Sud, le Kurdistan et le Liban.

    Son travail s’inscrit dans la démarche des photographes humanistes. Ses interventions constantes dans le monde du travail l’amènent à participer en 1991 à une grande exposition sur la vie des machinistes de la RATP, parrainée par Robert Doisneau. Les problèmes sociaux, plus précisément ceux de la vie des femmes, de la jeunesse et du monde de l’enfance sont au cœur du travail de Lily Franey qui se veut témoin de son époque.  Elle s’intéresse également à la ruralité et a réalisé une enquête photographique sur la transmission de la mémoire et les relations entre générations dans les villages du Livradois en Auvergne.

    J'ai choisi ici une photo, sans doute un peu atypique du travail de Lily Franey mais pour moi, à la vue de cette photo, cela a été comme une évidence : j'ai instantanément revu une photo de Willy Ronis : "Place Vendôme - Paris, 1947".
    Je suis certain que Lily ne m'en voudra pas d'avoir un peu occulté son combat qui souvent est au cœur de son travail photographique. Mais comme Willy était son ami, il est juste qu'elle se retrouve maintenant ici, en sa compagnie.

     

     

    >> Lily Franey, site officiel.

    >> Les photographes humanistes sur Parisperdu.

     

     

     


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  • Le photographe Willy Ronis photographiant dans le bus à Paris, France, en 1993. © (Photo Lily FRANEY / Gamma-Rapho)

     

    C'est Willy Ronis qui nous parle photo et qui - au passage - donne quelques précieux conseils aux photographes amateurs. A méditer puis à appliquer lors de nos prises de vues !
    Ecoutons-le:

    "Au moment du déclic, il y a toujours l’appréhension. Lorsqu’on travaille sur le vivant, il y a toujours une fugacité génératrice d’angoisse. « Est-ce que j’ai pris le bon moment ? ». Cette angoisse m’a toujours tenaillé.
    Ensuite, il y a le moment du développement. Quand je développe, il y a naturellement la grande inconnue : « Est-ce que j’ai appuyé au bon moment ? N’ai-je pas négligé quelque chose qui, dans le fond, casse complètement l’intérêt de mon image ? Quelque chose qui prend une importance que je n’avais pas prévue au moment où j’ai appuyé ? ».
    Physiologiquement, l’œil n’est pas construit pour embrasser tout le champ visuel avec la même capacité d’analyse. L’œil est un toucher à distance. Et on ne touche qu’un seul objet à la fois. L’œil est incapable de capter en photographie une vision globale : le principal et l’accessoire. Il y a toujours le danger que l’accessoire tue le principal.
    L’exemple le plus simple, c’est le jeune homme qui photographie sa petite amie dans un jardin et ne fait pas attention qu’elle a un arbre qui lui sort de la tête. L’arbre est à trois mètres derrière mais il regarde la fille, pas ce qu’il y a derrière elle ! Ça, c’est une chose à laquelle il faut toujours avoir l’esprit : que se passe-t-il derrière et sur les côtés ?
    C’est pourquoi j’aime tant les marchés. À mon avis, on touche là la plus haute difficulté photographique. On voit quelque chose d’intéressant mais quelque chose à côté peut tuer complètement ce que l’on voit : ou bien c’est un grand trou – et alors ça casse la composition – ou bien ça n’est pas bon et ça rentre en contradiction avec ce que l’on a voulu exprimer.
    Il faut avoir l’œil partout.
    Dans ces conditions, avec toutes ces contraintes, la photo parfaite pour moi serait celle où j’aurais pu communiquer à celui qui la regarde l’émotion qui a déterminé le déclic. Je veux faire participer. Je veux montrer quelque chose qui m’a ému et je voudrais que ce soit parfait.
    Donc, les questions formelles sont extrêmement importantes. Je suis un fou de la forme. Pour moi, il ne peut pas y avoir de contenu exprimé s’il n’y a pas une forme complètement châtiée dans tous ses détails. Ou alors… c’est un cas très spécial. Par exemple lorsqu’il n’y a qu’un seul personnage avec un fond inexistant ? A ce moment-là, c’est la simple expression du personnage qui compte. Mais la composition est ce qui requiert mon attention la plus vive.

    Je m’autorise à mettre en scène ou à faire recommencer une situation en reportage commandé, jamais la photo libre. Dans la photo libre, la composition se fait spontanément par le fait du hasard combiné avec votre aptitude à vous placer au bon endroit. Là, on photographie d’abord avec ses pieds. Cette composition sur le vif est évidemment très difficile ".

    Voilà pourquoi Willy Ronis est toujours en attente du sujet. Il guette, il épie, mais le hasard fait ce qu’il veut, aussi il lui faut être en embuscade du hasard.
    La chance, dont il parle souvent, se mérite et s‘apprivoise avec "une vision globale".
    Il faut donc regarder partout pour ne pas tuer l’essentiel.
    La vie immédiate est sa passion : " J’aimais le mouvement, c’est l’œil qui fait la photo". 

    Il avait l’œil partout, mais surtout sur le cœur. Et ses photos sont pleines d’histoires en suspens… "J’ai remercié le destin de m’avoir fait photographe. Cela m’a probablement préservé de souffrances intolérables".
    Et pendant ces 99 ans passés parmi les hommes, il aura promené son regard d’enfant, et sa soif d'amour pour l'Humain.

    Du Front populaire des années trente au Paris bétonné des années soixante-dix, en passant par la lumière de la Provence, la poésie de Paris, les gens de peu des campagnes, les travailleurs des usines, les loisirs sur les bords de la Marne, les fêtes populaires, … Ronis rapporte la "geste populaire".

    Plus promeneur que photographe, plus humain qu’artiste, il demeure, lui seulement redécouvert à 75 ans, comme une des plus belles sources de fraîcheur et d’émotion, qui soient arrivées à l’art de la photographie.

    Peu de temps avant sa mort, dans une interview accordée à un grand quotidien, au journaliste qui le questionnait : Qu’aimeriez- vous que l’on dise de vous ?
    Willy Ronis répondait : "J'aimerais qu'on dise, c’était un brave type et il était bon photographe".

    Alors finalement quelle trace a-t-il laissé ? Une trace d'harmonie, de paix, d'humanité et une grande émotion chez tous ceux qui l'ont connu.
    Je suis content d'avoir connu Willy Ronis. C'est une chance.

     

    >> Willy Ronis sur Parisperdu.

    >> Les photographes humanistes sur Parisperdu.

     

     


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  •  Les LIvres de Parisperdu.

     

    Depuis 17 ans j'anime le blog "Parisperdu" : c'est une longue période aussi désormais le blog sera en semi-sommeil.
    Toutefois vous pouvez approfondir votre regard sur Paris grâce aux 2 livres que je viens de publier.

    Le premier ouvrage s'intitule
    Portraits incertains … de certains parisiens .

    et le second :
    Paris itinéraires bis, balades urbaines .

    Pour en savoir plus, pour être parmi les premiers à découvrir cet ouvrage ou pour vous le procurer, c'est ICI.

     

    Alors à bientôt…


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    Première et quatrième de couverture du livre : "Paris itinéraires bis, balades urbaines" .

     

    Depuis maintenant 17 ans j'anime ce blog et, pour aller un peu plus loin, tout en restant dans la même veine j'ai, en 2020, publié le livre :

    Portraits incertains … de certains parisiens .

    Aujourd'hui, pour aller encore plus loin, mon deuxième livre vient d'être édité, il s'agit de :

    Paris itinéraires bis, balades urbaines .

     

    Pour en savoir plus, pour être parmi les premiers à découvrir cet ouvrage ou pour vous le procurer, c'est ICI.

     

    A bientôt peut-être…


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