•  Carrefour rue de Belleville et rue du Télégraphe Paris 20ème (Août 2014)

    C’est sur les hauteurs de Ménilmontant que le scientifique Claude Chappe va réaliser le 12 juillet 1793 les essais grandeur nature de son "télégraphe", un système permettant de transmettre des messages à l’aide de codes, sur de grandes distances.

    Son télégraphe possède alors 98 signaux différents, un nombre largement suffisant pour un usage quotidien. Aussi après avoir relié avec succès Ménilmontant et des villes du Val d’Oise, la construction d’une ligne entre Paris et Lille sera décidée.

    La rue de Belleville que l'on aperçoit ici, prise en enfilade, forme un dos d'âne au niveau du carrefour de la rue du Télégraphe et atteint alors l'un de ses plus hauts sommets de la capitale, 128 mètres, tout juste devancé par le cimetière du Calvaire à Montmartre (131 m).

    C'est précisément à ce carrefour que se dressait le mât de la fameuse invention de Chappe, pleinement utilisée, dès juillet 1793, pour correspondre avec les armées du nord.

    Sur cette hauteur, mis à part l'immeuble moderne à droite, l'environnement n'a pas trop changé depuis cette époque.
    Mais, au fil des ans, de nouvelles innovations ont pris place dans ce carrefour : tout d'abord le mât "Dervaux" signalant l'accès à la station de métro, et plus récemment la station Vélib et finalement tout dernièrement celle d'Autolib.
    Pas de doute, la colline du télégraphe possède un charme certain pour attirer à elle toutes les innovations …


    >>   Repère d'altitude: 128,508 mètres …

    >> Voir aussi : "Demain : tous bobos ...?"


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  • Cour du 42 Rue d'Avron, 75020 Paris (mai 1994)

    Pourquoi ce jour-là ai-je poussé la porte cochère du 42 rue d'Avron ?

    Sans doute parce que j'ai vu cette pancarte qui la surplombe et qui indique "Maison Mosca, au fond de la cour à droite". Voilà bien le genre de détail qui m'incite toujours à aller plus loin …

    Il n'y a pas âme qui vive dans la cour, mais elle est encombrée par quatre ou cinq poussettes … toutes identiques, toutes biplaces …! Or ce type "d'engin"  transporte habituellement des enfants jumeaux … Il y aurait donc en cet endroit autant de jumeaux ? Bizarre !

    Cette bizarrerie n'est pourtant pas ce qui me fera appuyer sur le déclencheur de mon appareil photo … c'est plutôt le lointain souvenir d'une image qui ressemble à la scène que j'ai sous les yeux. Oui voilà ce qui me poussera à l'action.
    L'image en question à pour titre : "Villa du Parc", elle a été prise non loin d'ici, en 1948, par un certain Willy Ronis …


    >> "Villa du Parc", © Willy Ronis _ 1948.

     



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  • Enfer ou paradis, voilà le dilemme du 20ème arrondissement de Paris.

    Pour certains, cet arrondissement n'est pas seulement le dernier numériquement. Il est aussi le dernier endroit où ils aimeraient vivre. Car pour eux, le capharnaüm de la mixité sociale qui règne ici, est vécu comme un véritable enfer.

    Pour d'autres tout au contraire, le 20ème est un éden, excentré sur ses hauteurs de Belleville et de Ménilmontant, ceux-là trouvent qu'il y fait bon vivre.

    Rien d'étonnant alors d'y trouver le "Passage Dieu", et non loin de là, "l'Impasse Satan" … !

    Si leur proximité est amusante, indubitablement le choix des noms de ces  voies de communication l'est tout autant : car il semble indiquer que servir Satan mène à une impasse, alors que l'autre voie serait un passage vers Dieu … 
    Ceci dit le panneau "Accès pompier" que l'on voit ici, aurait sans doute mieux sa place sous le "Passage Satan" !

    Et, entre le passage et l'impasse ... n'y aurait-il pas une place pour le purgatoire ?
    Mais on aura beau chercher, il n'y a pas de Place du Purgatoire dans ce 20ème arrondissement …



    >> Passage Dieu et Impasse Satan.

    >> Autres impasses dans le secteur …

     



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  • Vue prise de l'impasse de Bergame, vers l'impasse des Crins. Paris 20ème (juin 2012)

    Dans le 20ème arrondissement, entre la rue Planchat et la rue de Buzenval, on en trouve déjà 8, elles ont pour noms: Véran, Rolleboise, Casteggio, Poule, Crins, Bergame, des Souhaits et de la Confiance … ce sont les fameuses impasses du secteur Planchat, directement héritées du parcellaire de cet ancien quartier de maraîchage et de vignes.

    Un peu plus loin, entre la rue de la Réunion et la rue des Orteaux, ça recommence: à nouveau des impasses et des passages qui, cette fois-ci, donnent sur la rue des Vignoles. On trouve ici: Satan, Rançon, Savart, des Vignoles auxquels ont peut ajouter, donnant sur la rue des Haies, les passages Dieu et Dagorno, ainsi que les impasses Gros et St Paul … de quoi en perdre son latin certes, mais on peut aussi trouver un réel plaisir à s'enfoncer dans ces multiples interstices de la ville.

    Au début des années 2000, un vaste projet de réhabilitation de ce secteur a été entrepris car, il faut bien le dire, l'habitat dans ces impasses n'était pas très reluisant et même parfois "limite insalubre".

    Toutes les impasses n'ont pas été touchées, certaines sont encore "dans leur jus", comme à l'écart de la ville, à l'écart du temps …

    La restructuration la plus lourde a concerné trois impasses, celles des Crins, de Casteggio et des Souhaits. Elle a permis la réhabilitation de 11 logements et la construction de 88 logements neufs, 11 ateliers et 52 places de parking.

    Cette réalisation nommée "Eden Bio", par l'architecte en charge du projet, a certes densifié le secteur mais a heureusement respecté l'esprit du quartier en préservant ses passages et ses impasses. Les façades des nouvelles habitations alternent le bois, le métal et le végétal … Pour une fois que le béton n'a pas tout envahi, on ne va pas se plaindre !


    >> Parisperdu  pour les nuls (4/5): " De Planchat-Vignoles à la Place de Rungis"

    >> "Eden-Bio", le projet qui a réhabilité le secteur.


    >> 33 rue des Vignoles: l'impasse des anarchistes ...

     

     


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  • Passage du 33 rue des Vignoles_ Paris 20ème (Juin 1997)

    Lorsque que pour la première fois, je pénètre dans ce passage de la rue des Vignoles, je découvre une cour bordée d'ateliers. Un lieu comme il en existait encore beaucoup à cette époque, dans Paris. Tous les ateliers viennent alors d'être fraichement repeints en blanc, ce qui donne une impression de clarté, de propreté et même de standing à cet endroit pourtant banal.

    Ce qui attire immédiatement mon regard, c'est une pancarte. On peut y lire: "Flamenco en France". Je suis quelque peu intrigué que "La peña flamenca de Paris" ait élu domicile dans cet étroit passage. Arrivé au fond de l'impasse, je ne remarquerai rien d'autre …

    Lorsque je suis retourné récemment ici, le passage était toujours là, et ça, c'est un peu surprenant … car ce secteur du 20ème arrondissement a subi ces dernières années, un large processus de restructuration de son habitat. Toutefois, si la configuration des lieux n'a pas bougé, la couleur des ateliers du passage a radicalement changé: fini le blanc immaculé … tout ici a été repeint en rouge !
    Un rouge révolutionnaire sans doute car le passage abrite le siège d'une confédération que je n'avais même pas remarqué lors de ma première visite. Cette fois-ci, impossible de "louper" la Confédération Nationale des Travailleurs : couleur rouge omniprésente et, partout des drapeaux et fanions rouges et noirs siglés: CNT !
    La CNT est une confédération de type syndicaliste révolutionnaire et anarcho-syndicaliste qui a connu un essor important en Espagne durant la période antifranquiste de 1936-1939. De là à expliquer le voisinage en cet endroit des anciens antifranquistes et des adhérents à l'association Flamenco … ?

    Mais récemment, le passage du 33 de la rue des Vignoles a eu la surprise de tomber sur un avis de démolition de la mairie de Paris. Le "33" est situé dans l’îlot Planchat-Vignoles, un des îlots voué à destruction sans même savoir quelle construction est prévue à la place.

    Des engagements ont été pris par la Mairie pour régler le problème de ces "expulsés-expulsables", mais aussi pour conserver le parcellaire caractéristique de ce quartier. Jusqu’à présent aucun projet n’a toutefois été rendu public par la Ville. La mobilisation se poursuit donc … et en matière de mobilisation, de manifestations et de défilés en tous genres, la CNT est experte ... !

    Toutefois, l'impasse des anarchistes, comme certains la nomme dans le quartier, a sans doute entamé son compte à rebours avant ... la destruction finale.


    >> Le passage du 33 rue des Vignoles, aujourd'hui.

    >> Flamenco au 33 rue des Vignoles.

    >> La CNT syndicalisme révolutionnaire et anarcho-syndicalisme.

    >> Déjà sur Parisperdu : lieu semblable, destin semblable …

     



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