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Par barreteau le 15 Avril 2016 à 18:35
Dans la rue Westermann Paris 20ème (juillet 1997)
Ne cherchez pas la rue Westermann sur un plan ou dans votre GPS … elle n'existe plus.
Et pourtant, à Paris, il est très rare que le nom d'une rue disparaisse. La voie peut être raccourcie (rue Vilin, par exemple), déplacée, réduite en passage piétonnier … mais une voie rayée de la carte parisienne, c'est exceptionnel!C'est pourtant ce qui est arrivé dans le 20ème arrondissement et, non seulement pour la rue Westermann, mais aussi pour ses deux voisines: la rue de la Cloche et la rue de la Voulzie.
Dans l'Ouest de la France, on se réjouira peut-être de cette disparition car la rue Westermann devait son nom au général français, surnommé "le boucher de la Vendée", lors de cette guerre civile qui opposa les Républicains aux Royalistes, entre 1793 et 1796.
Bref, désormais plus personne ne pourra - en cet endroit - regretter le général Westermann, mort sur l’échafaud en 1794.
D'ailleurs n'aurait-on pas pu garder le nom originel de la rue, un nom qu'elle conserva jusqu'en 1895: elle s’appelait alors la rue des Osiaux (osiers).
Une appellation nettement plus pacifique … Non … ?
>> Je reviens d'un lieu qui n'existe plus ...
>> L'autre bout du monde
>> Mourir une dernière fois ...
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Par barreteau le 10 Avril 2016 à 17:41
32 rue de la Croix St Simon Paris 20 (juillet 1997)C'est l'extrême sud du 20ème arrondissement, un endroit où le promeneur est rare, une zone où aucun touriste ne va … Il est tôt en ce dimanche matin quand je descends à la station Maraîchers, je traîne du côté de la rue du Volga et du square de la gare de Charonne mais, mis à part quelques employés de la Ville qui s'affairent à nettoyer la chaussée avec le renfort d'une lance à eau et d'un couple de balais … il n'y a rien de très intéressant à mettre à l'actif de ma sortie matinale. Je remonte donc vers le nord, le long de la ligne de la Petite Ceinture car je sais qu'elle peut toujours réserver de bonnes surprises.
Et, effectivement, au 4 de la rue Ferdinand Gambon, derrière un portail métallique, je découvre un espace verdoyant qui jouxte une ancienne gare de la Petite Ceinture. C'est la gare de Charonne-"Voyageurs", à ne pas confondre avec celle qui a donné son nom au square. Cette dernière était dévolue aux "Marchandises". Puis les surprises s'enchaînent car, immédiatement après avoir passé le pont sous la ligne P.C, au 9 de la rue de la Croix Saint-Simon, je peux m'engager dans un étroit passage: c'est le Sentier des Ecuyers, coincé entre le mur qui reçoit en surélévation le chemin de fer et la façade entièrement métallique du bâtiment de la restauration scolaire du 20ème. Il s'en échappe d'entêtantes effluves de friture … Je poursuis mon parcours dans la rue de la Croix Saint Simon où quelques rares maisons individuelles résistent encore au bétonnage qui a beaucoup sévi dans le secteur.
Au 32, un "peintre du dimanche" change la couleur du portail en bois: il était bleu, il le badigeonne de blanc. J'y suis repassé récemment … il est de nouveau bleu !
>> Le portail du 32 rue de la Croix Saint Simon … à nouveau "bleu"
>> Déjà sur Parisperdu : Un monde loin du monde ...
>> Déjà sur Parisperdu : le square de la gare de Charonne
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Par barreteau le 19 Mars 2016 à 10:36
Ménilmontant, ilot n°11, rue des Amandiers. (1958)
Pendant des années, dans la décade 1990-2000, j'ai arpenté les passages, les cours, monté des escaliers branlants d'immeubles vétustes ou d'habitats bricolés aux murs crasseux, aux planchers déglingués. J'ai vu les fenêtres bouchées au carton pour isoler un peu, les branchements électriques dangereux, … l'entassement des choses et des gens. Il ne s'agissait que de non-habitations où l'on rencontre toutes formes de délabrement, de non respect des normes de sécurité, de dangers …
Cette situation nous vient de loin, du siècle dernier. Alors l'éradication de cette indignité, de cette misère de l'habitat insalubre, a commencé par la démolition pure et simple. Et les rénovations de l'après-guerre vont se faire à coups de grandes barres, dans les quartiers populaires de l'Est de la capitale.
Au XIXe siècle, la ville ancienne avec ses petites rues, est supposée incompatible avec la salubrité. Avec ses ilots infestés par la tuberculose, elle était perçue comme une forme mortifère. Il va falloir une révolution mentale pour que cette contradiction disparaisse. Et au final, elle est maintenant considérée comme une chose précieuse qu'il convient de conserver le plus possible.
Peut-être a-t-on enfin trouvé la méthode car aujourd'hui, réparer l'insalubre, c'est digne.
>> A la limite de l'irréel …
>> Les marchands de sommeil sur Parisperdu.
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Par barreteau le 9 Février 2016 à 09:47
Rue des Amandiers et rue de Tlemcen_ Paris 20èmeJ'ai souvent parlé, ici, du grand bouleversement qu'a connu le quartier des Amandiers au cours des 40 ou 50 dernières années.
Depuis les années 60, cette partie de Ménilmontant a en effet été presque entièrement détruite puis rebâtie. Théâtre de toutes les politiques urbaines, sa démolition a parfois été facilitée par des opérations quelque peu "border-line", car murages illégaux, détériorations volontaires du bâti et incendies criminels furent des faits courants aux Amandiers.
Pourtant aujourd'hui, une promenade dans le quartier, permet de constater que tout n'a pas été rasé. Les associations de riverains qui ont beaucoup lutté - "La Bellevilleuse" en tête - pour conserver l'âme du secteur, ont réussi à sauver, ça et là, quelques rares constructions.
Ainsi, toute la rive paire de la rue Robineau n'a pas été touchée alors qu'ailleurs ce n'est plus que ponctuellement que l'on retrouve les bâtiments d'avant le grand chambardement.
Rue Désirée, seuls les numéros 6 à 10 et aussi le 13 ont été conservés en raison de leur bon état.
Mais, rue des Mûriers, le mitage est patent car seuls restent aujourd'hui: les 6 et 8 (sur rue); le 12 (sur rue et cour); le 18 (sur rue); le 26 (sur rue et cour); le 28 (sur rue et cour).
Rue des Partants, on n'a pas finassé avec le bulldozer aussi retrouve-t-on seulement le numéro 30 dans sont état d'origine.
Les habitants de Ménilmontant qui ont connu le quartier avant ces multiples et récentes transformations font des récits bien nostalgiques de la démolition, des expulsions et de la reconstruction qu'ils ont vécues ici. Tous témoignent de l'esprit chaleureux et populaire de l'ancien "Ménilmuche", d'un esprit de village et d'un mode de vie aujourd'hui presque oublié. Et tout cela contraste tristement avec les images actuelles d'un quartier aseptisé et sans âme.
Aussi c'est bien un constat à la fois révolté et désabusé d'un immense gâchis urbanistique et humain, qu'il faut désormais dresser.
>> "Les Amandiers", déjà sur Parisperdu
>> "Les Amandiers". Projet de l'architecte Antoine Grumbach: "Quartiers anciens, approches nouvelles" 1998
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Par barreteau le 29 Janvier 2016 à 08:00
Au 48 rue Ramponeau_Paris 20ème: le fond de la cour et la porte de la métallerie GrésillonComme chaque décennie depuis les années 70, Belleville doit faire face à une nouvelle vague de rénovation urbaine qui, ici comme dans d’autres quartiers du Nord-Est de Paris, conduit à repousser toujours davantage aux marges de la ville ceux qui, hier encore, parvenaient tant bien que mal à s’y loger et aussi à y mener leurs activités.
Toutefois, aujourd'hui enfin, Paris entend lutter contre la désindustrialisation en constatant qu'elle ne peut pas tout sacrifier sur l’autel du tourisme.
Nous avons déjà parlé ici du cas de la cour du 48-50 rue Ramponeau où l'atelier de métallerie Grésillon et d'autres ateliers mitoyens sont menacés par la spéculation immobilière. Face à cette tendance lourde, observable à Paris comme dans toutes les capitales où les scintillements de la ville touristique et de la rentabilité à court terme aiguisent les appétits, il conviendra de suivre avec attention les conclusions que la mission "Fabriquer à Paris" a récemment rendues.
Il faut rester confiant car Belleville a déjà su, dans le passé, faire entendre la voix de ses habitants et faire revenir à la raison ceux qui envisageaient de construire le quartier sans sa population.
>> Conclusions et préconisations du rapport de la Mission d’Information et d’Evaluation "Fabriquer à Paris"
>> Le 48 rue Ramponeau ne veut pas mourir …
>> Cour de la métallerie Grésillon.
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