• © Campagne d'affichage de RESF (Réseau Education Sans Frontières) - mai 2009.

     

    Dans les quartiers Nord, dans l'Est parisien, que ce soit à Barbès ou à Belleville, chaque balade va vous faire croiser une foule d'immigrés ... Beaucoup sont des gens valeureux sans qui notre société ne fonctionnerait pas. Ils travaillent dans le BTP, la restauration, … ou gardent nos enfants. Ils sont partie intégrante de notre société … Seul hic de taille, … ils sont sans papiers !

    Ils occupent souvent des tâches que la plupart d'entre nous se refusent d'effectuer. Parfois ils vivent des conditions de travail insupportables, et c'est justement pour cela que des "boîtes" sans scrupules emploient ces immigrés clandestins, prêts à tout pour s'installer ici.

    Mais cette misère doit-elle, par une compassion somme toute naturelle, nous pousser, nous entraîner à régulariser aveuglément ces malheureux ?
    Comment casser ce trafic d'êtres humains ? Comment appliquer nos lois et préserver les acquis sociaux des salariés "avec papiers" ?

    Les "sans-papelards" posent beaucoup de questions à notre société ... et les réponses ne viennent pas vite !


    >> En savoir plus: "Campagne jeunes majeurs de RESF"



     

     

     


    1 commentaire
  •  

     

    La rue de Belleville est l’une des rues les plus animées de Paris. Et pourtant, dans beaucoup de ses cours intérieures, règne un calme surprenant.

    Ainsi, au 140 de la rue, vous pénétrez dans cette ancienne cité ouvrière construite en forme de U. Les murs de cette cité sont les derniers et fragiles témoignages d'une civilisation emportée par le vent du changement, car plus bas, rue de Belleville, les modernes façades, lisses et monotones, partout règnent en maître …

    Souvent je me surprends à observer le renouveau de ce quartier comme Monsieur Hulot contemple la Modernité : d'un œil amusé … mais circonspect.


    >> Voir aussi sur Parisperdu : "Habitat populaire à Ménilmontant".

     


    1 commentaire
  • Rue Westermann  Paris 20ème – (1996)

    Que reste-t-il de l'habitat populaire de Ménilmontant ?
    Dépassé, archaïque, moribond, l'habitat populaire de Ménilmontant vit depuis des décennies, la chronique d’une mort annoncée.
    Le jeu de go continu, c'est la tactique de l'encerclement qui prévaut ici …

    L'Est parisien a déjà bien changé mais va encore beaucoup évoluer.
    Pour autant, va-t-on y vivre mieux ? Tout dépend pour qui !

    Paris devient une ville plus petite-bourgeoise, moins populaire. L’arrivée de nouvelles populations dans le Nord et l’Est a modifié la physionomie urbaine. Ces nouveaux résidents, qui travaillent dans la pub, la mode, les médias ou le design, ont assez d’impact sur leur environnement pour l’ajuster à leur mode de vie. Aussi, inéluctablement, on va vers une homogénéisation des habitats et des habitants.

    L’amélioration du cadre de vie rend Paris plus attrayant et c'est tant mieux. Mais cela entraîne une augmentation forte de la demande de logements (due aussi aux difficultés de transports "centre-banlieue") avec son corollaire automatique : des prix de l’immobilier en très fortes hausses dans les quartiers autrefois les moins prisés.

    Oui, la qualité de vie à Paris est bonne… à condition d’y travailler, et d’avoir les moyens de s'y loger...

     

    >> Voir aussi "Parc zoologique de Ménilmontant". Pour que l'habitat populaire de Ménilmontant ne devienne pas le dodo de l’île Maurice.


    >> Pour aller plus loin, lire : "Sociologie de Paris", de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, éditions La Découverte.

     

     

     

     

     

     


    1 commentaire
  • Terrain d'aventures des Petits Pierrots, au 15 rue des Vignoles Paris 20ème (juin 1997)

     

    Dans les interstices de la ville, sur les terrains laissés vacants à la suite de démolitions, les petits Pierrots s'ébattent joyeusement.

    L'association "Les Petits Pierrots" -  installée dans le 20e arrondissement - a pour objectif de proposer aux adolescents et aux enfants du quartier de la Réunion des activités pour qu’ils sortent de leur hall d’immeuble. Dans ce secteur de l'Est parisien, les Petits Pierrots s'occupent de jeunes dont personne ne veut s'occuper.

    Au départ, en 1988, l'association a créé des "terrains d'aventures" où les jeunes peuvent se réunir librement. Un terrain d'aventures, c'est un terrain vague converti en aire de jeu et de découverte, aménagée par et pour les enfants.

    Mais le terrain d’aventures ne résiste pas à la pression immobilière, il déménage au gré des constructions nouvelles qui s'édifient sur les sites occupés provisoirement par les Petits Pierrots : rue des Amandiers, rue des Vignoles, rue de Fontarabie … puis plus rien depuis 2008 : plus de terrain … plus d'aventures !

    Reste aujourd'hui un espace d’accueil et de loisirs, dans un local d’une cinquantaine de mètres carrés en sous-sol, au 33 rue de la Réunion, où les jeunes peuvent se retrouver autour de jeux de société et de jeux vidéos, peindre, ou préparer des spectacles pour les parents …

    Mais depuis plus d’un an, l’association ne peut plus payer son loyer et les Petits Pierrots, après 22 ans d’activité, sont menacés d’expulsion. Sans local, l’association n’aura plus qu’à fermer ses portes.

    Toutefois l’association devrait pouvoir conserver son local de la rue de la Réunion après avoir trouvé in extremis un accord avec la mairie du 20e qui a ainsi voulu signifier l’importance qu’elle accorde aux Petits Pierrots dans le quartier de la Réunion.

    La mairie du 20ème pourrait même envisager de verser une aide à l’association pour solutionner définitivement ses problèmes de financement.

    Les Petits Pierrots ne sont pas encore sauvés, mais même au clair de la lune … leur horizon s'éclaircit bigrement …


    >> Le blog des Petits Pierrots.



     


    2 commentaires
  •  

    Amoureux de Paris, Parisperdu multiplie les itinéraires à travers la capitale, à la fois moderne et nostalgique, il cueille les roses de la cité, sans jamais oublier les mauvaises herbes.

     

    Déjà midi, mais la ville semble à peine sortir d'une léthargie hivernale: Belleville, la colline oubliée de Paris est juchée sur sa solitude. De-là, il est possible de mieux comprendre ma ville, mon Paris, en effectuant un parcours dans l'imaginaire de cette cité en perpétuel mouvement, une mémoire des pas qui emporte là où l'enfance à laissé des traces indélébiles. Là où les façades tombent en poussière, où renait un Paris toujours conquérant, mais pour moi rarement séduisant … et auquel je préfère un Paris secret, intime, loin de tout maquillage.

    Belleville avec son aspect unique, sa mixité de nationalités, c'est le Paris du pauvre, le Paris de la marge. Mais la vie y est joyeuse, bruyante, pleine de liberté … et  j'y retourne souvent pour y retrouver mes réflexes conditionnés.
    La mémoire des pas, puis s'asseoir sur un banc, près de petits commerçants hyperactifs, au milieu des piaillements d'enfants, de la circulation incessante, des musiques qui s'entremêlent, des effluves de menthe, de coriandre … et alors vous voilà en prise directe avec cette ambiance chaotique, colorée, excessive … la vie, quoi !

    Et là, parmi les regards brûlants pris dans les mailles d'une lumière hésitante, le long des façades crasseuses, dans les ruelles cachées, les bars mal famés, la légende de Belleville se traine encore.

    Le changement de la population de Belleville et de Ménilmontant n'est pas toujours perceptible mais il est actif. La politique de la Ville a changé la donne: le modèle de ville qui est proposé est celui d'une ville "bien propre sur elle", d'une ville sélective … ce qui entraine fatalement un changement dans l'imaginaire de Belleville.

    Nouvelle conception de l'espace, nouvelle conception de la cité, comment ne pas être sensible à la crise d'identité de ces quartiers de l'Est parisien ? Car à Paris, il y a encore quelques décennies, chaque quartier avait sa personnalité, jusqu'à l'arrivée de cette uniformisation. Chaque jour, j'observe la victoire de cette architecture de rénovation, poussée par la spéculation immobilière, qui conduit à la pasteurisation d'une certaine façon de vivre …

    Belleville n'est pas, comme le reste de Paris, rempli de monuments imposants, mais c'est un quartier qui a plein de petites choses intéressantes … Histoire, architecture, urbanisme, révoltes, réformes, Belleville n'en finit pas de renouveler sa garde-robe.

    Au marché du boulevard de Belleville, il faut venir le matin humer l'air pétillant de
    la ville.
    Là, fruits, légumes, couleurs, odeurs, lumières, rien n'a changé. Au marché, se croisent touristes, adolescents aux percings, parisiens blasés, immigrés chinois, africains … Un brassage de population exceptionnel tant par les nationalités que par les classes sociales. Mannequins light, ménagères en goguette, écrivains inspirés, designers réputés, voleurs à la tire, Belleville demeure un lieu unique dans la capitale.

    Après le marché, sur le boulevard, des enfants de toutes nationalités jouent ensemble au football. Les épiceries turques, sénégalaises, chinoises … émergent de toutes parts. Ici, c'est une vie sauvage qui bourgeonne.

    Flâner, encore flâner, marcher au hasard des rues, puis aller boire une bière à "La Veilleuse" et c'est un moment de plaisir. En dehors de ce lieu, je ne retrouve plus aucun café où passer un moment agréable. Les opérations spéculatives des années 70 ont abouti à la destruction de la quasi-totalité des bistrots. Maintenant, tels des acteurs: dealers, touristes, parisiens se côtoient, apparemment indifférents les uns aux autres. Assis derrière ma bière, je ne me lasse pas du théâtre de ce carrefour.

    Et, lorsque le soir pointe, les ombres s'allongent, il devient alors le rendez-vous d'une faune qui fait fuir beaucoup de personnes …

    Fidèle à son Histoire, Belleville la métisse fait de la résistance …



    >> A la découverte de Belleville et de Ménilmontant ...

    >> Belleville, embarquement immédiat ...


     


    2 commentaires